CHU Teh-Chun

1920 (Baitou Zhen) - 2014 (Paris)

peinture, art, contemporain, contemporary, abstract, abstrait, lyrique, lyrical, chine

Biographie

CHU Teh-Chun est né en 1920 en Chine, province du Jiangsu, dans une famille de collectionneurs d’art. Il apprend la calligraphie et se passionne pour la peinture, ce vers quoi sa famille le pousse. A 15 ans, il intègre l’Académie des Beaux-Arts de Hangzhou, très tournée vers l’art occidental. Il y rencontre le peintre Wu Guanghzong qui sera son acolyte lors de longues virées bucoliques où les deux artistes peignent des paysages à l’aquarelle.

CHU Teh-Chun devient professeur après l’obtention de son diplôme à l’Académie Nationale des Beaux-Arts, en 1941. Il expose avec Zao Wou Ki, Lui Keran et d’autres artistes avant de partir en 1949, pour Taipei, avec sa femme, pour devenir professeur de dessin à l’Institut National de Technologie, puis à l’Université Normale Nationale – section architecture. Il y rencontre celle qui sera sa seconde épouse, Tung Chin-Chao. En 1954 a lieu à Taïwan, au Hall Sun Yatsen, la première exposition personnelle de CHU Teh-Chun, qui est un succès. Il y présente ses œuvres figuratives représentant des paysages, des nus et des natures mortes. Mais déjà, il fréquente Lee Chu-San, pionner de l’art abstrait à Taïwan.

En 1955, il s’embarque pour Paris où il va découvrir l’abstraction lyrique.

L’artiste fréquente l’Académie de la Grande Chaumière, avec Zao Wou Ki, Sanyu et d’autres artistes chinois venus chercher la quintessence de l’art occidental à Paris. En 1956, le Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris organise une rétrospective sur Nicolas de Staël : c’est un choc pour CHU Teh-Chun, qui dès lors s’oriente vers l’abstraction.

Il évolue entre 1956 et 1958 vers l’art abstrait, tout en restant encore dans la figuration : en 56, il propose à l’exposition Peinture d’Aujourd’hui une toile charnière, puis une autre en 1957 au Salon Comparaison.

En 1958, la Galerie Legendre lui propose un contrat d’exclusivité. Ce lien est prévu pour une durée de six ans. Chu Teh Chun se plonge dans l’abstraction. En 1961, une exposition organisée au sein de la Galerie de Haut-Pavé ne propose que des œuvres abstraites de l’artiste. Son ancienne élève à Taïpei, Tung Chin-Chao, le rejoint à Paris : ils se marient et auront deux enfants. L’artiste a déjà une petite fille de son premier mariage.

Durant toutes les années 1960-1970, CHU Teh-Chun expose dans l’Europe entière, et dans le monde : Pays-Bas, Suisse, Allemagne, Italie, il participe même à la 10ème Biennale de Sao Paulo en 1969 où il représente la Chine.

En 1981, il obtient la nationalité française.

En 1983, il retourne en Chine. Juré à l’Université de Hongkong, il est également invité par l’Association des Artistes de Chine. Il voyage avec son ami le peintre Ladislas Kijno à travers la Chine où ils réalisent des dessins à l’encre, mus par cette inspiration des paysages et des traditions ancestrales orientales.

De retour à Paris, CHU Teh-Chun se lance dans l’exécution de très grands formats, et réalise la fameuse série des Neiges suite à la tempête à laquelle l’artiste assiste en 1985 en Suisse.

En 1987, au Musée National d’Histoire de TaÏwan a lieu la première rétrospective de l’artiste dans ce pays : c’est une consécration. S’ensuit une exposition itinérante sur l’île, qui se poursuit sur plusieurs années.

En parallèle, toujours installé en région parisienne, CHU Teh-Chun continue de travailler sur les grands formats : ceux-ci s’agrandissent progressivement.

En 1993, Pierre Cabane dédie au peintre une première monographie. Une seconde suivra en 2000.

L’art de CHU Teh-Chun est désormais reconnu dans le monde. CHU voyage en Chine, l’Association Française d’Action Artistique organise des expositions de ses œuvres qui parcourent l’Asie, tandis qu’en 1997 CHU Teh-Chun présente ses oeuvres au Québec avec Riopelle et Kijno. C’est aussi en 1997 que l’artiste est élu à l’Académie des Beaux-Arts de Paris.

Il réalise un immense projet (une toile de 4 mètres de haut sur 7 de large) pour l’Opéra de Shanghai. Cette œuvre sera exposée à l’Opéra Garnier en 2003 avant son départ pour la Chine. Ses succès se multiplient à travers l’Asie, la France et à l’international : il est présent dans tous les grands musées. En 2006, pour la première fois, c’est aux Etats-Unis qu’il s’invite, grâce à la Marlborough Gallery.

CHU Teh-Chun s’est éteint en 2014, laissant derrière lui une énorme carrière et un grand nombre d’œuvres peintes, de dessins et de lavis d’encre, toujours très prisés des amateurs pour leur poésie inimitable qui mêle Orient et Occident.