À l’occasion de la rétrospective actuellement présentée à la Monnaie de Paris, intitulée Geste, Vitesse, Mouvement, la Galerie Hurtebize met en lumière deux toiles significatives de Georges Mathieu issues de sa collection : Deuil de la folie (1986) et Haine d’Orgueil (1988). Ces deux œuvres illustrent les caractéristiques majeures de la production de l’artiste dans les années 1980, période aujourd’hui réévaluée pour sa puissance expressive.

Deuil de la folie (1986) : intensité chromatique et composition explosive

Réalisée en 1986, Deuil de la folie témoigne de l’évolution plastique de Georges Mathieu dans sa période tardive. L’œuvre se distingue par l’usage d’un fond rouge uniforme et saturé, sur lequel s’inscrit un réseau de projections noires et rouges au centre de la composition. L’impact visuel repose sur un fort contraste chromatique et une organisation resserrée, où les lignes convergent vers un noyau structurant.

Mathieu conserve ici sa méthode de travail historique : il peint debout, sans esquisse préalable, en appliquant la peinture directement depuis le tube. Ce protocole d’exécution rapide, qu’il développe dès les années 1950, traduit son engagement envers un geste immédiat, sans repentir.

Sa composition est fondée sur une tension puissante entre la couleur et le geste. Le titre, Deuil de la folie, suggère une charge émotionnelle forte. Cette œuvre incarne parfaitement la plastique explosive qui caractérise les œuvres de Mathieu des années 80.

Haine d’Orgueil (1988) : explosion gestuelle et tension structurelle

Deux ans plus tard, en 1988, Mathieu réalise Haine d’Orgueil, une œuvre qui prolonge cette esthétique explosive. Le fond clair de la toile fait ressortir des projections rouges et noires appliquées directement à la peinture acrylique, dans une composition plus ouverte, mais tout aussi dynamique.

Le traitement reste fidèle aux principes fondamentaux de l’artiste : absence de préparation, geste unique, exécution rapide. Cette œuvre reflète l’intérêt de Mathieu, dans sa maturité, pour des compositions denses, tout en conservant un vocabulaire plastique cohérent avec ses périodes précédentes.

Par sa force visuelle, Haine d’Orgueil témoigne de la volonté de l’artiste de pousser son langage pictural tout en affirmant une expression libre, indépendante des courants dominants de l’époque.

Deux œuvres en écho à la rétrospective « Geste, Vitesse, Mouvement » à la Monnaie de Paris

La présence de ces deux œuvres dans la collection de la Galerie Hurtebize s’inscrit dans le contexte de revalorisation de la dernière période de production de Georges Mathieu. L’exposition « Geste, Vitesse, Mouvement » à la Monnaie de Paris consacre un espace important à cette séquence, longtemps perçue comme secondaire, et désormais reconnue pour sa cohérence, sa puissance visuelle et sa fidélité à l’esprit originel de l’abstraction lyrique.

En exposant Deuil de la folie et Haine d’Orgueil, la Galerie Hurtebize permet au public et aux collectionneurs d’explorer une période décisive du parcours de Georges Mathieu, connue sous le nom de période cosmique, et aujourd’hui réévaluée.

La « période cosmique » : une abstraction lyrique renouvelée

Les œuvres Deuil de la folie (1986) et Haine d’Orgueil (1988) appartiennent à ce que l’on désigne comme la période cosmique de Georges Mathieu, s’étendant de 1983 à 1991. Cette phase, bien identifiée et largement reconnue en France, en Italie et en Asie, notamment en raison de ses affinités avec la calligraphie extrême-orientale.

Après les expérimentations géométriques et les incursions dans le domaine des arts appliqués dans les années 1960-70, Mathieu opère dans les années 1980 un retour radical au geste. Ses toiles de cette époque se caractérisent par des lignes éclatées, des explosions de peinture, des coulures maîtrisées et des arrière-plans très contrastés. Ce tournant, qualifié tour à tour de barbare ou de galactique, renouvelle profondément son vocabulaire plastique tout en réaffirmant son rejet de la géométrie.

C’est également durant cette période que Mathieu renoue avec le lyrisme des années 50 avec une toute nouvelle approche plus explosive et contrastée.


Celine Fernandez

Forte d’une expérience de 15 ans dans le marketing et la communication, Céline a travaillé pour de grandes sociétés telles que l'agence Hopscotch, le Groupe Galerie Lafayette et plusieurs agences de communications. Depuis plus de 4 ans, elle gère la communication de la galerie à travers le site internet, les réseaux sociaux et les médias traditionnels.

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