Aboudia

1983 (République de la Côte d'Ivoire)

Signature de l'artiste contemporain Aboudia

Biographie

Abdoulaye Diarrasouba dit ABOUDIA  est né en 1983 à Abidjan en Côte d’ivoire. Aujourd’hui il vit entre Asu (son village natale) et Brooklyn. En 2003 il est diplômé du Centre d’Art Technique des Arts Appliqués de Bingerville.

Aboudia est repéré en 2011 par la critique pour ses œuvres qui témoignent de la violence qui s’abat en Côte d’Ivoire pendant la guerre civile et les nombreuses émeutes qui ont lieu après les élections présidentielles. Ses œuvres sont diffusées à travers le monde grâce aux photographies réalisées par Finbar O’Reilly pour Reuters, et sont très rapidement exposées à la galerie Jack Bell à Londres en 2012 et à la galerie Cécile Fakhoury à Abidjan en 2013, ou il collabore notamment avec l’artiste ivoirien Frédéric Bruly Bouabré. Sa présence dans l’exposition « Pangea II : New Art From Africa and Latin America » à la Saatchi Gallery de Londres en 2014 l’expose aux côtés d’une génération émergente de jeunes artistes africains et sud-américains. Ses œuvres sont fréquemment présentées lors d’expositions personnelles à Abidjan, Londres, New-York, Paris et Dakar. Il crée la Fondation Aboudia à Bingerville en 2018 pour soutenir les enfants et les jeunes artistes.

A la différence de nombreux artistes et intellectuels ivoiriens fuyant leur pays, Aboudia y reste malgré le danger. Sa peinture est ainsi logiquement marquée par l’histoire politique de son pays. On retrouve dans sa peinture différentes traditions picturales, de nombreux enfants mais loin des images idéalisées de l’Afrique. Il peint de manière naïve et brutale. Les visages nous montrent la stupéfaction de ces enfants face à ces scènes de violence. Aboudia s’inspire des graffitis dessinés par les jeunes sur les murs dans les rues d’Abidjan, en particulier les quartiers populaires d’Abobo, Yopougon et Treichville. C’est le mode d’expression des jeunes et des enfants qui ont été laissés pour compte durant la décennie de la guerre civile. Aboudia puise dans le vocabulaire iconographique du street art, exemplifié dans les années 1980-1990 aux États-Unis par Jean-Michel Basquiat. La production de l’artiste ivoirien traduit, de fait, son cosmopolitisme. Elle constitue aussi un pont entre l’esthétique contemporaine occidentale et les problématiques d’une société africaine en pleine mutation.

Le travail d’Aboudia est présent dans de nombreuses collections, notamment celle de la Saatchi Gallery à Londres, du Nevada Museum of Art à Reno aux États-Unis, ou encore de la Tiroche DeLeon collection en Israël.

Son dernier record en vente publique a été réalisé en mars 2021 chez Christie’s à Londres. Une œuvre de 2013 avait été vendue 189 000 euros.