signature de Serge Poliakoff extraite du tableau composition abstraite

Biographie

Serge Poliakoff (Sergueï Poliakov) est un artiste français d’origine russe, né à Moscou en 1900, et mort le 12 octobre 1969 à Paris. 

Issu d’une famille nombreuse, Serge grandit dans un environnement privilégié. Son père est propriétaire d’un haras, dont les prestigieux chevaux peuplent les rangs de l’armée à cheval, et sa mère l’emmène souvent à l’église où il découvre l’art des icônes. Dès le début, sa passion se déclare, et il s’inscrit à l’école de dessin. 

A la Révolution russe, en 1918, il s’installe en Turquie, à Constantinople. Après un périple en Europe de l’Est, le jeune Poliakoff se fixe à Paris en 1923. Déjà en Turquie, son talent de guitariste lui avait permis de subvenir à ses besoins ; il poursuit dans les cabarets russes de la capitale française cette passion lucrative. Serge Poliakoff est un artiste complet.

En 1929, il s’inscrit à l’Académie de la Grande chaumière. Mais c’est son voyage à Londres entre 1935 et 1937 qui va décider de son orientation picturale. Serge Poliakoff découvre l’Art Abstrait, qui va l’emporter loin de l’art classique auquel il se pliait jusqu’alors. Il voit également au British Museum l’éclat des couleurs vives des sarcophages égyptiens.

Ces deux inspirations le poussent vers une abstraction nouvelle, entre la géométrie et le lyrisme, constituée de plages colorées où le mouvement de l’artiste reste néanmoins visible, conférant à ces zones de couleurs une dynamique certaine. Cette nouvelle forme d’expression se renforce au contact des plus grands coloristes et artistes abstraits de l’époque, avec lesquels Poliakoff noue relation : Kandinsky, Sonia et Robert Delaunay, pour ne citer que les plus célèbres. En 1935 il rencontre celle qui sera son épouse, Marcelle Perreur Loyd.

Il participe au fameux voyage à Gordes organisé en 1947 par Jean Deyrolle et Denise René, avec Victor Vasarely, le jeune Jean Dewasne, Gérard Schneider et tous les artistes de l’abstraction française.  Poliakoff est désormais reconnu comme l’une des voies les plus novatrices et prometteuses du mouvement abstrait français. 

En 1954 et 1955, pour les mois d’été, c’est à l’instigation du critique Charles Estienne que Poliakoff rejoint Jean Degottex, René Duvillier et Marcelle Loubchansky à Portsall en Bretagne.

Ces séjours d’artistes montrent la scène artistique française dans toute sa diversité. Serge Poliakoff se situe au carrefour de toutes ces inspirations : ni complètement lyrique, ni géométrique, coloriste aux tons tantôt vifs tantôt pastels, il a su développer un langage en tous points original. 

1962 est l’année de la naturalisation pour Poliakoff, qui devient donc français. Il occupe cette même-année une salle au pavillon français de la Biennale de Venise, consécration et reconnaissance de la France devant l’art de son nouveau citoyen. 

En 1970 a lieu une première exposition Poliakoff au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris. Ce même musée consacrera en 2013 une importante rétrospective à ce peintre désormais reconnu comme l’un des plus puissants de la scène française d’après-guerre.