Éclectisme Contemporain à la Galerie Hurtebize : l’Art en Dialogue
La Galerie Hurtebize est heureuse de partager une sélection d’œuvres contemporaines dans laquelle nous mettons en lumière des univers artistiques uniques, où styles, techniques et thématiques se croisent et dialoguent. Chaque artiste explore une vision singulière, réinventant notre rapport au monde, à la matière et aux émotions.
Découvrez les œuvres vibrantes et captivantes de Julien Colombier, Jan Kolata, François Malingrey, Daniel Buren, Salifou Lindou, Jean-Jacques Marie, et Kim Duck Yong. Leur diversité de techniques et de perspectives offre un véritable panorama des tendances actuelles de l’art contemporain.
Les Artistes à l'Honneur
Julien Colombier : Hypnotisme végétal
Julien Colombier nous invite dans une jungle imaginaire avec ses motifs végétaux saturés et stylisés. Ses œuvres sont des explosions de couleurs, où les formes se superposent pour créer une ambiance presque hypnotique. À travers ces contrastes vifs et dynamiques, Colombier transforme la nature en une expérience sensorielle immersive. Son utilisation du pastel sur de grandes surfaces renforce l’intensité visuelle de ses compositions, offrant une texture douce mais vibrante. Chaque élément végétal, souvent simplifié et stylisé, semble flotter dans une harmonie contrôlée.
Jan Kolata : Jeux de couleurs et transparence
Jan Kolata explore les infinies possibilités de la couleur à travers des superpositions de couches de peinture qui se révèlent progressivement. Ses œuvres abstraites jouent subtilement avec la transparence, laissant apparaître des nuances qui interagissent les unes avec les autres. Chaque couche de peinture devient une strate de lumière, un voile translucide qui laisse entrevoir ce qui se cache dessous. Ce jeu de superposition et de transparence confère à ses œuvres une profondeur unique, où les couleurs se mêlent et se réinventent sans cesse, capturant le regard et invitant à une contemplation prolongée.
François Malingrëy : Le reflet de l’humanité
Le travail de François Malingrëy explore les zones d’ombre et de lumière de l’intimité humaine. Ses personnages, souvent étranges et troublants, captent l’attention et suscitent des émotions ambivalentes. Ses toiles nous plongent dans des réalités humaines complexes, mêlant familiarité et étrangeté, offrant ainsi une réflexion profonde sur la condition humaine. Sa technique est marquée par une précision quasi photographique dans le rendu des détails, créant un réalisme saisissant qui amplifie le caractère troublant de ses œuvres. Malingrey joue également avec des contrastes forts entre lumière et obscurité, renforçant l’intensité dramatique de ses scènes et accentuant le sentiment de malaise ou de fascination chez le spectateur.
Salifou Lindou : Une exploration sociale et politique
Salifou Lindou, artiste camerounais, aborde des thématiques sociales et politiques avec un trait énergique et expressif. Ses compositions illustrent des interactions humaines intenses et riches en émotions, faisant écho à des questions universelles. Son travail, profondément ancré dans la réalité sociale, fait dialoguer les cultures et met en avant la force des échanges humains. Lindou utilise souvent des lignes brutes et spontanées, créant un dynamisme visuel qui reflète l’énergie des interactions humaines. Il travaille également avec des techniques mixtes, mélangeant dessins, peinture et collage pour accentuer la texture et la profondeur de ses compositions, renforçant ainsi leur impact visuel et émotionnel.
Jean-Jacques Marie : L’abstraction à l'état brut
L’art de Jean-Jacques Marie se distingue par une approche brute de l’abstraction. À travers une maîtrise du geste et de la matière, il exprime une énergie puissante et spontanée. Ses œuvres traduisent une tension entre chaos et contrôle, créant des formes épurées et intenses qui captivent par leur force expressive. Il privilégie des gestes larges et libres, laissant la peinture se déployer avec une certaine spontanéité, tout en gardant une précision dans la composition. Son utilisation de la matière, souvent épaisse et texturée, ajoute une dimension tactile à ses toiles, invitant le spectateur à ressentir physiquement l’énergie contenue dans chaque coup de pinceau.
Kim Duck Yong : L'éphémère et la lumière
Artiste originaire de Corée du Sud, Kim Duck Yong explore l’éphémère à travers des compositions lumineuses et délicates. Ses œuvres évoquent souvent des paysages crépusculaires, où la lumière et la texture fusionnent en une harmonie mystérieuse. Il est reconnu pour sa technique unique, alliant marqueterie de bois, peinture et incrustations de nacre. Il mêle de façon harmonieuse les matériaux traditionnels et contemporains, créant des œuvres délicates où le bois finement travaillé s’associe à des touches de couleur et à des éclats de nacre. Chaque pièce reflète un équilibre subtil entre la tradition coréenne et une approche artistique moderne, créant un univers visuel à la fois intemporel et captivant.
Une rencontre entre styles et univers
À travers les œuvres de ces sept artistes, la Galerie Hurtebize célèbre la diversité des formes et des styles qui caractérise l’art contemporain. Chaque artiste propose une approche personnelle et singulière, offrant ainsi un éventail de perspectives qui enrichissent notre compréhension du monde et de l’art d’aujourd’hui.
Cette pluralité d’expressions artistiques trouve sa force dans la manière dont ces créateurs explorent des thématiques universelles. Que ce soit la nature, l’humanité, la lumière ou la matière, chaque artiste aborde ces sujets avec une sensibilité propre, apportant une voix unique à des réflexions communes.
Ces artistes, bien que différents dans leur style et leur approche, se rejoignent par leur capacité à transformer des thèmes intemporels en visions contemporaines audacieuses. C’est cette richesse de styles et de points de vue qui fait de cette sélection un panorama captivant de l’art contemporain. Loin de s’inscrire dans une approche homogène ou unidimensionnelle, chaque œuvre apporte une pierre à l’édifice d’une réflexion collective sur les grands enjeux artistiques, sociaux et spirituels de notre époque.
La Galerie Hurtebize vous propose ainsi non seulement de découvrir des œuvres d’une grande diversité, mais également d’explorer comment l’art contemporain repousse sans cesse les frontières de notre perception et enrichit notre compréhension du monde qui nous entoure.
Informations pratiques
Suivez notre actualité sur notre page Intagram @galeriehurtebize.
Céline Fernandez
Forte d’une expérience de 15 ans dans le marketing et la communication, Céline a travaillé pour de grandes sociétés telles que l'agence Hopscotch, le Groupe Galerie Lafayette et plusieurs agences de communications. Depuis plus de 4 ans, elle gère la communication de la galerie à travers le site internet, les réseaux sociaux et les médias traditionnels.
Entretien avec Michel MOUSSEAU
Découvrez notre entretien exclusif avec Michel Mousseau, artiste peintre autodidacte. À l’occasion de notre exposition “ Michel Mousseau, Les Années 60 “, l’artiste partage avec nous son parcours unique, ses influences artistiques, et sa vision singulière de la peinture. De ses premières révélations esthétiques aux nues et natures mortes emblématiques de sa production des années 60, découvrez les réflexions et les émotions qui ont façonné son œuvre. Plongez avec nous dans l’univers captivant de Michel Mousseau et explorez les thèmes et techniques qui font de son travail une célébration vibrante de la lumière et de la couleur.
Q1 Pouvez-vous nous parler de votre parcours artistique et de ce qui vous a conduit à devenir peintre ?
Je suis autodidacte, sans formation artistique formelle. Adolescent, j’ai eu la chance, lorsque j’étais au lycée, de voir, chez la mère d’un camarade, elle même peintre, d’authentiques tableaux de Soutine et de Modigliani. Ce fut une révélation.
Par ailleurs, toujours au lycée, les petits films sur la peinture de toutes les époques que nous passait, en classe de dessin, notre professeur, Monsieur Jean Couy, peintre, ont été très formateur pour moi. Il m’a fait découvrir Cézanne.
J’ai dessiné très tôt, beaucoup de petits dessins très précis, que j’ai malheureusement jetés. Par la suite, je suis allé en auditeur libre à des cours du soir de peinture et de dessin Boulevard du Montparnasse à Paris. J’étais très assidu mais n’ai jamais reçu de conseils de la part des peintres ou dessinateurs qui professaient là.
Ma première émotion esthétique a été la découverte de l’océan à Pornic. Venu de Paris à vélo, je me rappelle la violence de cet éblouissement, cet horizon si lointain de la mer.
Je dois ajouter que ce qui me paraît avoir été très formateur dans mon itinéraire de peintre ce sont les univers de mes deux grands parents. L’un était maréchal ferrant, l’autre boulanger. J’ai l’image de la forge, c’était un antre très Noir. Et il y avait cet éclat du fer Rouge sur l’enclume au milieu. Ces deux mondes, l’un de Noir et de feu, l’autre poudreux, blanc de farine rendant toute chose claires et soyeuses, sol et murs compris, ces deux mondes ont engendré une base chromatique que je n’ai cessé d’élaborer.
Q2 Quels artistes ou mouvements artistiques ont le plus influencé votre travail, en particulier dans les années 60 ?
J’ai découvert Cézanne, Rembrandt, Gainsborough. Cézanne et Matisse me sont familiers. Je découvre Les Ménines de Vélasquez au Prado à Madrid. C’est aussi l’époque où je vois de grandes expositions consacrées à Picasso, Poussin dont Les Saisons me touchent profondément. Mais ce qui m’a frappé vraiment en premier dans la peinture, oui c’est De Staël. Klee, Mondrian, Joan Mitchell sont parmi les peintres dont le travail m’intéresse tout particulièrement. Jean Hélion fait aussi partie de mes découvertes d’alors.
Q3 Qu’est-ce qui vous a inspiré pour créer les nues et les natures mortes présentées dans cette exposition ?
J’ai été frappé par l’œuvre de Richard Lindner par exemple. c’est un peintre américain. Le problème fondamental chez lui, c’est ce travail du rapport des choses et de la chair, la chair qui est un élément particulier de ce qui nous entoure. J’ai aimé peindre des nus, avec leur dessin, leur mouvement.
Je considère mon travail de peintre comme une quête, une recherche, recherche à laquelle j’associe la notion de plaisir. Recherche et plaisir sont pour moi deux mots qui définissent mon attitude devant la peinture. J’ai abandonné la Sorbonne et le merveilleux Jankélévitch pour vivre la peinture.
Q4 Pouvez-vous nous expliquer votre choix de couleurs et de textures dans vos tableaux des années 60 ?
Je reviens à l’image de la forge. Cette question de l’origine, sous plusieurs aspects y compris la référence à Courbet, est au cœur de ma recherche. Courbet et l’Origine du monde plutôt que les impressionnistes. C’est peut être de là que vient mon goût pour le Noir, parce que le Noir engendre la lumière, reçoit la lumière, alors que le Jaune la renvoie. Le Jaune c’est brillant, c’est comme l’or. Soulages n’a travaillé qu’avec du Noir, mais ses noirs sont souvent de couleurs.
Sur une longue période, je me suis intéressé à « la Fabrique du Noir », c’est le Noir en tant que lumière interne. C’est à dire que le Noir, il est soit Rouge soit bleu, chaud ou froid, il est lui même une couleur variée, alors que le Jaune citron, il est toujours Jaune citron, il est un peu bête, il ne renvoie que le Jaune citron.
J’insisterai sur le caractère continu de mon travail. S’il y a des périodes, ce sont des périodes dans la continuité, la continuité étant la lumière et donc la lumière à partir de ce que j’appelle « La vraie couleur des choses ». C’est un titre qui m’a été donné par le poète Georges Schehadé. La vraie couleur des choses, c’est ce que je cherche.
Mais enfin il ne faut pas oublier le plaisir fondamental d’étaler la couleur, de recevoir la couleur dans l’oeil, c’est mystérieux, c’est magnifique.
Q5 Comment abordez-vous le thème de l’intimité dans vos nues ?
Mon propos est la peinture. Il ne s’agit pas pour moi de reproduire, de représenter « des choses », un objet, un corps, un paysage mais de saisir ce qui accroche la lumière.
On a dit de mes Nues qu’elles paraissaient « pensives ». Pensives, oui, dans la mesure où je ne raconte pas d’histoires. Je dirais plutôt détachées, avec une certaine mise à distance contemplative. C’est complètement sensuel, dans la mesure où un corps humain n’est pas un objet mais un réceptif de la lumière.
Peindre c’est d’abord voir et faire voir. Révéler sans s’attacher à l’anecdote. La peinture dit le réel dans sa fugacité et son étrangeté. Elle donne à voir, elle est à voir. Ma peinture n’est ni descriptive ni narrative ni explicative. Je ne peins pas des objets, ou des nus mais je peins la lumière sur les objets, les corps, en rapport avec l’espace où ils sont.
Ne se pose donc pas la question de l’intimité même lorsqu’il s’agit d’un corps humain. Celui-ci est, avec ce qui l’entoure, un lieu qu’investit la peinture, laquelle se cherche pour et par elle-même.
Je vois dans mon travail une continuité, je le répète. Continuité dans la recherche de la lumière, de la matière, de ce qui résiste à un regard superficiel.
Peindre des nus n’est pas tenter de capter ou provoquer désir ou érotisme, c’est investiguer l’énigme du réel que tentent de cerner la forme, la texture, la couleur convoquées par le geste du peintre. Il revient au spectateur, s’il le souhaite, d’interpréter le motif, le sujet si c’est ce qui l’intéresse.
Q6 Comment l’époque des années 60 a-elle influencé votre art ?
Dans la période où j’ai peint les toiles que vous exposez, je ne suis pas du tout à l’affût des événements politiques ou autres. A cette époque je vis dans un milieu artistique et intellectuel où figurent Roland Topor, Olivier O. Olivier, les habitués de chez Castel. Pour le théâtre, je travaille avec Georges Wilson, Georges Vitaly et Daniel M. Maréchal, je vois Pierre Arditti, Claude Brasseur ou Sylvia Montfort, je suis en relation avec les galeristes Margueritte Motte et Robert de Bolli. Je rencontre beaucoup de poètes, dont André Salmon et Georges Schehadé. Je vis entre Paris, la Bretagne et le Var.
C’est en 1964 que commencent mes séjours annuels dans le Cotentin. J’y redécouvre l’immensité des ciels et de la mer. Ce qui donnera une nouvelle orientation à mon travail.
Q7 Quel message ou quelle émotion souhaitez vous transmettre à travers vos œuvres ?
Ouvrir les yeux. Regarder. Voir, voilà mon projet. Je suis un glouton optique. Le spectateur est libre.
Comment ne pas souhaiter que l’art reste au cœur de nos vies ?
Q8 Quelle est, selon vous, la place de l’art dans notre société actuelle ?
L’art aujourd’hui est plus orienté vers la représentation et l’illustration que vers l’approfondissement. L’art contemporain est plutôt lié au bricolage. Je dirais : Picasso c’est un bricoleur de génie.
Je pose la question, qu’est ce que « voir » ? Car si on ne voit plus, qu’est ce qui reste ? Rien. Qu’est ce que mourir, si ce n’est ne plus voir. ? La peinture c’est grave en somme, comme une Pierre de touche sur l’existence.
Peindre est un geste et une reconnaissance, une forme d’Hommage à la Création. C’est aussi un lieu de rencontre privilégiée avec soi-même et avec ceux qui ont contribué à faire du monde un lieu vivant.
Céline Fernandez
Forte d’une expérience de 15 ans dans le marketing et la communication, Céline a travaillé pour de grandes sociétés telles que le Public Système, le Groupe Galerie Lafayette et plusieurs agences de communications. Depuis plus de 4 ans, elle gère la communication de la galerie à travers le site internet, les réseaux sociaux et les médias traditionnels.
Bosse (1971) de Georges Mathieu : Une Œuvre Calligraphique à la Galerie Hurtebize à Cannes
La Galerie Hurtebize à Cannes présente “Bosse” (1971) de Georges Mathieu, pionnier de l’abstraction lyrique. Cette création, réalisée avec une technique mixte sur papier, incarne parfaitement l’esprit novateur et la maîtrise technique de l’artiste.
Georges Mathieu : Un Maître de l'Abstraction Lyrique
Né en 1921, Georges Mathieu est devenu une figure incontournable de l’abstraction lyrique, un mouvement artistique qui privilégie la spontanéité et l’expression émotionnelle. Contrairement à l’abstraction géométrique, Mathieu privilégie l’instantanéité et l’improvisation, créant des œuvres où chaque trait reflète une émotion pure et immédiate. Son approche audacieuse a non seulement marqué son époque, mais continue d’inspirer les artistes contemporains. Ses performances publiques, où il peignait des œuvres gigantesques en quelques minutes, ont captivé l’attention mondiale et ont établi de nouveaux standards dans le monde de l’art abstrait.
Description de l'Œuvre "Bosse" (1971)
“Bosse” est une illustration parfaite de l’abstraction lyrique selon Georges Mathieu. L’œuvre est composé d’un ensemble de signes dorés, noirs et blancs, très fins, disposés de manière à créer une harmonie calligraphique. Positionné au centre d’un fond noir profond, cet agencement de lignes et de formes minimalistes induit une énergie intense. Le contraste des couleurs et la finesse des traits soulignent la dextérité de l’artiste et la profondeur de sa vision artistique.
- Palette de Couleurs : L’œuvre utilise une palette restreinte de trois couleurs – doré, noir et blanc – qui renforce l’impact visuel et émotionnel de la composition. Cette limitation volontaire des couleurs met en exergue l’éclat des dorés et la sobriété des noirs et blancs, créant une tension visuelle captivante.
- Techniques Utilisées : Travaillée finement à la gouache, chaque ligne et chaque signe témoignent de la vitesse d’exécution et de la liberté du geste de l’artiste. Cette technique permet de saisir l’instantanéité du geste et la fluidité du mouvement, rendant chaque œuvre unique et spontanée.
- Disposition Harmonieuse : Les signes sont disposés de manière à créer un ensemble harmonieux et équilibré, évoquant une calligraphie abstraite. Cette disposition révèle une composition minutieusement réfléchie, où chaque élément trouve sa place pour former un tout cohérent et expressif.
Les Principes de l'Abstraction Lyrique
Georges Mathieu a bouleversé les théories de la peinture en définissant quatre critères fondamentaux pour créer ses oeuvres :
- Primauté de la Vitesse d’Exécution : La rapidité permet de capturer l’essence du moment et d’exprimer une énergie brute. Cette approche privilégie la spontanéité, éliminant toute forme de calcul ou de planification rigide.
- Aucune Préexistence des Formes : Les formes ne sont pas prédéfinies, permettant une liberté totale dans la création. Cette absence de structure préalable donne lieu à une authenticité pure de l’expression artistique.
- Absence de Préméditation des Gestes : Chaque geste est spontané, reflétant l’authenticité et la sincérité de l’artiste. Cette méthode valorise l’instinct et l’émotion brute, opposés à l’intellectualisation et à la technique rigide.
- Nécessité d’un État Second de Concentration : L’artiste doit atteindre un état de concentration intense, presque méditatif, pour créer des œuvres d’une telle intensité. Cet état permet de transcender la conscience ordinaire et d’accéder à une forme d’expression plus profonde et plus vraie.
La Période Calligraphique de Georges Mathieu
Avant sa période flamboyante des années 80, souvent qualifiée de période “feux d’artifice”, Georges Mathieu a exploré une phase calligraphique marquante. C’est au cours de cette première période que Mathieu a défini les bases de son style distinctif. Influencé par la calligraphie orientale, il a développé une technique qui mêle la rapidité et la précision des gestes.
L'Influence de l'Extrême-Orient
En 1957, lors d’un séjour au Japon, Georges Mathieu entre en contact avec la calligraphie et la tradition japonaise, ce qui enrichit considérablement son approche artistique. André Malraux avait déjà qualifié Mathieu de “calligraphe occidental” en 1950, établissant un lien entre son œuvre et la calligraphie extrême-orientale. Mathieu s’est inspiré des techniques de calligraphie utilisées par les moines bouddhistes, où l’écriture et la peinture à l’encre sont souvent indissociables.
La Nature Calligraphique de l’Œuvre
En Extrême-Orient, la calligraphie est souvent imprégnée d’un aspect philosophique et spirituel, ce qui contraste avec la calligraphie occidentale, davantage centrée sur l’esthétique de la belle écriture. Mathieu a su transcender cette dichotomie en intégrant la rapidité et la spontanéité de la calligraphie orientale dans son propre travail. En ce sens, ses œuvres ne se limitent pas à une simple esthétique, mais deviennent une expression pure de l’émotion et de l’énergie.
La Vitesse et le Signe
Georges Mathieu fonde sa recherche sur l’abstraction de ses signes. Pour lui, le signe abstrait nie tout sens préalable à sa création, ce qui s’oppose à la calligraphie traditionnelle où chaque signe a une signification précise. En 1963, dans son ouvrage “Au-delà du tachisme”, Mathieu explique que le fond de ses toiles prend des tons plus uniformes, rendant les signes plus indépendants et plus précis. Cette rapidité d’exécution et la spontanéité des gestes permettent de traduire une émotion brute et immédiate, un principe qui se retrouve dans “Bosse”.
Découvrir "Bosse" à la Galerie Hurtebize
La Galerie Hurtebize à Cannes vous convie à découvrir “Bosse” et à plonger dans l’univers expressif et dynamique de Georges Mathieu. Cette pièce unique est un véritable témoignage de son approche artitique novatrice. “Bosse” est une invitation à ressentir l’énergie créatrice de Mathieu et à apprécier la beauté de l’abstraction lyrique dans toute sa splendeur.
Céline Fernandez
Forte d’une expérience de 15 ans dans le marketing et la communication, Céline a travaillé pour de grandes sociétés telles que le Public Système, le Groupe Galerie Lafayette et plusieurs agences de communications. Depuis plus de 4 ans, elle gère la communication de la galerie à travers le site internet, les réseaux sociaux et les médias traditionnels.
Sources :
[1] https://georges-mathieu.fr/publications/nature-calligraphique-de-loeuvre-de-georges-mathieu/
Hans Hartung : Une Exploration de son Abstraction Lyrique
Hans Hartung, né en 1904 en Allemagne, est une figure centrale de l’art abstrait du XXe siècle. Son œuvre, marquée par une recherche incessante de nouvelles formes d’expression, témoigne de son génie créatif et de son influence durable sur l’art moderne. À travers ses œuvres, Hartung a exploré diverses techniques et styles, évoluant constamment et repoussant les limites de l’abstraction. Cet article explore trois œuvres clés de Hartung, réalisées en 1939, 1976 et 1988, illustrant son parcours artistique et l’évolution de sa technique.
Une Œuvre de 1939 : une Inspiration Géométrique
En 1939, l’année de son mariage avec Roberta Gonzalez, Hans Hartung crée une œuvre marquante qui témoigne de sa courte exploration d’une abstraction à l’inspiration géométrique. Cette période de son travail se caractérise par un éloignement de ses représentations abstraites habituelles, se concentrant plutôt sur les formes, les lignes et les structures.
Cette pièce de 1939 est emblématique de cette phase expérimentale. Elle présente une composition équilibrée de formes géométriques et de lignes dessinées avec une grande précision et délicatesse, reflétant la recherche minutieuse de Hartung pour une nouvelle esthétique. Les nuances de gris et de beige dominent la palette, créant une ambiance sobre et élégante qui met en avant la pureté des formes.
L’œuvre montre également l’influence de l’art moderne européen, notamment du cubisme et du constructivisme, mouvements qui ont profondément marqué Hartung dans sa quête d’innovation artistique. Bien qu’il ne soit pas certain que cette pièce soit un cadeau de mariage, elle représente un lien intime entre sa vie personnelle et son évolution artistique.
Pour apprécier pleinement cette œuvre, il faut considérer non seulement sa beauté visuelle mais aussi son contexte historique. Elle marque une étape importante dans la carrière de Hartung, caractérisée par une recherche constante d’innovation et d’expression artistique.
L'Abstraction des années 70 : une période de mutation
Dans les années 70, Hans Hartung se trouve dans une période transitoire marquée par le passage des techniques de grattage des années 1960. Cette période est caractérisée par un style d’abstraction où il utilise des coups de pinceau énergiques et spontanés pour exprimer une intensité et une liberté nouvelles par rapport à ses premières explorations géométriques.
Cette œuvre de 1976 qui se caractérise par des lignes noires tourbillonnantes et des éclats de couleur vibrante, illustre bien cette période. Hartung adopte ici une approche gestuelle, où chaque coup de pinceau semble être une extension directe de son état d’esprit. Le bleu vif, traversant l’œuvre, ajoute une profondeur et une vitalité qui contrastent magnifiquement avec les tons plus sombres.
Le bleu n’est pas choisi au hasard ; il démontre la capacité de Hartung à utiliser la couleur pour évoquer différentes atmosphères. Symbole de calme et de sérénité, le bleu se mêle à la turbulence des lignes noires, créant une tension visuelle captivante.
Cette œuvre illustre également son éloignement de la technique de grattage typique des années 60 et une nouvelle approche de l’abstraction.
L’abstraction lyrique de Hartung reflète une quête de liberté et d’expression pure. En se libérant des contraintes formelles, il parvient à transmettre des sentiments et des sensations avec une immédiateté rare. Son travail de 1976 incarne cette recherche d’une communication artistique directe et instinctive.
Une Œuvre de 1988 : L'Aboutissement Ultime de l'Abstraction d’Hartung
Les années 1980 marquent la dernière période de sa carrière, aboutissement ultime de son abstraction, très différente de l’idée que l’on se fait de sa peinture antérieure. À partir de 1986, Hartung est très affaibli et ne peut plus manipuler les instruments qu’il utilise habituellement pour peindre. Il se tourne alors vers des techniques innovantes, travaillant sur la projection des flux de peinture en utilisant des tyroliennes, des pistolets sans air et des machines à sulfate de jardin.
Cette œuvre de 1988, créée juste après la mort de sa femme Anna-Eva Bergman en 1987 et l’année précédant son propre décès, est typique de son travail durant cette période. Hartung s’émancipe des formes traditionnelles et articule son travail autour de deux vocabulaires récurrents : l’entrelacement et la couleur zone par zone. Il crée un fond à l’aide d’un pistolet qui pulvérise la couleur de manière nébuleuse, puis dessine par-dessus avec un pulvérisateur de jardin. Les couleurs, dominées par des nuances de bleu et de blanc, montrent une maîtrise technique et une sophistication accrue dans son utilisation des matériaux. Le contraste entre les éclats de bleu et les textures blanches crée une composition visuelle riche, illustrant l’évolution de son abstraction lyrique. Un mouchetage jaune fluo subtil apparaît également dans l’œuvre, ajoutant une touche de luminosité et de profondeur, et démontrant une fois de plus la capacité de Hartung à exploiter chaque nuance pour enrichir ses compositions.
Hartung aborde les nouveaux outils avec la même curiosité et rigueur qu’il avait pour les techniques plus traditionnelles. Il expérimente, passant de la découverte à la maîtrise, mémorisant physiquement les possibilités offertes par ces nouveaux outils.
L’œuvre de 1988 reflète cette exploration technique, avec une exécution rapide et maîtrisée qui caractérise son style. La rapidité d’exécution est une caractéristique essentielle de cette œuvre. Les outils utilisés exigent une double maîtrise : celle du geste et celle du temps. Hartung, qui a toujours expérimenté la dimension temporelle de ses techniques, sait parfaitement comment jouer avec ces éléments pour créer des compositions dynamiques et émouvantes.
Hans Hartung a laissé une empreinte indélébile sur l’art abstrait, explorant sans cesse de nouvelles formes d’expression. Ses œuvres de 1939, 1976 et 1988 témoignent de son évolution stylistique et de sa capacité à innover constamment. À travers ses différentes période Hartung a toujours cherché à capturer l’essence de l’émotion et du mouvement, laissant un héritage artistique riche et varié.
Céline FERNANDEZ
Forte d’une expérience de 15 ans dans le marketing et la communication, Céline a travaillé pour de grandes sociétés telles que le Public Système, le Groupe Galerie Lafayette et plusieurs agences de communications. Depuis plus de 5 ans, elle gère la communication de la galerie à travers le site internet, les réseaux sociaux et les médias traditionnels.
Paysages Français : Impressionnistes et Postimpressionistes
À la Redécouverte des Horizons Français : Un Voyage de l'Impressionnisme au Postimpressionnisme.
La Galerie Hurtebize est fière de vous présenter son exposition, “Paysages Français : De l’Impressionnisme au Postimpressionnisme “, qui offre une immersion fascinante dans les paysages français tels qu’interprétés par les figures emblématiques de ces mouvements artistiques. Alors que nous célébrons les 150 ans de l’impressionnisme, notre exposition prend une résonance particulière. Il y a un siècle et demi, un groupe de peintres audacieux a rompu avec les conventions pour explorer de nouvelles manières de capturer l’instant sur la toile, donnant naissance à ce qui allait être reconnu comme l’une des plus grandes révolutions artistiques de l’histoire.
Cette exposition est donc un hommage vibrant à ce mouvement qui a changé à jamais le cours de l’art. Elle invite les visiteurs à contempler les œuvres qui continuent d’incarner l’esprit d’innovation et la liberté d’expression qui ont animé ces artistes révolutionnaires. En parcourant l’exposition, on ressent l’effervescence de cette période bouillonnante où chaque coup de pinceau témoignait d’une quête passionnée pour capturer l’éphémère.
Notre collection est une célébration de la diversité et de la richesse du paysage français, et une reconnaissance de son rôle central dans le développement de ces deux mouvements qui ont durablement marqué la scène artistique mondiale.
Les œuvres de Pierre-Auguste Renoir, Alfred Sisley, Albert Marquet, Henri Manguin, Henri Martin et d’autres dialoguent au sein de l’exposition, offrant une représentation riche et diversifiée du paysage français. Elles célèbrent la terre, l’eau et le ciel, capturant avec une touche personnelle la beauté de la France qui continue de fasciner et d’inspirer.
C’est avec un immense plaisir que nous ouvrons nos portes pour vous dévoiler des toiles où la nature se fait tantôt douce et apaisante, tantôt vive et tumultueuse. Les œuvres sélectionnées pour cette exposition célèbrent la splendeur de la campagne, la poésie des villages et le caractère sauvage des côtes de France.
Lumières Fugitives : Quand les Impressionnistes Peignaient l'instant
Pierre-Auguste Renoir le maître de la lumière
Les maîtres de l’impressionnisme, tels que Pierre-Auguste Renoir avec sa célèbre “Maison Blanche“, ont révolutionné la perception de la lumière et de la couleur, optant pour des touches rapides et colorées capturant l’essence même du moment. L’œuvre présentée ici « Paysage » représente une vue des oliviers de Cagnes-sur-Mer, un vibrant témoignage des dernières années de la vie de l’artiste. Renoir, en quête de lumière et de chaleur pour ses vieux jours, s’était établi dans le sud de la France et c’est là, au cœur de la lumineuse Provence, qu’il a capturé la beauté immortelle de ses jardins d’oliviers du domaine des Collettes. L’œuvre est un tourbillon de couleurs vives et de mouvements, où le pinceau danse et joue avec la lumière, évoquant la brise chaude d’un après-midi méditerranéen. La texture palpable de la peinture et la spontanéité des coups de pinceau laissent entrevoir un artiste en pleine communion avec son environnement, capturant l’essence vibrante des arbres tordus et de la terre généreuse qui les nourrit. À travers ces formes presque abstraites, on peut ressentir l’impact profond et durable que la nature et ce coin particulier de France ont eu sur l’artiste.
Alfred Sisley, l'impressionniste pur
Alfred Sisley, avec sa “Matinée d’Octobre près du Port-Marly“, nous offre une vue mélancolique et douce d’un paysage fluvial, où les arbres se penchent gracieusement sur l’eau, baignés dans la brume matinale d’un automne naissant. Son œuvre capture l’essence transitoire de la lumière et de l’atmosphère avec une subtilité qui est la marque des grands maîtres impressionnistes. Cette œuvre d’Alfred Sisley, est intéressante de part l’emplacement représenté, la ville de Port-Marly qui est au cœur de la création de l’artiste. Son pendant est présenté au Städel Museum,à Francfort am Main en Allemagne.
Albert Marquet et les prémices du postimpressionisme
Albert Marquet, connu pour ses vues du port de Saint-Tropez, capture avec finesse les reflets et les nuances changeantes de l’eau. “La Route de l’Estaque” et sa scène du “Jardin du Luxembourg“, apportent une perspective plus structurée et colorée, typique de l’évolution vers le postimpressionnisme. Il équilibre la forme et la couleur, créant des scènes à la fois immédiates et intemporelles. Marquet nous donne à voir des paysages urbains et côtiers teintés d’une tranquillité poétique, une qualité lumineuse distincte qui reflète la sérénité d’une scène de la vie quotidienne.
Couleurs et contours : L'héritage vibrant des Postimpressionnistes.
Henri Martin et son style pointilliste libre
À leurs côtés, les postimpressionnistes, dont au cœur de l’exposition “Printemps à la Bastide du Vert” d’Henri Martin, une œuvre qui resplendit avec une grâce intemporelle, invitant à la contemplation. Cet artiste, moins populaire que ses confrères impressionnistes mais tout aussi captivant, a porté le postimpressionnisme à une échelle lyrique et intime. Le tableau présenté, une représentation de la Bastide du Vert, capture avec une délicatesse poétique l’église et les peupliers qui se dressent comme des sentinelles autour du village, sous une lumière qui semble palpiter au rythme de la vie rurale. La technique de Martin, avec ses touches pointillistes et sa palette riche, nous transporte dans une atmosphère empreinte de tranquillité. Il n’y a pas seulement l’habileté technique qui se dévoile sous nos yeux, mais une profonde compréhension et un amour de la campagne française qui se manifeste à chaque endroit de la toile. Martin, avec sa capacité unique à traduire la majesté paisible des paysages du Sud-Ouest de la France, nous offre une vision presque éthérée de la nature. Son œuvre est un appel à ressentir l’harmonie qui émane des champs, des arbres et des vieux murs de pierre de ces lieux qu’il chérissait tant.
Henri Manguin et l'éxubérance colorée du Fauvisme
L’exposition ne serait pas complète sans l’œuvre d’Henri Manguin, ce coloriste émérite qui a suivi les traces des fauvistes avec sa propre sensibilité. L’année 1921 a vu la naissance de son œuvre “Paysage autour de Gassin“, une toile vibrante d’été, où les teintes chaudes et les ombres profondes racontent l’histoire d’une Provence à la fois sauvage et domestiquée. Quelques années plus tard, en 1925, Manguin rend hommage à la beauté azuréenne avec “Vue sur le Golfe de Saint-Tropez“. Cette pièce saisit l’essence d’une région baignée de lumière, où le ciel et la mer s’embrassent dans une harmonie de bleus et de verts, ponctuée par les rouges et les jaunes des arbres et des fleurs qui ornent ce paysage côtier. Ces deux tableaux témoignent du talent de Manguin pour immortaliser les nuances subtiles de la lumière du Sud. En les contemplant, on ressent presque la chaleur du soleil méditerranéen et le parfum des pins. Leur présence dans l’exposition offre une transition fluide entre la douceur impressionniste et l’exubérance colorée du fauvisme, montrant comment les paysages français ont continué d’inspirer et de transformer l’art, même après l’époque des impressionnistes.
Nous vous invitons à vous laisser porter par cette odyssée picturale. Observez comment le paysage transcende sa simple représentation pour devenir un véhicule d’émotion et d’expression. Il est un langage universel, une aventure dans la perception où la toile devient un lieu de rencontre entre le spectateur et la vision intérieure de l’artiste.
Les Paysages Français : de l’Impressionnisme au Postimpressionnisme ouvre un dialogue silencieux mais puissant entre les œuvres et les visiteurs. Elle vous attend pour une expérience unique qui promet d’enrichir votre compréhension de l’art et de vous faire voir la France sous un jour nouveau.
L’équipe de la Galerie Hurtebize vous attend pour une belle découverte.
Céline Fernandez
Forte d’une expérience de 15 ans dans le marketing et la communication, Céline a travaillé pour de grandes sociétés telles que le Public Système, le Groupe Galerie Lafayette et plusieurs agences de communications. Depuis plus de 4 ans, elle gère la communication de la galerie à travers le site internet, les réseaux sociaux et les médias traditionnels.
Francis GUERRIER, la Sculpture-Nature
D’une lignée d’artistes, de son grand père à ses deux filles, Francis Guerrier nait en 1964 à Marseille et vit aujourd’hui dans la maison de son enfance à Eygalières qu’il a agrémentée d’un immense atelier baigné de lumière.
Plus que la maîtrise de techniques artistiques, son milieu familial lui a transmis une forte sensibilité à l’art. Mais il attendra le décès de son père peintre Raymond Guerrier pour pouvoir se qualifier d’artiste et il choisira la sculpture, tournant le dos à la peinture pratiquée depuis 2 générations chez les Guerrier.
Il part pour Paris à 19 ans et, l’année suivante, commence son activité créatrice auprès de l’architecte-scénographe Pierre-Henri Magnin, qui lui fait découvrir l’univers du décor et de la scénographie et que Francis considère comme son Maître.
Il se marie et devient père très jeune, ce qui le pousse à créer sa société de création de décors et scénographies pour l’évènementiel à l’âge de 25 ans afin de subvenir plus sereinement aux besoins de sa famille. Pendant dix ans, pour répondre aux désirs de ses clients, il sera amené à maîtriser de nombreux outils et media : vidéo, laser, installations son et lumière, mais aussi matériaux de construction, bois et acier. Une expérience riche mais contraignante car chronophage et limitative : il veut étendre son domaine de création, laisser libre cours à son imagination et ne plus simplement honorer des commandes.
En 2000, âgé de 36 ans, il vend sa société et navigue pendant 4 mois en Méditerranée pour découvrir les sites inscrits au Patrimoine Mondial de l’UNESCO, de l’Italie à L’Egypte en passant par la Syrie. A son retour, il sait qu’il veut être sculpteur. Il opère alors une rupture dans sa carrière professionnelle pourtant florissante afin de se sentir en phase avec ses valeurs profondes et de répondre à l’impérieux besoin d’un retour aux sources. Dans un premier temps, il s’installe à Paris dans l’atelier de son grand-père qui fut aussi celui d’André Derain. Il découvre alors l’œuvre peint de son aïeul et cet univers devient sa principale inspiration. En 2002, il monte une première exposition de son œuvre sculpturale autour du ciel, du rêve et de la mémoire où il intègre la lumière à l’acier, au bois, au verre et au cuivre qui composent ses créations.
Mais Francis Guerrier a besoin de grandeur et rêve de créer du monumental « qui remet l’homme à sa place ». Il sent aussi que la nature et la lumière du sud lui sont nécessaires. Il s’installe en 2015 avec sa seconde épouse à Eygalières et retrouve ses racines. Tout en travaillant toujours mais ponctuellement en tant que scénographe afin de satisfaire sa passion du théâtre, il développe encore son savoir-faire et sa propre technique et peut enfin s’attaquer à la réalisation de sculptures aux dimensions impressionnantes, telle sa Plume de 12 mètres de haut. En 2005, la Galerie Guigon à Paris lui permet de présenter son nouveau travail de l’acier basé sur le pliage et la courbe.
« Je ne modèle pas mes sculptures, je travaille à partir d’une feuille de métal que je découpe et mets en forme. En honorant la matière, en respectant son énergie, son ressort, sa courbure possible, j’atteins l’équilibre, l’harmonie, j’y retrouve la nature… Et c’est elle, dans sa pureté mais aussi sa complexité qui est ma première inspiration. Les courbes, les lunes, les trajectoires et les spirales si souvent présentes dans la nature, du coquillage aux galaxies, sont mon écriture. Je ne cherche pas l’abstraction, mais au contraire, à me rapprocher des formes originelles. »
La tôle d’acier noir devient son medium de prédilection. Il met au point une technique d’incision du métal et de pliage à froid des plaques planes par laquelle il cherche à honorer la matière et trouver l’équilibre et l’harmonie après la lutte. Ses formes euclidiennes s’inspirent de la nature, du cosmos et des étoiles et le volume se crée par le pliage.
« C’est avec la tôle d’acier noir, dur et ressort, que mon échange avec la matière est le plus fort. Mon travail principal avec l’acier consiste en sa découpe mais surtout le pliage en courbe de la tôle. Si je dessine, c’est l’acier qui se met en forme et qui crée ses volumes par son énergie ».
Monumentales et pourtant légères, noires et malgré tout lumineuses, douces et anguleuses, ses sculptures aux lignes épurées, sobres et élégantes sont issues d’un procédé de fabrication très personnel à l’artiste qui se laisse guider par la résistance de la matière afin de trouver une véritable synergie entre l’œuvre et son environnement et offrir de nouvelles perspectives dans le paysage.
« De cette lutte avec le métal, je gagne si j’apprivoise, si j’honore la matière, j’atteins l’équilibre, l’harmonie, j’y retrouve la nature… »
« De cette lutte avec le métal, je gagne si j’apprivoise, si j’honore la matière, j’atteins l’équilibre, l’harmonie, j’y retrouve la nature… »
Fortes et énergiques tout en étant pures et sobres, les sculptures de Francis Guerrier nous séduisent par la volupté de leur courbe et l’élan de leur ligne. Véritable lien entre terre, ciel et mer, elles reflètent la personnalité de leur créateur : « La tête dans les étoiles et les pieds sur terre ».
Maud Barral
Après une expérience de 15 ans passés aux côtés de Jean Ferrero, directeur de la galerie historique de l’École de Nice et des Nouveaux Réalistes, Maud a ensuite défendu la jeune création contemporaine durant 5 ans, au sein de sa propre galerie, avant de rejoindre l’équipe de la Galerie Hurtebize en 2015.
Raoul Dufy, Mon Docteur le Vin, 1936
En 1822, la Maison Nicolas révolutionne le monde du vin en conditionnant les précieux nectars en bouteilles, permettant une consommation à domicile.
Dés 1930, afin de remercier ses clients les plus fidèles, Etienne Nicolas édite chaque année pour les fêtes de Noël un catalogue illustré par un artiste. Aujourd’hui, cette longue série de 35 ouvrages constitue pour les collectionneurs d’art et d’œnologie un véritable trésor. Au fil des ans, ce sont Kees Van Dongen, Jean Hugo, Bernard Buffet, André Derain, Bernard Lorjou, Raymond Guerrier ou Raoul Dufy entre autres qui ont collaboré à la réalisation de ces brochures.
Nous avons eu l’opportunité d’acquérir très récemment un ensemble exceptionnel de 7 dessins originaux de Raoul Dufy reproduits dans le catalogue de 1936 édité par les Etablissements Nicolas et Draëger, célèbre imprimeur-graveur de Montrouge, intitulé « Mon Docteur le Vin ». Les 20 aquarelles créées pour l’occasion ont d’ailleurs fait l’objet d’une exposition cette même année à la Galerie Bernheim-Jeune à Paris. Nous avons également trouvé une édition originale du livre, dédicacée par Dufy.
Dès la première page, le ton est donné : « Mon Docteur le Vin ?… Eh ! oui car ses préceptes vieux comme le monde sont justifiés chaque jour davantage par la science ». Le Maréchal Pétain, après la Première Guerre Mondiale, dans son introduction « Hommage au Vin », indique que « le vin a été, pour les combattants, le stimulant bienfaisant des forces morales comme des forces physiques – ainsi a-t-il largement concouru, à sa manière, à la Victoire ». Et les bienfaits du vin sont énoncés dans le sommaire : vitamines et radioactivité du vin ; le vin contre la fièvre typhoïde, la dépression, l’anémie, le diabète ou l’obésité ; le vin pour les reins, le maintien de la jeunesse et l’esthétique, le caractère et le moral ; indispensable aux écrivains, artistes et sportifs. Et enfin, le vin fait les beaux hommes et favorise la longévité ! La citation du Professeur P. PIERRET nous servira de conclusion : « Le vin porte avec lui la gaîté, la force, la jeunesse, la santé. C’est du soleil en bouteille ». Alors, qui mieux que Raoul Dufy pour illustrer un tel ouvrage ?
« Si je pouvais exprimer toute la joie qui est en moi » Raoul Dufy
Peintre de l’optimisme, de la fête et de la mondanité, Raoul Dufy promène un regard émerveillé sur le monde et transmet par sa peinture colorée et poétique, un sentiment joyeux de bien-être et de vie. Comme le dit si bien Pierre Camo dans « Dufy, l’Enchanteur » (ed. Marguerat, 1947) « Tout y est frais, vif, clair, joyeux comme le printemps dans la nature ou la jeunesse dans la vie ». Les titres octroyés aux expositions et divers hommages consacrés à l’artiste en témoignent : « Raoul Dufy. Le Plaisir » (Musée d’Art Moderne de Paris, 2008) ; « Raoul Dufy. A Spectacle of Society » (Connaught Brown Gallery, Londres, 2016) ; « Les Couleurs du bonheur » (Musée Jean cocteau, Menton, 2017) ; « La Légèreté de Raoul Dufy » (Musée Angladon, Avignon, 2017).
Son style correspond exactement à l’esprit de « Mon Docteur le Vin », ouvrage liant humour, finesse et précision.
A l’âge de 13 ans déjà, le jeune Raoul impose à sa famille de musiciens son choix de devenir peintre et quitte sa Normandie natale pour se former à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris. Influencé dans un premier temps par les Impressionnistes puis par l’éclat de la couleur chez les Fauves, il admire plus que tout autre Cézanne et c’est d’ailleurs sur les terres provençales chères à celui-ci qu’il trouvera son propre langage et développera son principe de la « lumière-couleur ».
« En 1919 Dufy devient subitement Dufy. La main se libère, son trait gagne en souplesse et en vigueur. Surtout il s’adonne avec fougue à l’aquarelle qui lui permet de rendre la beauté des paysages de Provence, leurs transparences et leurs lumières. (…) Sa peinture acquiert un dynamisme nouveau. Les formes gagnent en légèreté et en équilibre. Son dessin est plus rapide, plus exalté. Il ressent un désir de créer qui reflète toute sa joie d’artiste conscient d’être parvenu à maturité et tout le bonheur d’un monde désormais libéré ».
Fanny Guillon Laffaille
« En 1919 Dufy devient subitement Dufy. La main se libère, son trait gagne en souplesse et en vigueur. Surtout il s’adonne avec fougue à l’aquarelle qui lui permet de rendre la beauté des paysages de Provence, leurs transparences et leurs lumières. (…) Sa peinture acquiert un dynamisme nouveau. Les formes gagnent en légèreté et en équilibre. Son dessin est plus rapide, plus exalté. Il ressent un désir de créer qui reflète toute sa joie d’artiste conscient d’être parvenu à maturité et tout le bonheur d’un monde désormais libéré ».
Fanny Guillon Laffaille
Les caractéristiques essentielles du style de Raoul Dufy sont nées et ne le quitteront plus : dissociation du trait et de la couleur ; figures esquissées mais dynamiques et bien vivantes ; courbes potelées et voluptueuses ; lignes simples, souples et expressives ; flamboyance de la couleur qui devient lumière. En 1936, année de la publication de « Mon Docteur le Vin », Dufy est déjà mondialement connu et se voit consacrer des expositions personnelles à New-York, Bruxelles, Prague…
Doté d’un exceptionnel don de dessinateur et de coloriste, c’est par le dessin et plus précisément par l’aquarelle qu’il révèle son véritable talent et libère son geste vif et gracieux. Dès les années 30, Dufy donne de plus en plus de place à son œuvre graphique et travaille les possibles offerts par l’usage de ses « flaques de couleurs » qui précèdent sa ligne.
"Tout dessin de Raoul Dufy est en quelque sorte sa signature
et ce qu'on est convenu d'appeler signature inimitable"Jean Cocteau
"Tout dessin de Raoul Dufy est en quelque sorte sa signature
Jean Cocteau
Raoul Dufy ne cherche pas à figurer la matérialité mais offre une interprétation très libre et subjective de son sujet où réalité et imaginaire s’entrecroisent. Si l’on retrouve des thèmes et motifs récurrents dans son œuvre (orchestres, paysages, portraits, courses hippiques…), l’artiste est éclectique et s’exprime par divers media, multipliant les expériences : dessin, peinture, sculpture mais aussi arts décoratifs, illustration, tapisserie, décors et costumes. Sa sureté calligraphique, la simplicité et l’épuration de son sujet, son sens extraordinaire de la composition, la souplesse de ses lignes et l’éclat des couleurs dissociées du trait resteront reconnaissables entre tous, quel que soit le support choisi.
Travailleur acharné, il ne produira pas moins de 4.000 dessins et 2.000 toiles, entre autres céramiques, tissus, tapisseries… carrière féconde s’il en est et le succès et la reconnaissance internationale sont au rendez-vous ! Un an avant sa mort, en 1952, la XXVIe Biennale de Venise lui octroie le Grand Prix de la Peinture pour couronner l’ensemble de son œuvre.
Découvrez un extrait du livre “Mon Docteur le Vin”.
Maud Barral
Après une expérience de 15 ans passés aux côtés de Jean Ferrero, directeur de la galerie historique de l’École de Nice et des Nouveaux Réalistes, Maud a ensuite défendu la jeune création contemporaine durant 5 ans, au sein de sa propre galerie, avant de rejoindre l’équipe de la Galerie Hurtebize en 2015.
Les dessins de Venet
Bernar VENET, artiste français né en 1941 vivant entre la France et les Etats-Unis depuis les années 60, est aujourd’hui mondialement connu pour ses sculptures et reconnu pour ses installations monumentales dans le domaine public.
Nous souhaitons ici mettre l’accent sur une autre partie de son travail : l’œuvre graphique. Nous appuierons cet article sur deux travaux sur papier récemment acquis par la galerie et qui illustrent parfaitement l’importance du dessin dans la démarche créatrice du sculpteur.
Bernar VENET – Two Undetermined Lines, 1989 – Pastels gras sur papier – 76.2 x 76.2 cm
« D’abord, j’ai une vision. Ensuite, je fais un petit dessin avec comme principale précaution la question des proportions »
Dès ses premières expériences artistiques, Bernar VENET donne au dessin une place prépondérante et omniprésente. D’abord formules mathématiques couchées à l’encre sur de grands papiers, puis schémas techniques industriels présentant les caractéristiques physiques d’un objet réalisé et présenté concomitamment en volume, les œuvres graphiques de Venet sont indissociables de ses sculptures.
Comme chez de nombreux artistes, le dessin constitue la première étape du travail de Bernar Venet et c’est par ce biais qu’il va construire son projet sculptural. D’ailleurs, le sculpteur se sent derrière chaque ébauche de l’artiste : le relief et les perspectives font de chaque dessin une sculpture murale. L’œuvre en aplat parait être déjà présente en volume, elle semble sortir de son cadre. Ici, le dessin préparatoire n’est pas une esquisse mais bien une œuvre à part entière, aboutie, qui se suffit à elle-même et nous présente l’essentiel du sujet auquel Venet va donner vie. Mouvement, relief, texture et couleurs du pastel nous offrent l’aspect granuleux et rouillé de l’acier Corten qui constituera le matériau de la sculpture à naître. L’attention est déjà tout entière concentrée sur la forme, aucun détail superflu ne vient perturber le regard. Ingres donnait ce conseil à ces élèves : « Ayez tout entière dans les yeux, dans l’esprit, la figure que vous voulez représenter, et que l’exécution ne soit que l’accomplissement de cette image déjà possédée et préconçue ». D’un geste vif, sobre, puissant et élégant, Venet va droit vers son but, suit sa Ligne, élément central de son œuvre depuis les années 60, dont il ressent déjà le volume, et reste fidèle à ce qu’il nomme le principe d’équivalence qui permet de transmettre un même contenu par des canaux différents.
La seconde étape sera la réalisation en fonderie de la sculpture en acier noir ou Corten d’après le dessin. Puis, dans un troisième temps, l’artiste cherchera à donner encore une autre vision de son œuvre en partant cette fois d’une vue photographique de sa sculpture.
Il y a donc chez Venet une circularité absolue entre le dessin, la sculpture et la photographie. La forme et ses métaphores sont contiguës et traduisent la volonté de l’artiste d’aboutir à l’objet absolu, celui dont l’aspect ne renverrait qu’à lui-même sans expressivité, totalement neutre, dépersonnalisé. Là était déjà le but de Bernar Venet lors de ses premières expériences artistiques basées sur l’utilisation de diagrammes et de formules mathématiques, ou encore à travers sa performance autour du « tas de charbon » : « Le charbon, posé librement en tas, libérait la sculpture des aprioris de la composition imposée par l’artiste ». Le matériau, toujours pauvre (charbon, goudron, acier…), utilisé pour ses capacités propres, décide lui-même de sa forme qui sera différente à chaque utilisation, permettant ainsi à la personnalité de l’artiste de s’effacer derrière son œuvre. Par les matériaux bruts et industriels qu’il choisit, Venet appuie encore sur la radicalité et l’autoréférentialité de sa recherche : l’œuvre ne doit parler que d’elle-même et non pas de l’artiste. C’est sur ce principe de monosémie qu’il base sa réflexion depuis ses débuts.
Bernar VENET – Ligne Indéterminée, 2016 – Photographie et fusain sur papier – 220 x 153 cm
Cette Ligne Indéterminée réalisée en 2016 est tout à fait représentative du style et de la force du travail de Venet : à la fois minimale et monumentale voir colossale, la ligne accapare l’espace par sa présence et son mouvement. Nous sommes ici face à ce que l’on pourrait qualifier de troisième étape de son travail : après le dessin préparatoire et la réalisation de la sculpture, l’artiste cherche à donner une autre vision de ce volume. Il va alors choisir un angle de vue qu’il fixe photographiquement et qu’il va retravailler en aplat. La photo est ensuite découpée suivant les contours de la forme sculpturale, contrecollée sur un grand papier blanc puis retravaillée au fusain. Cet outil, fait à partir de charbon de bois (tiens tiens…), utilisé dès la préhistoire dans l’art pariétal, brut s’il en est, est généralement associé aux travaux préliminaires car il est très facilement effaçable. Ici encore, Venet est à contre-courant. Il glorifie le fusain par son utilisation sur l’œuvre finale. Les caractéristiques propres du charbon vont lui permettre d’ajouter de la profondeur à son œuvre et de jouer avec la lumière par les variations de la valeur du noir, plus ou moins estompé. La texture rugueuse et brute du fusain peut aussi rappeler le toucher de l’acier. Et la boucle est bouclée !
« Elargir le champ du monde visuel »
Bernar Venet devient artiste à une époque où l’abstraction lyrique explose en France et l’art conceptuel aux Etats-Unis. Il n’adhère pas à ces mouvements et cherche autre chose pour élargir le champ de la création. Il va donc trouver ailleurs son inspiration, dans des disciplines étrangères au monde de l’art telles que les mathématiques, la géométrie ou la physique.
Son travail va se développer autour d’un thème : la Ligne, qui deviendra droite, courbe, indéterminée avant de se transformer en Arcs et en Angles. Dès ses prémices, son œuvre est radicale voire austère au regard de la création abstraite des années 60, généralement lyrique et colorée. Utilisant le noir et des matériaux industriels, par une gestuelle minimum et délibérément inexpressive, il a la volonté d’aboutir à l’objet absolu, celui dont la forme ne renverrait qu’à lui-même et non au « style » de l’artiste. Il restera fidèle aux principes initiaux de sa création (principe d’équivalence, refus de l’esthétique et principe de monosémie) sur lesquels il fonde une œuvre protéiforme : peintures, sculptures, dessins, photographies, architecture, poésie, œuvres sonores, films…
Artiste majeur de l’art conceptuel et minimal, père de l’art informel né avec son « tas de charbon », Bernar VENET est aujourd’hui présent dans une soixantaine de Musées dans le monde et il reçoit de nombreuses commandes, publiques et privées, pour des installations permanentes et souvent monumentales.
Maud Barral
Après une expérience de 15 ans passés aux côtés de Jean Ferrero, directeur de la galerie historique de l’École de Nice et des Nouveaux Réalistes, Maud a ensuite défendu la jeune création contemporaine durant 5 ans, au sein de sa propre galerie, avant de rejoindre l’équipe de la Galerie Hurtebize en 2015.
MODERNE ART FAIR - La Galerie est de retour dans les salons parisiens
Chers Amis, Chers Collectionneurs,
Après bientôt deux ans sans salon ni foire, nous sommes réellement impatients de venir vous retrouver à Paris pour notre participation à MODERNE ART FAIR, foire qui remplace ART ELYSEES que nous suivons depuis plus de 10 ans. C’est donc par fidélité, mais aussi pour palier au manque de nos contacts parisiens, que nous sommes de retour sur la scène artistique de notre chère capitale.
Ces derniers mois, frustrés de ne pouvoir participer ou organiser des évènements à l’étranger, nous avons profité de cette souplesse de notre emploi du temps pour nous intéresser plus sérieusement au marché de l’Art Contemporain. Nous restons bien sûr fidèles à nos passions et attachés à l’achat et la vente d’œuvres majeures des artistes des années 50 et présenterons du 21 au 25 octobre des toiles de Jean-Michel ATLAN, Bernard BUFFET, André MARFAING, Georges MATHIEU, Jean MIOTTE … artistes qui ont fait la renommée de notre galerie.
Également, nous accrocherons sur ces cimaises temporaires nos coups de cœur contemporains, certains déjà connus et reconnus à l’international et d’autres que nous souhaitons vous faire découvrir : ABOUDIA, LEE Bae, Julien COLOMBIER, Jan KOLATA, Michel MOUSSEAU, Jean-Jacques MARIE …
Cette année, nous consacrerons aussi une partie de notre stand à la présentation d’œuvres sur papier de grandes signatures. Des dessins de Joan MIRÒ, Henri MICHAUX, CHU Teh-Chun et Serge POLIAKOFF, acquis en collections privées et accompagnés des certificats d’authenticité des experts agréés, vous permettront d’apprécier la finesse du trait ou la maîtrise des couleurs de ces artistes et de considérer le travail sur papier comme une œuvre à part entière et non comme une étude préparatoire.
Cette nouvelle sélection nous offre la possibilité de présenter des œuvres de qualité adaptées à tous types de budget. Envie d’un coup de cœur à petit prix ou d’une réflexion en termes de placement financier ? Nous sommes là pour vous guider, vous conseiller et répondre à vos attentes.
Nous vous attendons nombreux sur les Champs-Elysées, à deux pas du Grand Palais Ephémère et de la FIAC afin de vous présenter nos dernières acquisitions et enfin pouvoir vous revoir !
Maud Barral
Après une expérience de 15 ans passés aux côtés de Jean Ferrero, directeur de la galerie historique de l’École de Nice et des Nouveaux Réalistes, Maud a ensuite défendu la jeune création contemporaine durant 5 ans, au sein de sa propre galerie, avant de rejoindre l’équipe de la Galerie Hurtebize en 2015.
Aboudia, artiste engagé porte-parole de la jeunesse abidjanaise
D’Abidjan à Brooklyn
D’Abidjan à Brooklyn
Abdoulaye Diarrasouba dit ABOUDIA est né en 1983 à Abidjan en Côte d’ivoire. Il devient peintre, contre l’avis de ses parents et de ses enseignants qui lui prédisaient une carrière de « Taggeur ». En 2003, il est diplômé du Centre d’Art Technique des Arts Appliqués de Bingerville.
Aboudia est repéré en 2011 par la critique pour ses œuvres qui témoignent de la violence qui s’abat en Côte d’Ivoire pendant la guerre civile et les nombreuses émeutes qui ont lieu après les élections présidentielles. Ses œuvres sont diffusées à travers le monde grâce aux photographies réalisées par Finbar O’Reilly pour Reuters, et sont très rapidement exposées à la galerie Jack Bell à Londres en 2012 et à la galerie Cécile Fakhoury à Abidjan en 2013, où il collabore notamment avec l’artiste ivoirien Frédéric Bruly Bouabré. Sa présence dans l’exposition « Pangea II : New Art From Africa and Latin America » à la Saatchi Gallery de Londres en 2014 l’expose aux côtés d’une génération émergente de jeunes artistes africains et sud-américains. Ses œuvres sont fréquemment présentées lors d’expositions personnelles à Abidjan, Londres, New- York, Paris et Dakar. Il créé la Fondation Aboudia à Bingerville en 2018 pour soutenir les enfants et les jeunes artistes.
Le travail d’Aboudia est présent dans de nombreuses collections, notamment celle de la Saatchi Gallery à Londres, du Nevada Museum of Art à Reno aux États-Unis, ou encore de la Tiroche DeLeon collection en Israël.
En mars 2021, une œuvre de 2013 a été vendue 189 000 euros chez Christie’s à Londres ce qui constitute son dernier record en vente publique.
Il vit aujourd’hui entre Asu (son village natale) et Brooklyn.
Le fondement de son style et de sa technique
Le fondement de son style et de sa technique
Il commence par travailler sur des grandes toiles de 3 x 4 mètres. Il continue de se démarquer en réalisant des formats monumentaux de 30, 60 mètres.
Il définit son style comme urbain, « du street art qui parle de graffiti ». Influencé par les graffitis d’Abidjan et les statues traditionnelles d’Afrique de l’Ouest, on le compare naturellement à Jean-Michel Basquiat. Le célèbre artiste utilise également le terme « Noutchy » qui désigne l’association de plusieurs langues de Côte d’Ivoire et le français, pour caractériser son œuvre. Son art est un pont entre l’esthétique contemporaine occidentale et les problèmes d’une société africaine en pleine mutation.
Dans son œuvre à forte teneur biographique et contestataire, il dévoile une facette pauvre d’Abidjan avec ses quartiers modestes, loin des images idéalisées de l’Afrique. Sa plus grande source d’inspiration provient des enfants des quartiers défavorisés de la capitale ivoirienne qui n’ont pas eu d’éducation et rêvent de jours meilleurs. Le sujet de son œuvre se concentre essentiellement sur cette thématique car il considère les enfants et l’éducation comme les piliers d’une nation. Il raconte que c’est en descendant le quartier de Treichville à Abidjan qu’il observa les enfants s’exprimer sur les murs en faisant des graffitis. Il regarde ce petit garçon qui veut être médecin, se dessiner avec une blouse blanche. Une autre petite fille qui se rêve actrice s’immerge dans son imaginaire en dessinant une scène de film. C’est de cette façon qu’il crée son identité, en empruntant l’écriture de ces enfants avec cette gestuelle naïve et colorée pleine de vitalité et d’énergie. Il se met dans la peau d’un enfant de cinq ans pour créer et utilise les matériaux comme le carton, le charbon ou encore la craie, pour rester dit-il, proche de la réalité de ces enfants et respecter leur histoire.
Crédit photo : Mobio Hermann Apohi, photographe basé à Abidjan, Côte d’Ivoire – https://www.abidjangraffiti.com
Artiste cosmopolite, il construit son œuvre comme un manifeste anti-violence avec très peu de moyens techniques. Il se fait porte-parole de cette jeunesse abidjanaise démunie et met en lumière leur cause à travers ses œuvres tout en se posant des questions fondamentales sur la nature du monde.
« Si on décide de faire la guerre pourquoi on ne peut pas décider de faire la paix et d’aider les gens qui dorment dans la rue. On a ce pouvoir-là. Qu’est-ce qui ne va pas dans ce monde ? C’est cette question que je me pose et dont j’aimerais trouver la réponse.» 2
Crédit photo : Mobio Hermann Apohi, photographe basé à Abidjan, Côte d’Ivoire – https://www.abidjangraffiti.com
Il considère également l’art comme une façon de rapprocher les Hommes.
« L’art est quelque chose qui voyage, rassemble toutes les classes sociales. » 3
Crédit photo : Mobio Hermann Apohi, photographe basé à Abidjan, Côte d’Ivoire – https://www.abidjangraffiti.com
Trois œuvres d'Aboudia à découvrir sur les cimaises de la Galerie Hurtebize
Trois œuvres d'Aboudia à découvrir sur les cimaises de la Galerie Hurtebize
La Galerie Hurtebize a la volonté de se diversifier et de proposer une nouvelle palette d’artistes contemporains internationaux. Ce virage va s’orienter autour de plusieurs axes dont les artistes africains et le retour à la figuration. Aboudia, jeune espoir en pleine explosion, est tout à fait représentatif de ce mouvement et fut un véritable coup de cœur pour la galerie. Nous avons intégré trois œuvres de format carré à dominante orange qui sont à découvrir sur nos cimaises. Ces œuvres mélangent les techniques où peintures, pastels, collages ainsi que des matériaux trouvés dans la rue se superposent, pour représenter des scènes de vie des quartiers abidjanais. Des personnages dessinés d’épais traits colorés de pastel recouvrent des lambeaux de pages de magazines et d’autres éléments pour attirer l’œil du contemplateur.
Au centre de son discours, des visages inquiets témoins d’un chaos urbain sombre occupent la quasi-totalité de la composition. Ce qui est frappant, c’est la réalité brutale et violente de l’Afrique dont témoignent ses œuvres qui contrastent avec la vitalité et la gaieté qui émanent de son art.
« Grâce aux couleurs j’illustre la vitalité de ces enfants. Je traite un sujet négatif avec de la joie de vivre, de la couleur et de l’enthousiasme ». 4
La Galerie Hurtebize a la volonté de se diversifier et de proposer une nouvelle palette d’artistes contemporains internationaux. Ce virage va s’orienter autour de plusieurs axes dont les artistes africains et le retour à la figuration. Aboudia, jeune espoir en pleine explosion, est tout à fait représentatif de ce mouvement et fut un véritable coup de cœur pour la galerie. Nous avons intégré trois œuvres de format carré à dominante orange qui sont à découvrir sur nos cimaises. Ces œuvres mélangent les techniques où peintures, pastels, collages ainsi que des matériaux trouvés dans la rue se superposent, pour représenter des scènes de vie des quartiers abidjanais. Des personnages dessinés d’épais traits colorés de pastel recouvrent des lambeaux de pages de magazines et d’autres éléments pour attirer l’œil du contemplateur.
Au centre de son discours, des visages inquiets témoins d’un chaos urbain sombre occupent la quasi-totalité de la composition. Ce qui est frappant, c’est la réalité brutale et violente de l’Afrique dont témoignent ses œuvres qui contrastent avec la vitalité et la gaieté qui émanent de son art.
« Grâce aux couleurs j’illustre la vitalité de ces enfants. Je traite un sujet négatif avec de la joie de vivre, de la couleur et de l’enthousiasme ». 4
Les œuvres d’Aboudia seront présentées à l’occasion de la Moderne Art Fair, nouvel événement qui remplace Art Élysées, du 21 au 25 octobre à Paris.
Céline Fernandez
Forte d’une expérience de 14 ans dans le marketing et la communication, Céline a travaillé pour de grandes sociétés telles que le Public Système, le Groupe Galerie Lafayette et plusieurs agences de communications. Depuis 2 ans, elle gère la communication de la galerie à travers le site internet, les réseaux sociaux et les médias traditionnels.