Raoul Dufy

1877 (Le Havre) - 1953 (Forcalquier)

Portrait de Raoul Dufy

Biographie

Raoul Dufy débute à l’Ecole des Beaux-Arts du Havre, en compagnie d’Emile Othon Friesz et de Georges Braque. Leur professeur, Charles Lhuillier, fonde son enseignement sur la rigueur, la discipline et la pratique du dessin. En 1900, il rejoint Othon-Friesz aux Beaux-Arts de Paris où il perfectionne sa maîtrise du dessin, qui sera la marque la plus caractéristique de son talent.

En 1905, la visite du Salon des Peintres Indépendants est un choc pour Raoul Dufy. Matisse et Derain font scandale par la violence des couleurs face aux jeux subtils de la lumière des impressionnistes. Le Fauvisme est né et Raoul Dufy y adhère pleinement. De cette période, Raoul Dufy conservera toute sa vie la recherche de la simplicité, de l’épure du sujet et le goût des couleurs éclatantes.

En 1908, Dufy découvre le midi et la peinture de Paul Cézanne. Il commence à ordonner son dessin avec une composition plus géométrique à la recherche d’une perspective nouvelle, en rupture avec celle héritée de la Renaissance. Travaillant avec Georges Braque qui élabore peu à peu le cubisme, il simplifie les formes, structure l’espace et adoucit ses couleurs.

En 1909, Raoul Dufy se rend à Munich avec Emile-Othon Friesz. A cette période, une effervescence sociale et artistique anime Munich qui verra naître en 1911, sous l’impulsion de Franz Marc et de Wassily Kandinsky, le célèbre mouvement Der Blau Reiter (Le Cavalier Bleu).

A partir de 1919, il se rend dans les pays où la lumière transfigure les paysages et l’architecture : le midi de la France, l’Italie, la Sicile, le Maroc. Il est surtout attiré par la Provence. C’est là qu’il trouve son style, alliant un dessin d’une extraordinaire souplesse à des couleurs éclatantes. Il se débarrasse des contraintes de l’approche cubiste pour se laisser aller au plaisir de la liberté du trait, laissant se développer son sens de la courbe, de l’arabesque, et la force de suggestion d’une forme à peine esquissée.

‘Son œuvre reste dominée par le signe. Il ne cherche pas à reproduire la réalité d’un être ou d’un objet, mais son équivalence. Le signe de Dufy a une unité, une valeur en soi ; c’est une sorte de hiéroglyphe vivant. De la rencontre de quelques traits ou de touches légères, il fait surgir l’idée d’un arbre ou d’un oiseau.’ J.Lassaign.

Après un voyage en Italie (1922-1923) et au Maroc (1925), il déploie en toute désinvolture l’originalité de son dessin et de ses couleurs. Il traite de tous les thèmes picturaux avec une facilité déconcertante : les réceptions mondaines, les courses hippiques, les quais, les plages, les campagnes, les orchestres. Sa sensibilité vive et spontanée transcrit parfaitement les sensations immédiates dans leur limpidité et leur fraîcheur.

Atteint de polyarthrite, il part se soigner aux Etats-Unis puis, à son retour, se retire à Forcalquier, où il s’éteint, épuisé, en mars 1953.