Michel Mousseau
1934 (France)
Biographie
« La peinture de Michel Mousseau, on dira qu’elle est violente, fulgurante, guerrière, qu’elle se donne tout de suite, entière, dans l’instant. On dira bien sûr la couleur : c’est le rouge qui règne exclusivement sur les autres couleurs – à l’exception du noir qui gouverne totalement le rouge – à l’exception du blanc qui régit rigoureusement le noir. Ainsi de suite. La peinture de Michel Mousseau fabrique du silence. Elle feutre le monde, elle l’assourdit, elle le calme.” – Albert Dichy
Michel Mousseau naît en 1934 en Anjou.
Adolescent rêveur, il s’en va peindre seul dans la campagne. Il découvre Cézanne, mais surtout Soutine et Modigliani dans l’atelier que lui fait visiter un ami. Il se rend en Angleterre et en Espagne grâce à la bourse Zellidja. Étudiant à la Sorbonne, il se décide rapidement pour la peinture. Il étudie aux cours du soir et à l’Académie Julian,, devient régisseur au cabaret « La Galerie 55 », se lie d’amitié avec Roland Topor, entreprend des travaux “alimentaires” d’illustration de livres et se prend d’amour pour le théâtre. On lui doit notamment des décors pour Thomas Bernhard, Roland Dubillard, Marina Tsvetaieva, Robert Pinget. Proche des milieux littéraires, Mousseau est aussi l’auteur d’affiches de spectacle et du Marché de la Poésie.
En 1957, la Galerie Malaval à Lyon et la Galerie Tooth de Londres lui offrent ses deux premières expositions. Pendant plus de dix ans, il exposera régulièrement rue Bonaparte à la Galerie Motte, qui le prend sous contrat.
C’est en 1975 qu’il s’installe définitivement dans le 20e arrondissement où il aménage son atelier.
Sa peinture, d’abord descriptive, même si très expressionniste, évolue vers une certaine abstraction, où la couleur prend toute la place. La source de son inspiration est le monde, et son oeuvre est une volonté d’en traduire la perception propre qu’il en a. Son oeuvre touche plus précisément à la grâce du monde : il a choisi de n’en montrer que le versant lumineux et dynamique, dans un travail où le cerne noir a cédé sa place à la plage de couleur vive et intense. Mousseau a réalisé de nombreuses expositions personnelles et participé à des démonstrations collectives à Paris, en Bretagne (L’Art dans les chapelles, 1999) à Caen et hors de France, notamment à Tokyo, à Londres, Genève, Tel Aviv, Prague, ainsi qu’aux États-Unis (New York, Messilla, Colorado Springs), en Italie (2018) et par deux fois à Cuba (Musée National des Beaux-Arts, La Havane en 2005, Bibliothèque Nationale en 2015).
Ce peintre proche de l’art littéraire et dramatique a illustré une trentaine de livres d’artiste.
À partir des années 1990, en Bretagne, Mousseau a entrepris un projet d’épuisement du paysage par le dessin, à l’instar de Perec. Chaque été, muni du même papier, du même crayon, l’artiste investit un même lieu circonscrit devenu un véritable atelier à l’air libre. Son projet est de faire évoluer son dessin sans changer de sujet. Tous les dessins qui y sont nés sont baptisés « Lisières ».
En septembre-octobre 2017, au Domaine de Kerguéhennec Mousseau a pu, durant sa résidence, trouver le plein épanouissement de ce projet et a produit 103 dessins baptisés « Territoires des origines ».