Les saisons vues par Lebourg, Marquet et Valtat : trois œuvres à découvrir à la Galerie Hurtebize
À la Galerie Hurtebize, nous vous présentons trois tableaux emblématiques de la peinture moderne autour du thème des saisons, signés Albert Lebourg, Albert Marquet et Louis Valtat.
Trois artistes liés à l’École de Rouen ou à l’École de Paris, chacun représentatif d’un moment clé de l’évolution artistique de la fin du XIXe au début du XXe siècle. À travers ces œuvres impressionniste, fauve et post-impressionniste, c’est toute une vision de la nature, de la lumière et du temps qui s’exprime.
Albert Marquet – Jardin du Luxembourg, 1902
Naissance du fauvisme – Un printemps aux couleurs vives
Issu de l’École de Paris, Albert Marquet (1875–1947) fait partie de la première génération des fauves, bien qu’il s’en distingue par une retenue toute personnelle.
Peint en 1902, Jardin du Luxembourg s’inscrit dans une phase charnière : l’artiste, encore influencé par les Nabis et son enseignement à l’École des Beaux-Arts aux côtés de Matisse, s’oriente progressivement vers une simplification formelle qui annonce les principes du fauvisme. Contrairement à ses compagnons fauves plus flamboyants, Marquet choisit une palette vive mais mesurée, où chaque couleur structure l’espace sans jamais dominer la composition. L’artiste équilibre subtilement la construction des formes et l’éclat des couleurs, créant une scène à la fois immédiate et intemporelle. À travers ce paysage urbain, Marquet impose une tranquillité poétique, caractérisée par une lumière diffuse et maîtrisée, qui transcende l’instant pour en faire une vision apaisée de la vie quotidienne.
Il s’agit d’une œuvre à la fois rare et précieuse, car Marquet s’orientera par la suite vers des compositions plus dépouillées, aux gammes pastel, dans lesquelles la couleur deviendra plus suggestive que structurante.
Cette toile témoigne ainsi d’un moment de bascule, où l’héritage Nabis croise une modernité naissante, propre à l’esprit de l’École de Paris.
Louis Valtat – Champ de fleurs blanches et rouge en Normandie, 1924
Postimpressionisme - Une vision expressive de la nature estivale
Louis Valtat (1869–1952) rattaché à l’École de Paris, occupe une place particulière entre les derniers feux de l’impressionnisme et les audaces fauves. Ami de Bonnard et de Vuillard, il développe dès la fin des années 1890 un style personnel fondé sur la couleur pure, la simplification des formes et une touche décorative.
Dans ce Champ de fleurs blanches et rouges peint en Normandie, on retrouve tous les traits de sa période de maturité. Les fleurs ne sont pas peintes de manière descriptive, mais comme motifs rythmiques. Les contrastes francs et les volumes aplatis évoquent une vision stylisée de la nature, dans la lignée de Gauguin ou de Van Gogh, mais sans excès de subjectivité.
Typique du postimpressionnisme français, cette œuvre combine l’énergie de la couleur à une construction solide, héritée de l’observation du motif. Valtat y démontre une capacité à synthétiser émotion et maîtrise, dans un langage résolument moderne.
Albert Lebourg – Vue d’une rivière
Impressionisme - La lumière automnale en nuances
Albert Lebourg (1849–1928) est une figure de l’École de Rouen, courant impressionniste régional actif autour de la Seine à la fin du XIXe siècle. Cette école, bien que moins médiatisée que ses homologues parisiens, a développé une approche particulièrement subtile du paysage, centrée sur la lumière changeante, l’atmosphère et la poésie du motif. La composition est maîtrisée, les masses colorées sont posées avec simplicité et équilibre.
Contrairement à ses compagnons les plus flamboyants, Marquet opte pour une palette plus mais raffinée, où chaque couleur structure l’espace sans l’écraser.
Dans Vue d’une rivière, il capte avec une grande subtilité les rives de la Seine, enveloppées d’une lumière douce et changeante. La lumière semble absorbée par la matière, et les reflets sur l’eau suggèrent un automne paisible, observé sans emphase. On y retrouve l’influence de Corot, mais transposée dans un vocabulaire impressionniste sensible, proche de Pissarro.
Lebourg travaille par petites touches juxtaposées pour restituer les variations infimes de la lumière sur l’eau et les feuillages. Cette œuvre est représentative de l’impressionnisme normand, où la sincérité de la perception l’emporte sur la recherche du spectaculaire.
Trois saisons, trois maîtres, trois tableaux à découvrir
En réunissant ces trois œuvres, la Galerie Hurtebize met en lumière la diversité des regards portés sur la nature entre 1880 et 1930, au sein des principaux courants artistiques français : impressionnisme, post-impressionnisme et fauvisme.
Chaque tableau reflète un moment précis dans l’histoire de l’art moderne.
Ces œuvres sont actuellement visibles à la galerie. Nous vous invitons à nous contacter pour en savoir plus ou organiser une visite privée.

Céline FERNANDEZ
Forte d’une expérience de 15 ans dans le marketing et la communication, Céline a travaillé pour de grandes sociétés telles que l'agence Hopscotch, le Groupe Galerie Lafayette et plusieurs agences de communications. Depuis plus de 4 ans, elle gère la communication de la galerie à travers le site internet, les réseaux sociaux et les médias traditionnels.