Bosse (1971) de Georges Mathieu : Une Œuvre Calligraphique à la Galerie Hurtebize à Cannes

La Galerie Hurtebize à Cannes présente “Bosse” (1971) de Georges Mathieu, pionnier de l’abstraction lyrique. Cette création, réalisée avec une technique mixte sur papier, incarne parfaitement l’esprit novateur et la maîtrise technique de l’artiste.

Georges Mathieu : Un Maître de l'Abstraction Lyrique

Né en 1921, Georges Mathieu est devenu une figure incontournable de l’abstraction lyrique, un mouvement artistique qui privilégie la spontanéité et l’expression émotionnelle. Contrairement à l’abstraction géométrique, Mathieu privilégie l’instantanéité et l’improvisation, créant des œuvres où chaque trait reflète une émotion pure et immédiate. Son approche audacieuse a non seulement marqué son époque, mais continue d’inspirer les artistes contemporains. Ses performances publiques, où il peignait des œuvres gigantesques en quelques minutes, ont captivé l’attention mondiale et ont établi de nouveaux standards dans le monde de l’art abstrait.

Description de l'Œuvre "Bosse" (1971)

Bosse” est une illustration parfaite de l’abstraction lyrique selon Georges Mathieu. L’œuvre est composé d’un ensemble de signes dorés, noirs et blancs, très fins, disposés de manière à créer une harmonie calligraphique. Positionné au centre d’un fond noir profond, cet agencement de lignes et de formes minimalistes induit une énergie intense. Le contraste des couleurs et la finesse des traits soulignent la dextérité de l’artiste et la profondeur de sa vision artistique.

  1. Palette de Couleurs : L’œuvre utilise une palette restreinte de trois couleurs – doré, noir et blanc – qui renforce l’impact visuel et émotionnel de la composition. Cette limitation volontaire des couleurs met en exergue l’éclat des dorés et la sobriété des noirs et blancs, créant une tension visuelle captivante.
  2. Techniques Utilisées : Travaillée finement à la gouache, chaque ligne et chaque signe témoignent de la vitesse d’exécution et de la liberté du geste de l’artiste. Cette technique permet de saisir l’instantanéité du geste et la fluidité du mouvement, rendant chaque œuvre unique et spontanée.
  3. Disposition Harmonieuse : Les signes sont disposés de manière à créer un ensemble harmonieux et équilibré, évoquant une calligraphie abstraite. Cette disposition révèle une composition minutieusement réfléchie, où chaque élément trouve sa place pour former un tout cohérent et expressif.

Les Principes de l'Abstraction Lyrique

Georges Mathieu a bouleversé les théories de la peinture en définissant quatre critères fondamentaux pour créer ses oeuvres :

  1. Primauté de la Vitesse d’Exécution : La rapidité permet de capturer l’essence du moment et d’exprimer une énergie brute. Cette approche privilégie la spontanéité, éliminant toute forme de calcul ou de planification rigide.
  2. Aucune Préexistence des Formes : Les formes ne sont pas prédéfinies, permettant une liberté totale dans la création. Cette absence de structure préalable donne lieu à une authenticité pure de l’expression artistique.
  3. Absence de Préméditation des Gestes : Chaque geste est spontané, reflétant l’authenticité et la sincérité de l’artiste. Cette méthode valorise l’instinct et l’émotion brute, opposés à l’intellectualisation et à la technique rigide.
  4. Nécessité d’un État Second de Concentration : L’artiste doit atteindre un état de concentration intense, presque méditatif, pour créer des œuvres d’une telle intensité. Cet état permet de transcender la conscience ordinaire et d’accéder à une forme d’expression plus profonde et plus vraie.

La Période Calligraphique de Georges Mathieu

Avant sa période flamboyante des années 80, souvent qualifiée de période “feux d’artifice”, Georges Mathieu a exploré une phase calligraphique marquante. C’est au cours de cette première période que Mathieu a défini les bases de son style distinctif. Influencé par la calligraphie orientale, il a développé une technique qui mêle la rapidité et la précision des gestes.

L'Influence de l'Extrême-Orient

En 1957, lors d’un séjour au Japon, Georges Mathieu entre en contact avec la calligraphie et la tradition japonaise, ce qui enrichit considérablement son approche artistique. André Malraux avait déjà qualifié Mathieu de “calligraphe occidental” en 1950, établissant un lien entre son œuvre et la calligraphie extrême-orientale. Mathieu s’est inspiré des techniques de calligraphie utilisées par les moines bouddhistes, où l’écriture et la peinture à l’encre sont souvent indissociables.

La Nature Calligraphique de l’Œuvre

En Extrême-Orient, la calligraphie est souvent imprégnée d’un aspect philosophique et spirituel, ce qui contraste avec la calligraphie occidentale, davantage centrée sur l’esthétique de la belle écriture. Mathieu a su transcender cette dichotomie en intégrant la rapidité et la spontanéité de la calligraphie orientale dans son propre travail. En ce sens, ses œuvres ne se limitent pas à une simple esthétique, mais deviennent une expression pure de l’émotion et de l’énergie.

La Vitesse et le Signe

Georges Mathieu fonde sa recherche sur l’abstraction de ses signes. Pour lui, le signe abstrait nie tout sens préalable à sa création, ce qui s’oppose à la calligraphie traditionnelle où chaque signe a une signification précise. En 1963, dans son ouvrage “Au-delà du tachisme”, Mathieu explique que le fond de ses toiles prend des tons plus uniformes, rendant les signes plus indépendants et plus précis. Cette rapidité d’exécution et la spontanéité des gestes permettent de traduire une émotion brute et immédiate, un principe qui se retrouve dans “Bosse”.

Découvrir "Bosse" à la Galerie Hurtebize

La Galerie Hurtebize à Cannes vous convie à découvrir “Bosse” et à plonger dans l’univers expressif et dynamique de Georges Mathieu. Cette pièce unique est un véritable témoignage de son approche artitique novatrice. “Bosse” est une invitation à ressentir l’énergie créatrice de Mathieu et à apprécier la beauté de l’abstraction lyrique dans toute sa splendeur.


Céline Fernandez

Forte d’une expérience de 15 ans dans le marketing et la communication, Céline a travaillé pour de grandes sociétés telles que le Public Système, le Groupe Galerie Lafayette et plusieurs agences de communications. Depuis plus de 4 ans, elle gère la communication de la galerie à travers le site internet, les réseaux sociaux et les médias traditionnels.

Sources :

[1] https://georges-mathieu.fr/publications/nature-calligraphique-de-loeuvre-de-georges-mathieu/


Acrylique sur toile de 1988 de Hans Hartung

Hans Hartung : Une Exploration de son Abstraction Lyrique

Hans Hartung, né en 1904 en Allemagne, est une figure centrale de l’art abstrait du XXe siècle. Son œuvre, marquée par une recherche incessante de nouvelles formes d’expression, témoigne de son génie créatif et de son influence durable sur l’art moderne. À travers ses œuvres, Hartung a exploré diverses techniques et styles, évoluant constamment et repoussant les limites de l’abstraction. Cet article explore trois œuvres clés de Hartung, réalisées en 1939, 1976 et 1988, illustrant son parcours artistique et l’évolution de sa technique.

Une Œuvre de 1939 : une Inspiration Géométrique

En 1939, l’année de son mariage avec Roberta Gonzalez, Hans Hartung crée une œuvre marquante qui témoigne de sa courte exploration d’une abstraction à l’inspiration géométrique. Cette période de son travail se caractérise par un éloignement de ses représentations abstraites habituelles, se concentrant plutôt sur les formes, les lignes et les structures.

Cette pièce de 1939 est emblématique de cette phase expérimentale. Elle présente une composition équilibrée de formes géométriques et de lignes dessinées avec une grande précision et délicatesse, reflétant la recherche minutieuse de Hartung pour une nouvelle esthétique. Les nuances de gris et de beige dominent la palette, créant une ambiance sobre et élégante qui met en avant la pureté des formes.

L’œuvre montre également l’influence de l’art moderne européen, notamment du cubisme et du constructivisme, mouvements qui ont profondément marqué Hartung dans sa quête d’innovation artistique. Bien qu’il ne soit pas certain que cette pièce soit un cadeau de mariage, elle représente un lien intime entre sa vie personnelle et son évolution artistique.

Pour apprécier pleinement cette œuvre, il faut considérer non seulement sa beauté visuelle mais aussi son contexte historique. Elle marque une étape importante dans la carrière de Hartung, caractérisée par une recherche constante d’innovation et d’expression artistique.

Gouache sur papier d'Hans Hartung de 1939

L'Abstraction des années 70 : une période de mutation

Dans les années 70, Hans Hartung se trouve dans une période transitoire marquée par le passage des techniques de grattage des années 1960. Cette période est caractérisée par un style d’abstraction où il utilise des coups de pinceau énergiques et spontanés pour exprimer une intensité et une liberté nouvelles par rapport à ses premières explorations géométriques.

Cette œuvre de 1976 qui se caractérise par des lignes noires tourbillonnantes et des éclats de couleur vibrante, illustre bien cette période. Hartung adopte ici une approche gestuelle, où chaque coup de pinceau semble être une extension directe de son état d’esprit. Le bleu vif, traversant l’œuvre, ajoute une profondeur et une vitalité qui contrastent magnifiquement avec les tons plus sombres.

Le bleu n’est pas choisi au hasard ; il démontre la capacité de Hartung à utiliser la couleur pour évoquer différentes atmosphères. Symbole de calme et de sérénité, le bleu se mêle à la turbulence des lignes noires, créant une tension visuelle captivante.

Cette œuvre illustre également son éloignement de la technique de grattage typique des années 60 et une nouvelle approche de l’abstraction.

L’abstraction lyrique de Hartung reflète une quête de liberté et d’expression pure. En se libérant des contraintes formelles, il parvient à transmettre des sentiments et des sensations avec une immédiateté rare. Son travail de 1976 incarne cette recherche d’une communication artistique directe et instinctive.

Aquarelle de Hans Hartung de 1976

Une Œuvre de 1988 : L'Aboutissement Ultime de l'Abstraction d’Hartung

Les années 1980 marquent la dernière période de sa carrière, aboutissement ultime de son abstraction, très différente de l’idée que l’on se fait de sa peinture antérieure. À partir de 1986, Hartung est très affaibli et ne peut plus manipuler les instruments qu’il utilise habituellement pour peindre. Il se tourne alors vers des techniques innovantes, travaillant sur la projection des flux de peinture en utilisant des tyroliennes, des pistolets sans air et des machines à sulfate de jardin.

Cette œuvre de 1988, créée juste après la mort de sa femme Anna-Eva Bergman en 1987 et l’année précédant son propre décès, est typique de son travail durant cette période. Hartung s’émancipe des formes traditionnelles et articule son travail autour de deux vocabulaires récurrents : l’entrelacement et la couleur zone par zone. Il crée un fond à l’aide d’un pistolet qui pulvérise la couleur de manière nébuleuse, puis dessine par-dessus avec un pulvérisateur de jardin. Les couleurs, dominées par des nuances de bleu et de blanc, montrent une maîtrise technique et une sophistication accrue dans son utilisation des matériaux. Le contraste entre les éclats de bleu et les textures blanches crée une composition visuelle riche, illustrant l’évolution de son abstraction lyrique. Un mouchetage jaune fluo subtil apparaît également dans l’œuvre, ajoutant une touche de luminosité et de profondeur, et démontrant une fois de plus la capacité de Hartung à exploiter chaque nuance pour enrichir ses compositions.

Hartung aborde les nouveaux outils avec la même curiosité et rigueur qu’il avait pour les techniques plus traditionnelles. Il expérimente, passant de la découverte à la maîtrise, mémorisant physiquement les possibilités offertes par ces nouveaux outils.

L’œuvre de 1988 reflète cette exploration technique, avec une exécution rapide et maîtrisée qui caractérise son style. La rapidité d’exécution est une caractéristique essentielle de cette œuvre. Les outils utilisés exigent une double maîtrise : celle du geste et celle du temps. Hartung, qui a toujours expérimenté la dimension temporelle de ses techniques, sait parfaitement comment jouer avec ces éléments pour créer des compositions dynamiques et émouvantes.

Acrylique sur toile de 1988 de Hans Hartung

Hans Hartung a laissé une empreinte indélébile sur l’art abstrait, explorant sans cesse de nouvelles formes d’expression. Ses œuvres de 1939, 1976 et 1988 témoignent de son évolution stylistique et de sa capacité à innover constamment. À travers ses différentes période Hartung a toujours cherché à capturer l’essence de l’émotion et du mouvement, laissant un héritage artistique riche et varié.


Céline FERNANDEZ

Forte d’une expérience de 15 ans dans le marketing et la communication, Céline a travaillé pour de grandes sociétés telles que le Public Système, le Groupe Galerie Lafayette et plusieurs agences de communications. Depuis plus de 5 ans, elle gère la communication de la galerie à travers le site internet, les réseaux sociaux et les médias traditionnels.


Les Lavandières au Bord de l'eau 1906 de Maximilien Luce

Paysages Français : Impressionnistes et Postimpressionistes

À la Redécouverte des Horizons Français : Un Voyage de l'Impressionnisme au Postimpressionnisme.

La Galerie Hurtebize est fière de vous présenter son exposition, “Paysages Français : De l’Impressionnisme au Postimpressionnisme “, qui offre une immersion fascinante dans les paysages français tels qu’interprétés par les figures emblématiques de ces mouvements artistiques. Alors que nous célébrons les 150 ans de l’impressionnisme, notre exposition prend une résonance particulière. Il y a un siècle et demi, un groupe de peintres audacieux a rompu avec les conventions pour explorer de nouvelles manières de capturer l’instant sur la toile, donnant naissance à ce qui allait être reconnu comme l’une des plus grandes révolutions artistiques de l’histoire.

Cette exposition est donc un hommage vibrant à ce mouvement qui a changé à jamais le cours de l’art. Elle invite les visiteurs à contempler les œuvres qui continuent d’incarner l’esprit d’innovation et la liberté d’expression qui ont animé ces artistes révolutionnaires. En parcourant l’exposition, on ressent l’effervescence de cette période bouillonnante où chaque coup de pinceau témoignait d’une quête passionnée pour capturer l’éphémère.

Notre collection est une célébration de la diversité et de la richesse du paysage français, et une reconnaissance de son rôle central dans le développement de ces deux mouvements qui ont durablement marqué la scène artistique mondiale.

Les œuvres de Pierre-Auguste Renoir, Alfred Sisley, Albert Marquet, Henri Manguin, Henri Martin et d’autres dialoguent au sein de l’exposition, offrant une représentation riche et diversifiée du paysage français. Elles célèbrent la terre, l’eau et le ciel, capturant avec une touche personnelle la beauté de la France qui continue de fasciner et d’inspirer.

C’est avec un immense plaisir que nous ouvrons nos portes pour vous dévoiler des toiles où la nature se fait tantôt douce et apaisante, tantôt vive et tumultueuse. Les œuvres sélectionnées pour cette exposition célèbrent la splendeur de la campagne, la poésie des villages et le caractère sauvage des côtes de France.

Lumières Fugitives : Quand les Impressionnistes Peignaient l'instant

Pierre-Auguste Renoir le maître de la lumière

Les maîtres de l’impressionnisme, tels que Pierre-Auguste Renoir avec sa célèbre “Maison Blanche“, ont révolutionné la perception de la lumière et de la couleur, optant pour des touches rapides et colorées capturant l’essence même du moment. L’œuvre présentée ici « Paysage » représente une vue des oliviers de Cagnes-sur-Mer, un vibrant témoignage des dernières années de la vie de l’artiste. Renoir, en quête de lumière et de chaleur pour ses vieux jours, s’était établi dans le sud de la France et c’est là, au cœur de la lumineuse Provence, qu’il a capturé la beauté immortelle de ses jardins d’oliviers du domaine des Collettes. L’œuvre est un tourbillon de couleurs vives et de mouvements, où le pinceau danse et joue avec la lumière, évoquant la brise chaude d’un après-midi méditerranéen. La texture palpable de la peinture et la spontanéité des coups de pinceau laissent entrevoir un artiste en pleine communion avec son environnement, capturant l’essence vibrante des arbres tordus et de la terre généreuse qui les nourrit. À travers ces formes presque abstraites, on peut ressentir l’impact profond et durable que la nature et ce coin particulier de France ont eu sur l’artiste.

Paysage huile sur toile d'Auguste Renoir

Alfred Sisley, l'impressionniste pur

Alfred Sisley, avec sa “Matinée d’Octobre près du Port-Marly“, nous offre une vue mélancolique et douce d’un paysage fluvial, où les arbres se penchent gracieusement sur l’eau, baignés dans la brume matinale d’un automne naissant. Son œuvre capture l’essence transitoire de la lumière et de l’atmosphère avec une subtilité qui est la marque des grands maîtres impressionnistes. Cette œuvre d’Alfred Sisley, est intéressante de part l’emplacement représenté, la ville de Port-Marly qui est au cœur de la création de l’artiste. Son pendant est présenté au Städel Museum,à Francfort am Main en Allemagne.

Huile sur toile d'Alfred Sisley

Albert Marquet et les prémices du postimpressionisme

Albert Marquet, connu pour ses vues du port de Saint-Tropez, capture avec finesse les reflets et les nuances changeantes de l’eau. “La Route de l’Estaque” et sa scène du “Jardin du Luxembourg“, apportent une perspective plus structurée et colorée, typique de l’évolution vers le postimpressionnisme. Il équilibre la forme et la couleur, créant des scènes à la fois immédiates et intemporelles. Marquet nous donne à voir des paysages urbains et côtiers teintés d’une tranquillité poétique, une qualité lumineuse distincte qui reflète la sérénité d’une scène de la vie quotidienne.

Huile sur toile d'Albert Marquet
Huile sur toile d'Albert Marquet de 1918

Couleurs et contours : L'héritage vibrant des Postimpressionnistes.

Henri Martin et son style pointilliste libre

À leurs côtés, les postimpressionnistes, dont au cœur de l’exposition “Printemps à la Bastide du Vert” d’Henri Martin, une œuvre qui resplendit avec une grâce intemporelle, invitant à la contemplation. Cet artiste, moins populaire que ses confrères impressionnistes mais tout aussi captivant, a porté le postimpressionnisme à une échelle lyrique et intime. Le tableau présenté, une représentation de la Bastide du Vert, capture avec une délicatesse poétique l’église et les peupliers qui se dressent comme des sentinelles autour du village, sous une lumière qui semble palpiter au rythme de la vie rurale. La technique de Martin, avec ses touches pointillistes et sa palette riche, nous transporte dans une atmosphère empreinte de tranquillité. Il n’y a pas seulement l’habileté technique qui se dévoile sous nos yeux, mais une profonde compréhension et un amour de la campagne française qui se manifeste à chaque endroit de la toile. Martin, avec sa capacité unique à traduire la majesté paisible des paysages du Sud-Ouest de la France, nous offre une vision presque éthérée de la nature. Son œuvre est un appel à ressentir l’harmonie qui émane des champs, des arbres et des vieux murs de pierre de ces lieux qu’il chérissait tant.

Huile sur toile d'Henri Martin artiste post-impressioniste

Henri Manguin et l'éxubérance colorée du Fauvisme

L’exposition ne serait pas complète sans l’œuvre d’Henri Manguin, ce coloriste émérite qui a suivi les traces des fauvistes avec sa propre sensibilité. L’année 1921 a vu la naissance de son œuvre “Paysage autour de Gassin“, une toile vibrante d’été, où les teintes chaudes et les ombres profondes racontent l’histoire d’une Provence à la fois sauvage et domestiquée. Quelques années plus tard, en 1925, Manguin rend hommage à la beauté azuréenne avec “Vue sur le Golfe de Saint-Tropez“. Cette pièce saisit l’essence d’une région baignée de lumière, où le ciel et la mer s’embrassent dans une harmonie de bleus et de verts, ponctuée par les rouges et les jaunes des arbres et des fleurs qui ornent ce paysage côtier. Ces deux tableaux témoignent du talent de Manguin pour immortaliser les nuances subtiles de la lumière du Sud. En les contemplant, on ressent presque la chaleur du soleil méditerranéen et le parfum des pins. Leur présence dans l’exposition offre une transition fluide entre la douceur impressionniste et l’exubérance colorée du fauvisme, montrant comment les paysages français ont continué d’inspirer et de transformer l’art, même après l’époque des impressionnistes.

Huile sur toile d'Henri Manguin Golfe de Saint Tropez 1925

Nous vous invitons à vous laisser porter par cette odyssée picturale. Observez comment le paysage transcende sa simple représentation pour devenir un véhicule d’émotion et d’expression. Il est un langage universel, une aventure dans la perception où la toile devient un lieu de rencontre entre le spectateur et la vision intérieure de l’artiste.

Les Paysages Français : de l’Impressionnisme au Postimpressionnisme ouvre un dialogue silencieux mais puissant entre les œuvres et les visiteurs. Elle vous attend pour une expérience unique qui promet d’enrichir votre compréhension de l’art et de vous faire voir la France sous un jour nouveau.

L’équipe de la Galerie Hurtebize vous attend pour une belle découverte.


Céline Fernandez

Forte d’une expérience de 15 ans dans le marketing et la communication, Céline a travaillé pour de grandes sociétés telles que le Public Système, le Groupe Galerie Lafayette et plusieurs agences de communications. Depuis plus de 4 ans, elle gère la communication de la galerie à travers le site internet, les réseaux sociaux et les médias traditionnels.


Francis GUERRIER, la Sculpture-Nature

D’une lignée d’artistes, de son grand père à ses deux filles, Francis Guerrier nait en 1964 à Marseille et vit aujourd’hui dans la maison de son enfance à Eygalières qu’il a agrémentée d’un immense atelier baigné de lumière.

Plus que la maîtrise de techniques artistiques, son milieu familial lui a transmis une forte sensibilité à l’art. Mais il attendra le décès de son père peintre Raymond Guerrier pour pouvoir se qualifier d’artiste et il choisira la sculpture, tournant le dos à la peinture pratiquée depuis 2 générations chez les Guerrier.

Il part pour Paris à 19 ans et, l’année suivante, commence son activité créatrice auprès de l’architecte-scénographe Pierre-Henri Magnin, qui lui fait découvrir l’univers du décor et de la scénographie et que Francis considère comme son Maître.

Il se marie et devient père très jeune, ce qui le pousse à créer sa société de création de décors et scénographies pour l’évènementiel à l’âge de 25 ans afin de subvenir plus sereinement aux besoins de sa famille. Pendant dix ans, pour répondre aux désirs de ses clients, il sera amené à maîtriser de nombreux outils et media : vidéo, laser, installations son et lumière, mais aussi matériaux de construction, bois et acier. Une expérience riche mais contraignante car chronophage et limitative : il veut étendre son domaine de création, laisser libre cours à son imagination et ne plus simplement honorer des commandes.

En 2000, âgé de 36 ans, il vend sa société et navigue pendant 4 mois en Méditerranée pour découvrir les sites inscrits au Patrimoine Mondial de l’UNESCO, de l’Italie à L’Egypte en passant par la Syrie. A son retour, il sait qu’il veut être sculpteur. Il opère alors une rupture dans sa carrière professionnelle pourtant florissante afin de se sentir en phase avec ses valeurs profondes et de répondre à l’impérieux besoin d’un retour aux sources. Dans un premier temps, il s’installe à Paris dans l’atelier de son grand-père qui fut aussi celui d’André Derain. Il découvre alors l’œuvre peint de son aïeul et cet univers devient sa principale inspiration. En 2002, il monte une première exposition de son œuvre sculpturale autour du ciel, du rêve et de la mémoire où il intègre la lumière à l’acier, au bois, au verre et au cuivre qui composent ses créations.

Mais Francis Guerrier a besoin de grandeur et rêve de créer du monumental « qui remet l’homme à sa place ». Il sent aussi que la nature et la lumière du sud lui sont nécessaires. Il s’installe en 2015 avec sa seconde épouse à Eygalières et retrouve ses racines. Tout en travaillant toujours mais ponctuellement en tant que scénographe afin de satisfaire sa passion du théâtre, il développe encore son savoir-faire et sa propre technique et peut enfin s’attaquer à la réalisation de sculptures aux dimensions impressionnantes, telle sa Plume de 12 mètres de haut. En 2005, la Galerie Guigon à Paris lui permet de présenter son nouveau travail de l’acier basé sur le pliage et la courbe.

« Je ne modèle pas mes sculptures, je travaille à partir d’une feuille de métal que je découpe et mets en forme. En honorant la matière, en respectant son énergie, son ressort, sa courbure possible, j’atteins l’équilibre, l’harmonie, j’y retrouve la nature… Et c’est elle, dans sa pureté mais aussi sa complexité qui est ma première inspiration. Les courbes, les lunes, les trajectoires et les spirales si souvent présentes dans la nature, du coquillage aux galaxies, sont mon écriture. Je ne cherche pas l’abstraction, mais au contraire, à me rapprocher des formes originelles. »

La tôle d’acier noir devient son medium de prédilection. Il met au point une technique d’incision du métal et de pliage à froid des plaques planes par laquelle il cherche à honorer la matière et trouver l’équilibre et l’harmonie après la lutte. Ses formes euclidiennes s’inspirent de la nature, du cosmos et des étoiles et le volume se crée par le pliage.

« C’est avec la tôle d’acier noir, dur et ressort, que mon échange avec la matière est le plus fort. Mon travail principal avec l’acier consiste en sa découpe mais surtout le pliage en courbe de la tôle. Si je dessine, c’est l’acier qui se met en forme et qui crée ses volumes par son énergie ».

Monumentales et pourtant légères, noires et malgré tout lumineuses, douces et anguleuses, ses sculptures aux lignes épurées, sobres et élégantes sont issues d’un procédé de fabrication très personnel à l’artiste qui se laisse guider par la résistance de la matière afin de trouver une véritable synergie entre l’œuvre et son environnement et offrir de nouvelles perspectives dans le paysage.

« De cette lutte avec le métal, je gagne si j’apprivoise, si j’honore la matière, j’atteins l’équilibre, l’harmonie, j’y retrouve la nature… »

Fortes et énergiques tout en étant pures et sobres, les sculptures de Francis Guerrier nous séduisent par la volupté de leur courbe et l’élan de leur ligne. Véritable lien entre terre, ciel et mer, elles reflètent la personnalité de leur créateur : « La tête dans les étoiles et les pieds sur terre ».


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Maud Barral

Après une expérience de 15 ans passés aux côtés de Jean Ferrero, directeur de la galerie historique de l’École de Nice et des Nouveaux Réalistes, Maud a ensuite défendu la jeune création contemporaine durant 5 ans, au sein de sa propre galerie, avant de rejoindre l’équipe de la Galerie Hurtebize en 2015.


Gouache sur papier datant de 1936 de Raoul Dufy

Raoul Dufy, Mon Docteur le Vin, 1936

En 1822, la Maison Nicolas révolutionne le monde du vin en conditionnant les précieux nectars en bouteilles, permettant une consommation à domicile.

Dés 1930, afin de remercier ses clients les plus fidèles, Etienne Nicolas édite chaque année pour les fêtes de Noël un catalogue illustré par un artiste. Aujourd’hui, cette longue série de 35 ouvrages constitue pour les collectionneurs d’art et d’œnologie un véritable trésor. Au fil des ans, ce sont Kees Van Dongen, Jean Hugo, Bernard Buffet, André Derain, Bernard Lorjou, Raymond Guerrier ou Raoul Dufy entre autres qui ont collaboré à la réalisation de ces brochures.

Nous avons eu l’opportunité d’acquérir très récemment un ensemble exceptionnel de 7 dessins originaux de Raoul Dufy reproduits dans le catalogue de 1936 édité par les Etablissements Nicolas et Draëger, célèbre imprimeur-graveur de Montrouge, intitulé « Mon Docteur le Vin ». Les 20 aquarelles créées pour l’occasion ont d’ailleurs fait l’objet d’une exposition cette même année à la Galerie Bernheim-Jeune à Paris. Nous avons également trouvé une édition originale du livre, dédicacée par Dufy.

Dès la première page, le ton est donné : « Mon Docteur le Vin ?… Eh ! oui car ses préceptes vieux comme le monde sont justifiés chaque jour davantage par la science ». Le Maréchal Pétain, après la Première Guerre Mondiale, dans son introduction « Hommage au Vin », indique que « le vin a été, pour les combattants, le stimulant bienfaisant des forces morales comme des forces physiques – ainsi a-t-il largement concouru, à sa manière, à la Victoire ». Et les bienfaits du vin sont énoncés dans le sommaire : vitamines et radioactivité du vin ; le vin contre la fièvre typhoïde, la dépression, l’anémie, le diabète ou l’obésité ; le vin pour les reins, le maintien de la jeunesse et l’esthétique, le caractère et le moral ; indispensable aux écrivains, artistes et sportifs. Et enfin, le vin fait les beaux hommes et favorise la longévité ! La citation du Professeur P. PIERRET nous servira de conclusion : « Le vin porte avec lui la gaîté, la force, la jeunesse, la santé. C’est du soleil en bouteille ». Alors, qui mieux que Raoul Dufy pour illustrer un tel ouvrage ?

« Si je pouvais exprimer toute la joie qui est en moi » Raoul Dufy

Peintre de l’optimisme, de la fête et de la mondanité, Raoul Dufy promène un regard émerveillé sur le monde et transmet par sa peinture colorée et poétique, un sentiment joyeux de bien-être et de vie. Comme le dit si bien Pierre Camo dans « Dufy, l’Enchanteur » (ed. Marguerat, 1947) « Tout y est frais, vif, clair, joyeux comme le printemps dans la nature ou la jeunesse dans la vie ». Les titres octroyés aux expositions et divers hommages consacrés à l’artiste en témoignent : « Raoul Dufy. Le Plaisir » (Musée d’Art Moderne de Paris, 2008) ; « Raoul Dufy. A Spectacle of Society » (Connaught Brown Gallery, Londres, 2016) ; « Les Couleurs du bonheur » (Musée Jean cocteau, Menton, 2017) ; « La Légèreté de Raoul Dufy » (Musée Angladon, Avignon, 2017).

Son style correspond exactement à l’esprit de « Mon Docteur le Vin », ouvrage liant humour, finesse et précision.

A l’âge de 13 ans déjà, le jeune Raoul impose à sa famille de musiciens son choix de devenir peintre et quitte sa Normandie natale pour se former à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris. Influencé dans un premier temps par les Impressionnistes puis par l’éclat de la couleur chez les Fauves, il admire plus que tout autre Cézanne et c’est d’ailleurs sur les terres provençales chères à celui-ci qu’il trouvera son propre langage et développera son principe de la « lumière-couleur ».

« En 1919 Dufy devient subitement Dufy. La main se libère, son trait gagne en souplesse et en vigueur. Surtout il s’adonne avec fougue à l’aquarelle qui lui permet de rendre la beauté des paysages de Provence, leurs transparences et leurs lumières. (…) Sa peinture acquiert un dynamisme nouveau. Les formes gagnent en légèreté et en équilibre. Son dessin est plus rapide, plus exalté. Il ressent un désir de créer qui reflète toute sa joie d’artiste conscient d’être parvenu à maturité et tout le bonheur d’un monde désormais libéré ».

Fanny Guillon Laffaille

Les caractéristiques essentielles du style de Raoul Dufy sont nées et ne le quitteront plus : dissociation du trait et de la couleur ; figures esquissées mais dynamiques et bien vivantes ; courbes potelées et voluptueuses ; lignes simples, souples et expressives ; flamboyance de la couleur qui devient lumière. En 1936, année de la publication de « Mon Docteur le Vin », Dufy est déjà mondialement connu et se voit consacrer des expositions personnelles à New-York, Bruxelles, Prague…

Doté d’un exceptionnel don de dessinateur et de coloriste, c’est par le dessin et plus précisément par l’aquarelle qu’il révèle son véritable talent et libère son geste vif et gracieux. Dès les années 30, Dufy donne de plus en plus de place à son œuvre graphique et travaille les possibles offerts par l’usage de ses « flaques de couleurs » qui précèdent sa ligne.

"Tout dessin de Raoul Dufy est en quelque sorte sa signature
et ce qu'on est convenu d'appeler signature inimitable"

Jean Cocteau

Raoul Dufy ne cherche pas à figurer la matérialité mais offre une interprétation très libre et subjective de son sujet où réalité et imaginaire s’entrecroisent. Si l’on retrouve des thèmes et motifs récurrents dans son œuvre (orchestres, paysages, portraits, courses hippiques…), l’artiste est éclectique et s’exprime par divers media, multipliant les expériences : dessin, peinture, sculpture mais aussi arts décoratifs, illustration, tapisserie, décors et costumes. Sa sureté calligraphique, la simplicité et l’épuration de son sujet, son sens extraordinaire de la composition, la souplesse de ses lignes et l’éclat des couleurs dissociées du trait resteront reconnaissables entre tous, quel que soit le support choisi.

Travailleur acharné, il ne produira pas moins de 4.000 dessins et 2.000 toiles, entre autres céramiques, tissus, tapisseries… carrière féconde s’il en est et le succès et la reconnaissance internationale sont au rendez-vous ! Un an avant sa mort, en 1952, la XXVIe Biennale de Venise lui octroie le Grand Prix de la Peinture pour couronner l’ensemble de son œuvre.

Découvrez un extrait du livre “Mon Docteur le Vin”.

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Maud Barral

Après une expérience de 15 ans passés aux côtés de Jean Ferrero, directeur de la galerie historique de l’École de Nice et des Nouveaux Réalistes, Maud a ensuite défendu la jeune création contemporaine durant 5 ans, au sein de sa propre galerie, avant de rejoindre l’équipe de la Galerie Hurtebize en 2015.


Pastels sur papier de Bernar Venet artiste contemporain

Les dessins de Venet

Bernar VENET, artiste français né en 1941 vivant entre la France et les Etats-Unis depuis les années 60, est aujourd’hui mondialement connu pour ses sculptures et reconnu pour ses installations monumentales dans le domaine public.
Nous souhaitons ici mettre l’accent sur une autre partie de son travail : l’œuvre graphique. Nous appuierons cet article sur deux travaux sur papier récemment acquis par la galerie et qui illustrent parfaitement l’importance du dessin dans la démarche créatrice du sculpteur.

Pastels sur papier de Bernar Venet artiste contemporain

Bernar VENET – Two Undetermined Lines, 1989 – Pastels gras sur papier – 76.2 x 76.2 cm

« D’abord, j’ai une vision. Ensuite, je fais un petit dessin avec comme principale précaution la question des proportions »

Dès ses premières expériences artistiques, Bernar VENET donne au dessin une place prépondérante et omniprésente. D’abord formules mathématiques couchées à l’encre sur de grands papiers, puis schémas techniques industriels présentant les caractéristiques physiques d’un objet réalisé et présenté concomitamment en volume, les œuvres graphiques de Venet sont indissociables de ses sculptures.
Comme chez de nombreux artistes, le dessin constitue la première étape du travail de Bernar Venet et c’est par ce biais qu’il va construire son projet sculptural. D’ailleurs, le sculpteur se sent derrière chaque ébauche de l’artiste : le relief et les perspectives font de chaque dessin une sculpture murale. L’œuvre en aplat parait être déjà présente en volume, elle semble sortir de son cadre. Ici, le dessin préparatoire n’est pas une esquisse mais bien une œuvre à part entière, aboutie, qui se suffit à elle-même et nous présente l’essentiel du sujet auquel Venet va donner vie. Mouvement, relief, texture et couleurs du pastel nous offrent l’aspect granuleux et rouillé de l’acier Corten qui constituera le matériau de la sculpture à naître. L’attention est déjà tout entière concentrée sur la forme, aucun détail superflu ne vient perturber le regard. Ingres donnait ce conseil à ces élèves : « Ayez tout entière dans les yeux, dans l’esprit, la figure que vous voulez représenter, et que l’exécution ne soit que l’accomplissement de cette image déjà possédée et préconçue ». D’un geste vif, sobre, puissant et élégant, Venet va droit vers son but, suit sa Ligne, élément central de son œuvre depuis les années 60, dont il ressent déjà le volume, et reste fidèle à ce qu’il nomme le principe d’équivalence qui permet de transmettre un même contenu par des canaux différents.
La seconde étape sera la réalisation en fonderie de la sculpture en acier noir ou Corten d’après le dessin. Puis, dans un troisième temps, l’artiste cherchera à donner encore une autre vision de son œuvre en partant cette fois d’une vue photographique de sa sculpture.

Il y a donc chez Venet une circularité absolue entre le dessin, la sculpture et la photographie. La forme et ses métaphores sont contiguës et traduisent la volonté de l’artiste d’aboutir à l’objet absolu, celui dont l’aspect ne renverrait qu’à lui-même sans expressivité, totalement neutre, dépersonnalisé. Là était déjà le but de Bernar Venet lors de ses premières expériences artistiques basées sur l’utilisation de diagrammes et de formules mathématiques, ou encore à travers sa performance autour du « tas de charbon » : « Le charbon, posé librement en tas, libérait la sculpture des aprioris de la composition imposée par l’artiste ». Le matériau, toujours pauvre (charbon, goudron, acier…), utilisé pour ses capacités propres, décide lui-même de sa forme qui sera différente à chaque utilisation, permettant ainsi à la personnalité de l’artiste de s’effacer derrière son œuvre. Par les matériaux bruts et industriels qu’il choisit, Venet appuie encore sur la radicalité et l’autoréférentialité de sa recherche : l’œuvre ne doit parler que d’elle-même et non pas de l’artiste. C’est sur ce principe de monosémie qu’il base sa réflexion depuis ses débuts.

Bernar VENET – Ligne Indéterminée, 2016 – Photographie et fusain sur papier – 220 x 153 cm

Cette Ligne Indéterminée réalisée en 2016 est tout à fait représentative du style et de la force du travail de Venet : à la fois minimale et monumentale voir colossale, la ligne accapare l’espace par sa présence et son mouvement. Nous sommes ici face à ce que l’on pourrait qualifier de troisième étape de son travail : après le dessin préparatoire et la réalisation de la sculpture, l’artiste cherche à donner une autre vision de ce volume. Il va alors choisir un angle de vue qu’il fixe photographiquement et qu’il va retravailler en aplat. La photo est ensuite découpée suivant les contours de la forme sculpturale, contrecollée sur un grand papier blanc puis retravaillée au fusain. Cet outil, fait à partir de charbon de bois (tiens tiens…), utilisé dès la préhistoire dans l’art pariétal, brut s’il en est, est généralement associé aux travaux préliminaires car il est très facilement effaçable. Ici encore, Venet est à contre-courant. Il glorifie le fusain par son utilisation sur l’œuvre finale. Les caractéristiques propres du charbon vont lui permettre d’ajouter de la profondeur à son œuvre et de jouer avec la lumière par les variations de la valeur du noir, plus ou moins estompé. La texture rugueuse et brute du fusain peut aussi rappeler le toucher de l’acier. Et la boucle est bouclée !

« Elargir le champ du monde visuel »

Bernar Venet devient artiste à une époque où l’abstraction lyrique explose en France et l’art conceptuel aux Etats-Unis. Il n’adhère pas à ces mouvements et cherche autre chose pour élargir le champ de la création. Il va donc trouver ailleurs son inspiration, dans des disciplines étrangères au monde de l’art telles que les mathématiques, la géométrie ou la physique.
Son travail va se développer autour d’un thème : la Ligne, qui deviendra droite, courbe, indéterminée avant de se transformer en Arcs et en Angles. Dès ses prémices, son œuvre est radicale voire austère au regard de la création abstraite des années 60, généralement lyrique et colorée. Utilisant le noir et des matériaux industriels, par une gestuelle minimum et délibérément inexpressive, il a la volonté d’aboutir à l’objet absolu, celui dont la forme ne renverrait qu’à lui-même et non au « style » de l’artiste. Il restera fidèle aux principes initiaux de sa création (principe d’équivalence, refus de l’esthétique et principe de monosémie) sur lesquels il fonde une œuvre protéiforme : peintures, sculptures, dessins, photographies, architecture, poésie, œuvres sonores, films…
Artiste majeur de l’art conceptuel et minimal, père de l’art informel né avec son « tas de charbon », Bernar VENET est aujourd’hui présent dans une soixantaine de Musées dans le monde et il reçoit de nombreuses commandes, publiques et privées, pour des installations permanentes et souvent monumentales.


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Maud Barral

Après une expérience de 15 ans passés aux côtés de Jean Ferrero, directeur de la galerie historique de l’École de Nice et des Nouveaux Réalistes, Maud a ensuite défendu la jeune création contemporaine durant 5 ans, au sein de sa propre galerie, avant de rejoindre l’équipe de la Galerie Hurtebize en 2015.



Logo Moderne Art Fair 2021

MODERNE ART FAIR - La Galerie est de retour dans les salons parisiens

Chers Amis, Chers Collectionneurs,

Après bientôt deux ans sans salon ni foire, nous sommes réellement impatients de venir vous retrouver à Paris pour notre participation à MODERNE ART FAIR, foire qui remplace ART ELYSEES que nous suivons depuis plus de 10 ans. C’est donc par fidélité, mais aussi pour palier au manque de nos contacts parisiens, que nous sommes de retour sur la scène artistique de notre chère capitale.

Ces derniers mois, frustrés de ne pouvoir participer ou organiser des évènements à l’étranger, nous avons profité de cette souplesse de notre emploi du temps pour nous intéresser plus sérieusement au marché de l’Art Contemporain. Nous restons bien sûr fidèles à nos passions et attachés à l’achat et la vente d’œuvres majeures des artistes des années 50 et présenterons du 21 au 25 octobre des toiles de Jean-Michel ATLAN, Bernard BUFFET, André MARFAING, Georges MATHIEU, Jean MIOTTE … artistes qui ont fait la renommée de notre galerie.

Huile sur toile de jute de Jean-Michel Atlan
Nature Morte de Bernard Buffet de 1991

Également, nous accrocherons sur ces cimaises temporaires nos coups de cœur contemporains, certains déjà connus et reconnus à l’international et d’autres que nous souhaitons vous faire découvrir : ABOUDIA, LEE Bae, Julien COLOMBIER, Jan KOLATA, Michel MOUSSEAU, Jean-Jacques MARIE

Oeuvre Oct 20 de Julien Colombier artiste contemporain

Cette année, nous consacrerons aussi une partie de notre stand à la présentation d’œuvres sur papier de grandes signatures. Des dessins de Joan MIRÒ, Henri MICHAUX, CHU Teh-Chun et Serge POLIAKOFF, acquis en collections privées et accompagnés des certificats d’authenticité des experts agréés, vous permettront d’apprécier la finesse du trait ou la maîtrise des couleurs de ces artistes et de considérer le travail sur papier comme une œuvre à part entière et non comme une étude préparatoire.

Encre de 1997 de l'artiste moderne CHU Teh-Chun

Cette nouvelle sélection nous offre la possibilité de présenter des œuvres de qualité adaptées à tous types de budget. Envie d’un coup de cœur à petit prix ou d’une réflexion en termes de placement financier ? Nous sommes là pour vous guider, vous conseiller et répondre à vos attentes.

Nous vous attendons nombreux sur les Champs-Elysées, à deux pas du Grand Palais Ephémère et de la FIAC afin de vous présenter nos dernières acquisitions et enfin pouvoir vous revoir !


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Maud Barral

Après une expérience de 15 ans passés aux côtés de Jean Ferrero, directeur de la galerie historique de l’École de Nice et des Nouveaux Réalistes, Maud a ensuite défendu la jeune création contemporaine durant 5 ans, au sein de sa propre galerie, avant de rejoindre l’équipe de la Galerie Hurtebize en 2015.



Huile sur toile Aboudia 2021

Aboudia, artiste engagé porte-parole de la jeunesse abidjanaise

D’Abidjan à Brooklyn

Abdoulaye Diarrasouba dit ABOUDIA est né en 1983 à Abidjan en Côte d’ivoire. Il devient peintre, contre l’avis de ses parents et de ses enseignants qui lui prédisaient une carrière de « Taggeur ». En 2003, il est diplômé du Centre d’Art Technique des Arts Appliqués de Bingerville.

Aboudia est repéré en 2011 par la critique pour ses œuvres qui témoignent de la violence qui s’abat en Côte d’Ivoire pendant la guerre civile et les nombreuses émeutes qui ont lieu après les élections présidentielles. Ses œuvres sont diffusées à travers le monde grâce aux photographies réalisées par Finbar O’Reilly pour Reuters, et sont très rapidement exposées à la galerie Jack Bell à Londres en 2012 et à la galerie Cécile Fakhoury à Abidjan en 2013, où il collabore notamment avec l’artiste ivoirien Frédéric Bruly Bouabré. Sa présence dans l’exposition « Pangea II : New Art From Africa and Latin America » à la Saatchi Gallery de Londres en 2014 l’expose aux côtés d’une génération émergente de jeunes artistes africains et sud-américains. Ses œuvres sont fréquemment présentées lors d’expositions personnelles à Abidjan, Londres, New- York, Paris et Dakar. Il créé la Fondation Aboudia à Bingerville en 2018 pour soutenir les enfants et les jeunes artistes.

Le travail d’Aboudia est présent dans de nombreuses collections, notamment celle de la Saatchi Gallery à Londres, du Nevada Museum of Art à Reno aux États-Unis, ou encore de la Tiroche DeLeon collection en Israël.

En mars 2021, une œuvre de 2013 a été vendue 189 000 euros chez Christie’s à Londres ce qui constitute son dernier record en vente publique.

Il vit aujourd’hui entre Asu (son village natale) et Brooklyn.

Le fondement de son style et de sa technique

Il commence par travailler sur des grandes toiles de 3 x 4 mètres. Il continue de se démarquer en réalisant des formats monumentaux de 30, 60 mètres.

Il définit son style comme urbain, « du street art qui parle de graffiti ». Influencé par les graffitis d’Abidjan et les statues traditionnelles d’Afrique de l’Ouest, on le compare naturellement à Jean-Michel Basquiat. Le célèbre artiste utilise également le terme « Noutchy » qui désigne l’association de plusieurs langues de Côte d’Ivoire et le français, pour caractériser son œuvre. Son art est un pont entre l’esthétique contemporaine occidentale et les problèmes d’une société africaine en pleine mutation.

Dans son œuvre à forte teneur biographique et contestataire, il dévoile une facette pauvre d’Abidjan avec ses quartiers modestes, loin des images idéalisées de l’Afrique. Sa plus grande source d’inspiration provient des enfants des quartiers défavorisés de la capitale ivoirienne qui n’ont pas eu d’éducation et rêvent de jours meilleurs. Le sujet de son œuvre se concentre essentiellement sur cette thématique car il considère les enfants et l’éducation comme les piliers d’une nation. Il raconte que c’est en descendant le quartier de Treichville à Abidjan qu’il observa les enfants s’exprimer sur les murs en faisant des graffitis. Il regarde ce petit garçon qui veut être médecin, se dessiner avec une blouse blanche. Une autre petite fille qui se rêve actrice s’immerge dans son imaginaire en dessinant une scène de film. C’est de cette façon qu’il crée son identité, en empruntant l’écriture de ces enfants avec cette gestuelle naïve et colorée pleine de vitalité et d’énergie. Il se met dans la peau d’un enfant de cinq ans pour créer et utilise les matériaux comme le carton, le charbon ou encore la craie, pour rester dit-il, proche de la réalité de ces enfants et respecter leur histoire.

 

« Il faut écrire l’histoire telle qu’elle est ». 1

Fresque mural Abidjan avec enfant en trottinette

Crédit photo : Mobio Hermann Apohi, photographe basé à Abidjan, Côte d’Ivoire – https://www.abidjangraffiti.com 

Artiste cosmopolite, il construit son œuvre comme un manifeste anti-violence avec très peu de moyens techniques. Il se fait porte-parole de cette jeunesse abidjanaise démunie et met en lumière leur cause à travers ses œuvres tout en se posant des questions fondamentales sur la nature du monde.

« Si on décide de faire la guerre pourquoi on ne peut pas décider de faire la paix et d’aider les gens qui dorment dans la rue. On a ce pouvoir-là. Qu’est-ce qui ne va pas dans ce monde ? C’est cette question que je me pose et dont j’aimerais trouver la réponse.» 2

Crédit photo : Mobio Hermann Apohi, photographe basé à Abidjan, Côte d’Ivoire – https://www.abidjangraffiti.com 

Il considère également l’art comme une façon de rapprocher les Hommes.

« L’art est quelque chose qui voyage, rassemble toutes les classes sociales. » 3

Graffitis Treichville Abidjan avec enfants jouant en arrière plan

Crédit photo : Mobio Hermann Apohi, photographe basé à Abidjan, Côte d’Ivoire – https://www.abidjangraffiti.com 

Trois œuvres d'Aboudia à découvrir sur les cimaises de la Galerie Hurtebize

Huile sur toile Aboudia 2021

La Galerie Hurtebize a la volonté de se diversifier et de proposer une nouvelle palette d’artistes contemporains internationaux. Ce virage va s’orienter autour de plusieurs axes dont les artistes africains et le retour à la figuration. Aboudia, jeune espoir en pleine explosion, est tout à fait représentatif de ce mouvement et fut un véritable coup de cœur pour la galerie. Nous avons intégré trois œuvres de format carré à dominante orange qui sont à découvrir sur nos cimaises. Ces œuvres mélangent les techniques où peintures, pastels, collages ainsi que des matériaux trouvés dans la rue se superposent, pour représenter des scènes de vie des quartiers abidjanais. Des personnages dessinés d’épais traits colorés de pastel recouvrent des lambeaux de pages de magazines et d’autres éléments pour attirer l’œil du contemplateur.

Au centre de son discours, des visages inquiets témoins d’un chaos urbain sombre occupent la quasi-totalité de la composition. Ce qui est frappant, c’est la réalité brutale et violente de l’Afrique dont témoignent ses œuvres qui contrastent avec la vitalité et la gaieté qui émanent de son art.

Oeuvre de 2017 de l'artiste contemporain Aboudia

« Grâce aux couleurs j’illustre la vitalité de ces enfants. Je traite un sujet négatif avec de la joie de vivre, de la couleur et de l’enthousiasme ». 4

La Galerie Hurtebize a la volonté de se diversifier et de proposer une nouvelle palette d’artistes contemporains internationaux. Ce virage va s’orienter autour de plusieurs axes dont les artistes africains et le retour à la figuration. Aboudia, jeune espoir en pleine explosion, est tout à fait représentatif de ce mouvement et fut un véritable coup de cœur pour la galerie. Nous avons intégré trois œuvres de format carré à dominante orange qui sont à découvrir sur nos cimaises. Ces œuvres mélangent les techniques où peintures, pastels, collages ainsi que des matériaux trouvés dans la rue se superposent, pour représenter des scènes de vie des quartiers abidjanais. Des personnages dessinés d’épais traits colorés de pastel recouvrent des lambeaux de pages de magazines et d’autres éléments pour attirer l’œil du contemplateur.

Au centre de son discours, des visages inquiets témoins d’un chaos urbain sombre occupent la quasi-totalité de la composition. Ce qui est frappant, c’est la réalité brutale et violente de l’Afrique dont témoignent ses œuvres qui contrastent avec la vitalité et la gaieté qui émanent de son art.

« Grâce aux couleurs j’illustre la vitalité de ces enfants. Je traite un sujet négatif avec de la joie de vivre, de la couleur et de l’enthousiasme ». 4

Les œuvres d’Aboudia seront présentées à l’occasion de la Moderne Art Fair, nouvel événement qui remplace Art Élysées, du 21 au 25 octobre à Paris.


Céline Fernandez

Forte d’une expérience de 14 ans dans le marketing et la communication, Céline a travaillé pour de grandes sociétés telles que le Public Système, le Groupe Galerie Lafayette et plusieurs agences de communications. Depuis 2 ans, elle gère la communication de la galerie à travers le site internet, les réseaux sociaux et les médias traditionnels.


1, 2 Vidéo ENTRETIEN | Ivoirien, je fais partie du top 10 africains des artistes peintres en vogue sur la chaine ivoirienne RTI

WAM du Lundi 25 Janvier 2021 avec Aboudia

4 Catalogue de l’exposition d’août 2021 de la Robinsons Art Gallery


Zoom sur portrait féminin de Kisling

Moïse Kisling et l’expression d’un idéal de beauté typique des années folles

Moïse Kisling, né en Pologne en 1891 où il se forme dès l’âge de 15 ans au dessin industriel tout en préparant déjà son entrée à l’Ecole des Beaux-Arts de Cracovie, arrive à Paris en 1910 sur les conseils de son professeur Joseph Pankiewics, grand admirateur des Impressionnistes qui le pousse où souffle un vent de liberté, de créativité et d’audace dans tous les domaines artistiques : musique, danse, peinture, littérature…

Il s’installe dans un premier temps à Montmartre où il est immédiatement rattaché à l’Ecole de Paris avant de devenir le « Prince de Montparnasse », attirant par sa générosité et son appétit de vivre les artistes novateurs qui s’y retrouvent : Picasso, Derain, Modigliani qui sera son grand ami, Max Jacob, André Salmon, Jean Cocteau

Pour Joseph Kessel « Kisling aimait la vie et la vie l’aimait (…). Il était simplicité, sincérité et naturel. Il se contentait de vivre »[1].

Si les années 1910 sont riches de rencontres, son travail ne sera reconnu qu’à la fin de cette décennie et le succès au rendez-vous dès les années 1922. Jacques Lambert qualifie la période de 1920 à 1930 d’années bleues, en opposition aux années grises de la seconde guerre mondiale qui suivront.

La Galerie Hurtebize acquiert un portrait féminin emblématique de l'œuvre de Kisling

Le portrait que nous présentons aujourd’hui date de 1924 qui sera marquée par de nombreux voyages mais aussi suivant juste la naissance de ses deux fils et une vie de plus en plus confortable et stable. Si les nombreux amis sont toujours aux rendez-vous fixés le mercredi chez Renée et Moïse Kisling, l’artiste est tous les jours, dès les premières heures, au travail dans son atelier. Chaque œuvre, qu’il s’agisse d’un portrait, d’un paysage, d’un bouquet ou d’une Nature-Morte, est soigneusement et longuement préparée. Et, dès cette période, chaque tableau peint est immédiatement vendu.

Les portraits qu’il réalise tout au long de sa carrière sont reconnaissables par son trait tout à fait personnel et pourtant assez divergents au niveau de leur composition. Si l’arrière-plan est souvent neutre, certains portraits sont ornés d’une fine dentelle ou d’une étoffe aux motifs délicats, mais l’accent est mis sur la recherche de la pureté et la lumière des visages tout en s’appuyant sur des accords chromatiques très étudiés.

La simplicité du portrait présenté aujourd’hui fait ressortir la finesse et la force de Kisling par un cadrage serré sur un fond anonyme. Roger de Montebello décrit l’homme au travail :

« … il semble foncer sur la toile, et c’est une petite touche légère et fraîche qu’il pose de sa grosse patte délicate »[2].

Huile sur toile Jeune brune aux yeux bleus de Moise Kisling 1924

Si nous observons en détails le traitement de la frange du modèle de notre tableau, c’est exactement ce que nous ressentons : le trait est spontané et en même temps tellement tendre et précis, dynamique et élégant. L’accent est mis, comme toujours, sur le regard qui exprime à la fois une certaine mélancolie en opposition au désir de l’artiste de faire ressortir la beauté de la Femme et sa personnalité propre. Comme chez Modigliani, les « regards » traduits par Kisling se reconnaissent dans tous les portraits qu’il réalisera : de grands yeux en amande qui ne fixent jamais directement le spectateur sans l’ignorer totalement non plus. Un regard légèrement perdu et pourtant tellement présent.

La délicatesse se retrouve également dans les traits du visage, le nez et la bouche à peine esquissés, si légèrement réhaussés d’une petite note colorée. Et le fond qui parait au premier coup d’œil si neutre, est en fait une harmonie savante de teintes froides et de fines transparences qui viennent appuyer la lumière émanant proprement de la peau du modèle et irradiant l’espace entier de la toile.

Zoom sur portrait féminin de Kisling

Si Kisling n’a pas révolutionné la peinture, il s’entoure d’esprits libres et son œuvre est une synthèse très personnelle des différents mouvements picturaux de son époque : néo-classicisme, couleurs audacieuses des Fauves, théorie volumétrique de Cézanne, cubisme de Picasso et Braque, absence de perspective chère aux Nabis, naïveté du Douanier-Rousseau ou mélancolie de l’Ecole Judaïque… Il s’intéresse aux canons et aux nouveautés de la peinture tout en obéissant d’abord à son tempérament profond et cherchant à tout prix à rester lui-même. Il crée un réalisme raffiné par la stylisation et la synthétisation des formes qui lui sont propres, un dessin ferme et précis aboutissant à un art figuratif aux lignes simples et épurées par lequel il cherche avant tout à transcrire la vie intérieure de ses modèles mais où transparaît toujours une gaieté empreinte de mélancolie.

« Je ne fais pas des portraits psychologiques, mais j’essaie, par l’ambiance, le costume, l’aspect extérieur du corps, la vie intense du regard ou des mains, de placer mes personnages dans leur existence courante »[3]

Son œuvre, principalement dédiée aux portraits féminins, s’attache à faire ressortir la beauté de la femme moderne tout en exprimant sa sensibilité. Matisse lui rendra hommage quelques jours après sa mort en le qualifiant « d’un des meilleurs portraitistes de son époque »[4].


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Maud Barral

Après une expérience de 15 ans passés aux côtés de Jean Ferrero, directeur de la galerie historique de l’École de Nice et des Nouveaux Réalistes, Maud a ensuite défendu la jeune création contemporaine durant 5 ans, au sein de sa propre galerie, avant de rejoindre l’équipe de la Galerie Hurtebize en 2015.


[1] Joseph KESSEL, KISLING, édité par Jean Kisling, 2e édition, 1989, pp.16-20

[2] Jacques LAMBERT, KISLING, Prince de Montparnasse, Les Editions de Paris, 2011, p.81

[3] Henri TROYAT, KISLING, édité par Jean Kisling, 1982, p.18

[4] Jacques LAMBERT, KISLING, Prince de Montparnasse, Les Editions de Paris, 2011, p.89


Artisan sculptant un cadre en bois doré à l'or fin

Nos artisans d'exceptions

Nous collaborons avec des artisans de grande qualité qui nous accompagnent tous les jours dans notre activité de galeriste. Il nous tient à cœur de mettre en lumière ces entreprises spécialisées avec qui nous travaillons main dans la main depuis des années afin de vous garantir un niveau de service exceptionnel.

Nos encadreurs, les orfèvres du bois

L’entreprise Gault, fabricant français de cadres d’exception depuis plus d’un siècle, sélectionne pour nous des cadres aux matériaux nobles. Leurs encadrements valorisent les œuvres de nos plus grands maitres modernes, comme Hans HARTUNG, Georges MATHIEU ou encore André MARFAING.

Ils travaillent uniquement avec des matériaux de grande qualité :

  • Le tilleul, le chêne, le poirier pour la structure des cadres
  • L’or fin et le cuivre pour dorer les surfaces
  • Le Blanc de Meudon pour faire briller les apprêts

Plusieurs corps de métier aux techniques ancestrales interviennent tour à tour dans  le processus de fabrication des cadres : menuisier, sculpteur sur bois, ébéniste, apprêteur et doreur.

Le Lys de Provence est notre partenaire depuis 15 ans, ils façonnent des cadres aux lignes modernes avec lesquels nous aimons valoriser nos artistes contemporains : comme Michel Mousseau, Anna Nansky, ainsi que l’artiste Jean-Jacques Marie qui est représenté en exclusivité par la galerie.

Les cadres sont sélectionnés en fonction des particularités de chaque œuvre (taille, couleur, matière, contraste et lumière) afin de créer une harmonie d’ensemble. En fonction du sujet de l’œuvre nous pouvons choisir un cadre à moulure, une caisse américaine ou bien un cadre personnalisé pour faire ressortir l’originalité de la toile. Les cadres à moulure, plus classiques, conviennent généralement aux œuvres modernes tandis que les caisses américaines rehausseront, par leurs lignes plus épurées, les œuvres contemporaines.

L’Atelier du Tilio, un restaurateur d’expérience

L’Atelier du Tilio, installé à Mougins et dirigé par Aroma Collados, est spécialisé dans la restauration de tableaux, de cadres, de statues et de lithographies polychromes.

Aroma est un partenaire de confiance qui nous accompagne depuis plus de 30 ans et intervient sur les prestations suivantes :

  • Le rentoilage
  • Le nettoyage de toile
  • Le travail sur la couche picturale et les glacis
  • Le vernissage d’œuvre

MMCI, le transport dans les règles de l’art

Spécialiste du transport d’œuvres d’art, Mathez Art Logistics est situé à Monaco et à Paris. Ils prennent en charge nos demandes de transport dans toute la France et à l’international. Ils s’appuient sur un réseau d’agents dans 190 pays et sur la puissance du groupe de transport MATHEZ FREIGHT.

Ils répondent à nos besoins spécifiques liés à notre métier de marchand d’art :

  • l’emballage et la création de caisse sur mesure,
  • le transport sécurisé,
  • le dédouanement,
  • le stockage,
  • l’assurance d’œuvres de valeur.

Nous faisons appel à cette entreprise pour le transport de nos œuvres afin de livrer nos clients dans le monde entier.


Céline Fernandez

Forte d’une expérience de 14 ans dans le marketing et la communication, Céline a travaillé pour de grandes sociétés telles que le Public Système, le Groupe Galerie Lafayette et plusieurs agences de communications. Depuis 2 ans, elle gère la communication de la galerie à travers le site internet, les réseaux sociaux et les médias traditionnels.