"Sans Titre" (1994) de Karel Appel : Une Œuvre d'Énergie et de Liberté Créative
Karel Appel, figure incontournable du mouvement CoBrA, a marqué l’histoire de l’art avec ses œuvres vibrantes, instinctives et profondément expressives. En 1994, il réalise une œuvre “Sans Titre”, une huile sur toile qui illustre toute la puissance de sa créativité et la singularité de son style. Cette toile, exposée aujourd’hui à la Galerie Hurtebize, est un témoignage éclatant de la maturité artistique de Karel Appel et de son désir de repousser les limites de l’art conventionnel. Plongeons au cœur de cette œuvre énergique.
Un tourbillon de couleurs et de textures
L’œuvre “Sans Titre” (1994) se distingue par sa palette de couleurs primaires audacieuses : le rouge, le jaune et le bleu dominent la composition, accompagnés de touches de noir et de blanc. Ces couleurs s’entrechoquent et fusionnent dans une harmonie chaotique qui capte immédiatement l’attention. Appel joue ici avec des contrastes puissants, transformant la toile en une explosion visuelle qui semble sur le point de déborder de ses limites.
Reconnu pour son style énergique, Karel Appel utilise des couleurs vives et des textures épaisses pour créer des œuvres d’une expressivité brute. Dans cette toile, il applique la peinture avec une grande spontanéité, donnant naissance à une surface riche et dynamique. Ses larges coups de pinceau et ses empâtements épais confèrent à la toile une dimension presque sculpturale. Ce travail de matière reflète son approche expérimentale de l’art, libérant la peinture des conventions académiques pour privilégier une expression libre et instinctive.
Son mantra, “Je peins comme un barbare dans un âge barbare”, révèle toute sa philosophie : ses œuvres traduisent des émotions viscérales et les sentiments violents que lui inspire le monde. C’est cette force brute et cette quête d’authenticité qui rendent son art si captivant et intemporel.
Un reflet de la maturité artistique de Karel Appel
En 1994, Karel Appel est déjà un artiste accompli, reconnu à l’international pour son rôle dans le mouvement CoBrA et ses contributions à l’art abstrait et expressionniste. À ce stade de sa carrière, il a perfectionné son style tout en restant fidèle à son instinct créatif.
Contrairement à ses œuvres des années 1950, marquées par une certaine urgence et une recherche de rupture avec l’académisme, “Sans Titre” témoigne d’une maturité artistique. Appel y affiche une maîtrise technique et une confiance absolue dans son langage visuel. Il n’hésite pas à explorer la matière, la couleur et le geste de manière encore plus audacieuse, tout en conservant cette énergie brute qui a fait sa renommée.
Le mouvement CoBrA : une influence omniprésente
Bien que “Sans Titre” ait été réalisé plusieurs décennies après la dissolution du mouvement CoBrA en 1951, l’influence de ce collectif est toujours perceptible dans l’œuvre d’Appel. CoBrA, acronyme de Copenhague, Bruxelles et Amsterdam, réunissait des artistes partageant un désir commun de rompre avec les règles académiques et de redécouvrir une forme d’art libre, intuitive et spontanée.
Les principes du mouvement – comme l’intérêt pour les formes primitives, l’imaginaire enfantin et la spontanéité du geste – sont évidents dans cette toile. Appel continue de s’inscrire dans cet héritage, tout en y apportant sa propre vision et son expérience acquise au fil des années.
Une œuvre immersive et captivante
“Sans Titre” n’est pas simplement une peinture : c’est une expérience. En observant cette toile, le spectateur est transporté dans un tourbillon d’émotions et d’énergie. La richesse des textures, la vivacité des couleurs et la puissance du geste pictural créent une immersion totale dans l’univers de Karel Appel.
Chaque regard posé sur l’œuvre révèle de nouveaux détails, de nouvelles interactions entre les couleurs et les formes. Cette complexité visuelle est l’un des aspects les plus fascinants du travail d’Appel, qui parvient à capturer l’attention du spectateur tout en le laissant libre de construire sa propre interprétation.
L’héritage de Karel Appel et sa pertinence aujourd’hui
Plus de 15 ans après sa disparition, l’art de Karel Appel continue de résonner auprès des amateurs d’art et des collectionneurs du monde entier. Son approche unique, mêlant instinct, émotion et audace, reste une source d’inspiration pour de nombreux artistes contemporains.
Cette œuvre “Sans Titre” de 1994 témoigne de la pertinence intemporelle de son travail. Elle rappelle que l’art, lorsqu’il est sincère et authentique, peut toucher profondément les cœurs et les esprits, quelle que soit l’époque ou le contexte.
Découvrez "Sans Titre" à la Galerie Hurtebize
La Galerie Hurtebize est fière de présenter cette œuvre exceptionnelle de Karel Appel. Véritable joyau de l’art contemporain, cette toile est une invitation à explorer l’univers vibrant et audacieux d’un artiste qui a marqué l’histoire de l’art.
Venez découvrir “Sans Titre” (1994) et laissez-vous emporter par l’énergie et la passion qui se dégagent de cette création unique. C’est une opportunité rare d’admirer de près une œuvre qui incarne toute la force et la vitalité de Karel Appel.
Céline FERNANDEZ
Forte d’une expérience de 15 ans dans le marketing et la communication, Céline a travaillé pour de grandes sociétés telles que le Public Système, le Groupe Galerie Lafayette et plusieurs agences de communications. Depuis plus de 4 ans, elle gère la communication de la galerie à travers le site internet, les réseaux sociaux et les médias traditionnels.
BRAFA 2025 - Du 26.01 au 02.02.2025
BRAFA 2025
Du 26.01 au 02.02.2025
LIEU
HALL 3 Stand 107
BRAFA Art Fair – Brussels Expo (Palais 3 & 4)
Place de Belgique 1
1020 Bruxelles – Belgique
HORAIRES
Tous les jours de 11h à 19h, sauf jeudi 30.01 à 22h
Fine Art Biennale Paris 2024 - Du 22 au 27 novembre 2024
PLACE
Le Grand Palais
Avenue Winston Churchill 75008 Paris | France
OUVERTURE AU PUBLIC
Tous les jours de 11h à 20h, le mardi 26 jusqu’à 21h et le mercredi 27 jusqu’à 18h
Daniel Buren - Exploration Visuelle et Spatiale à la Galerie Hurtebize
La Galerie Hurtebize est fière de présenter des œuvres d’artistes qui ont marqué l’histoire de l’art. Daniel Buren, avec sa rigueur formelle et sa capacité à transformer des espaces avec de simples motifs répétitifs, est un ajout précieux à notre collection. Notre galerie met en lumière les œuvres qui interrogent, transforment et inspirent. Cette œuvre de Buren est une invitation à reconsidérer les espaces urbains, à travers la vision unique d’un maître de l’abstraction.
Le Langage des Formes et Couleurs de Daniel Buren
L’œuvre de Daniel Buren, présentée ici par la Galerie Hurtebize, illustre parfaitement l’approche artistique radicale de l’un des plus influents artistes contemporains. Cette pièce se caractérise par l’utilisation emblématique des lignes géométriques, notamment des carrés rouges et blancs juxtaposés sur un fond où les contrastes sont accentués par une zone noire profonde. Ces formes simples, organisées avec rigueur, créent un jeu de perspectives fascinant qui plonge l’observateur dans une exploration optique et spatiale.
Ce Qui Rend Cette Œuvre Unique
Ce Qui Rend Cette Œuvre Unique
Cette œuvre de Buren est immédiatement reconnaissable par la symétrie de ses motifs et l’utilisation minimaliste des couleurs rouge, blanc et noir. Le choix de la palette restreinte met en évidence la structure de l’œuvre et évoque une interaction entre le plan bidimensionnel et l’espace tridimensionnel. Les carrés, soigneusement disposés, semblent se déployer le long de deux murs qui s’élèvent, ce qui amplifie l’effet de profondeur et provoque un sentiment de mouvement visuel.
L’usage des couleurs est également frappant : le rouge intense contraste avec le blanc pur, créant un effet de lumière et de volume, tandis que la partie noire donne l’impression de solidité et de fondation, ancrant l’œuvre dans l’espace.
La Signification du Travail de Daniel Buren
Daniel Buren est connu pour ses interventions in situ et ses œuvres publiques qui jouent avec l’espace architectural. Le thème de la répétition des motifs géométriques est central dans sa pratique, et cela peut être observé dans cette pièce exposée à la Galerie Hurtebize. Buren explore les concepts de limite, de contexte, et la manière dont l’environnement influence la perception de l’art.
Cette œuvre utilise les codes de l’abstraction géométrique et amène les spectateurs à percevoir les murs comme des surfaces dynamiques.
Pourquoi Acquérir une Œuvre de Daniel Buren ?
Pourquoi Acquérir une Œuvre de Daniel Buren ?
Posséder une œuvre de Daniel Buren est avant tout une immersion dans le monde de l’art conceptuel et minimaliste. Ses œuvres sont des pièces de réflexion qui interrogent les espaces et les limites du cadre artistique. En tant que collectionneur, avoir un Buren signifie participer à une histoire artistique vivante et influente, où le langage visuel de l’abstraction rencontre l’expérimentation spatiale.
Les collectionneurs apprécient ses œuvres pour leur capacité à transformer l’espace dans lequel elles sont présentées, créant des environnements qui stimulent la pensée critique et esthétique. De plus, Buren est un artiste dont la renommée est internationale, ses œuvres sont présentes dans les plus grandes collections et expositions à travers le monde, garantissant leur valeur tant artistique qu’investissement.
Le Pouvoir Visuel de Buren
Le Pouvoir Visuel de Buren
Daniel Buren, par sa maîtrise des couleurs et des motifs répétitifs, continue de captiver et de transformer les espaces. Cette œuvre, avec sa combinaison unique de rouge, blanc, et noir, en est la parfaite illustration. À la Galerie Hurtebize, nous sommes ravis de pouvoir offrir à nos visiteurs une chance de voir et d’acquérir des œuvres qui repoussent les limites traditionnelles de l’art. Venez explorer, expérimenter et enrichir votre collection avec l’un des noms les plus emblématiques de l’art contemporain.
Visitez la Galerie Hurtebize pour Découvrir Daniel Buren
Visitez la Galerie Hurtebize pour Découvrir Daniel Buren
Nous vous invitons à découvrir cette pièce fascinante de Daniel Buren et bien d’autres œuvres d’artistes majeurs du XXe et XXIe siècles. N’hésitez pas à nous contacter pour en savoir plus sur les œuvres disponibles ou pour organiser une visite personnalisée.
Céline FERNANDEZ
Avec 15 ans d'expérience en marketing et communication, Céline a travaillé pour de grandes entreprises telles que l'agence Hopscotch, le Groupe Galerie Lafayette et plusieurs agences de communication. Depuis plus de 5 ans, elle gère la communication de la galerie à travers le site internet, les réseaux sociaux et les médias traditionnels.
Moderne Art Fair - Du 17 au 20 Octobre 2024
PLACE
Place Clemenceau
Pavillons éphémères, avenue des Champs-Élysées
75008 Paris | France
De la place Clemenceau à la place de la Concorde
OUVERT AU PUBLIC
Du jeudi 17 au dimanche 20 octobre 2024
Tous les jours de 11h à 20h, le dimanche fermeture à 18h
Éclectisme Contemporain à la Galerie Hurtebize : l’Art en Dialogue
La Galerie Hurtebize est heureuse de partager une sélection d’œuvres contemporaines dans laquelle nous mettons en lumière des univers artistiques uniques, où styles, techniques et thématiques se croisent et dialoguent. Chaque artiste explore une vision singulière, réinventant notre rapport au monde, à la matière et aux émotions.
Découvrez les œuvres vibrantes et captivantes de Julien Colombier, Jan Kolata, François Malingrey, Daniel Buren, Salifou Lindou, Jean-Jacques Marie, et Kim Duck Yong. Leur diversité de techniques et de perspectives offre un véritable panorama des tendances actuelles de l’art contemporain.
Les Artistes à l'Honneur
Julien Colombier : Hypnotisme végétal
Julien Colombier nous invite dans une jungle imaginaire avec ses motifs végétaux saturés et stylisés. Ses œuvres sont des explosions de couleurs, où les formes se superposent pour créer une ambiance presque hypnotique. À travers ces contrastes vifs et dynamiques, Colombier transforme la nature en une expérience sensorielle immersive. Son utilisation du pastel sur de grandes surfaces renforce l’intensité visuelle de ses compositions, offrant une texture douce mais vibrante. Chaque élément végétal, souvent simplifié et stylisé, semble flotter dans une harmonie contrôlée.
Jan Kolata : Jeux de couleurs et transparence
Jan Kolata explore les infinies possibilités de la couleur à travers des superpositions de couches de peinture qui se révèlent progressivement. Ses œuvres abstraites jouent subtilement avec la transparence, laissant apparaître des nuances qui interagissent les unes avec les autres. Chaque couche de peinture devient une strate de lumière, un voile translucide qui laisse entrevoir ce qui se cache dessous. Ce jeu de superposition et de transparence confère à ses œuvres une profondeur unique, où les couleurs se mêlent et se réinventent sans cesse, capturant le regard et invitant à une contemplation prolongée.
François Malingrëy : Le reflet de l’humanité
Le travail de François Malingrëy explore les zones d’ombre et de lumière de l’intimité humaine. Ses personnages, souvent étranges et troublants, captent l’attention et suscitent des émotions ambivalentes. Ses toiles nous plongent dans des réalités humaines complexes, mêlant familiarité et étrangeté, offrant ainsi une réflexion profonde sur la condition humaine. Sa technique est marquée par une précision quasi photographique dans le rendu des détails, créant un réalisme saisissant qui amplifie le caractère troublant de ses œuvres. Malingrey joue également avec des contrastes forts entre lumière et obscurité, renforçant l’intensité dramatique de ses scènes et accentuant le sentiment de malaise ou de fascination chez le spectateur.
Salifou Lindou : Une exploration sociale et politique
Salifou Lindou, artiste camerounais, aborde des thématiques sociales et politiques avec un trait énergique et expressif. Ses compositions illustrent des interactions humaines intenses et riches en émotions, faisant écho à des questions universelles. Son travail, profondément ancré dans la réalité sociale, fait dialoguer les cultures et met en avant la force des échanges humains. Lindou utilise souvent des lignes brutes et spontanées, créant un dynamisme visuel qui reflète l’énergie des interactions humaines. Il travaille également avec des techniques mixtes, mélangeant dessins, peinture et collage pour accentuer la texture et la profondeur de ses compositions, renforçant ainsi leur impact visuel et émotionnel.
Jean-Jacques Marie : L’abstraction à l'état brut
L’art de Jean-Jacques Marie se distingue par une approche brute de l’abstraction. À travers une maîtrise du geste et de la matière, il exprime une énergie puissante et spontanée. Ses œuvres traduisent une tension entre chaos et contrôle, créant des formes épurées et intenses qui captivent par leur force expressive. Il privilégie des gestes larges et libres, laissant la peinture se déployer avec une certaine spontanéité, tout en gardant une précision dans la composition. Son utilisation de la matière, souvent épaisse et texturée, ajoute une dimension tactile à ses toiles, invitant le spectateur à ressentir physiquement l’énergie contenue dans chaque coup de pinceau.
Kim Duck Yong : L'éphémère et la lumière
Artiste originaire de Corée du Sud, Kim Duck Yong explore l’éphémère à travers des compositions lumineuses et délicates. Ses œuvres évoquent souvent des paysages crépusculaires, où la lumière et la texture fusionnent en une harmonie mystérieuse. Il est reconnu pour sa technique unique, alliant marqueterie de bois, peinture et incrustations de nacre. Il mêle de façon harmonieuse les matériaux traditionnels et contemporains, créant des œuvres délicates où le bois finement travaillé s’associe à des touches de couleur et à des éclats de nacre. Chaque pièce reflète un équilibre subtil entre la tradition coréenne et une approche artistique moderne, créant un univers visuel à la fois intemporel et captivant.
Une rencontre entre styles et univers
À travers les œuvres de ces sept artistes, la Galerie Hurtebize célèbre la diversité des formes et des styles qui caractérise l’art contemporain. Chaque artiste propose une approche personnelle et singulière, offrant ainsi un éventail de perspectives qui enrichissent notre compréhension du monde et de l’art d’aujourd’hui.
Cette pluralité d’expressions artistiques trouve sa force dans la manière dont ces créateurs explorent des thématiques universelles. Que ce soit la nature, l’humanité, la lumière ou la matière, chaque artiste aborde ces sujets avec une sensibilité propre, apportant une voix unique à des réflexions communes.
Ces artistes, bien que différents dans leur style et leur approche, se rejoignent par leur capacité à transformer des thèmes intemporels en visions contemporaines audacieuses. C’est cette richesse de styles et de points de vue qui fait de cette sélection un panorama captivant de l’art contemporain. Loin de s’inscrire dans une approche homogène ou unidimensionnelle, chaque œuvre apporte une pierre à l’édifice d’une réflexion collective sur les grands enjeux artistiques, sociaux et spirituels de notre époque.
La Galerie Hurtebize vous propose ainsi non seulement de découvrir des œuvres d’une grande diversité, mais également d’explorer comment l’art contemporain repousse sans cesse les frontières de notre perception et enrichit notre compréhension du monde qui nous entoure.
Informations pratiques
Suivez notre actualité sur notre page Intagram @galeriehurtebize.
Céline Fernandez
Forte d’une expérience de 15 ans dans le marketing et la communication, Céline a travaillé pour de grandes sociétés telles que l'agence Hopscotch, le Groupe Galerie Lafayette et plusieurs agences de communications. Depuis plus de 4 ans, elle gère la communication de la galerie à travers le site internet, les réseaux sociaux et les médias traditionnels.
Entretien avec Michel MOUSSEAU
Découvrez notre entretien exclusif avec Michel Mousseau, artiste peintre autodidacte. À l’occasion de notre exposition “ Michel Mousseau, Les Années 60 “, l’artiste partage avec nous son parcours unique, ses influences artistiques, et sa vision singulière de la peinture. De ses premières révélations esthétiques aux nues et natures mortes emblématiques de sa production des années 60, découvrez les réflexions et les émotions qui ont façonné son œuvre. Plongez avec nous dans l’univers captivant de Michel Mousseau et explorez les thèmes et techniques qui font de son travail une célébration vibrante de la lumière et de la couleur.
Q1 Pouvez-vous nous parler de votre parcours artistique et de ce qui vous a conduit à devenir peintre ?
Je suis autodidacte, sans formation artistique formelle. Adolescent, j’ai eu la chance, lorsque j’étais au lycée, de voir, chez la mère d’un camarade, elle même peintre, d’authentiques tableaux de Soutine et de Modigliani. Ce fut une révélation.
Par ailleurs, toujours au lycée, les petits films sur la peinture de toutes les époques que nous passait, en classe de dessin, notre professeur, Monsieur Jean Couy, peintre, ont été très formateur pour moi. Il m’a fait découvrir Cézanne.
J’ai dessiné très tôt, beaucoup de petits dessins très précis, que j’ai malheureusement jetés. Par la suite, je suis allé en auditeur libre à des cours du soir de peinture et de dessin Boulevard du Montparnasse à Paris. J’étais très assidu mais n’ai jamais reçu de conseils de la part des peintres ou dessinateurs qui professaient là.
Ma première émotion esthétique a été la découverte de l’océan à Pornic. Venu de Paris à vélo, je me rappelle la violence de cet éblouissement, cet horizon si lointain de la mer.
Je dois ajouter que ce qui me paraît avoir été très formateur dans mon itinéraire de peintre ce sont les univers de mes deux grands parents. L’un était maréchal ferrant, l’autre boulanger. J’ai l’image de la forge, c’était un antre très Noir. Et il y avait cet éclat du fer Rouge sur l’enclume au milieu. Ces deux mondes, l’un de Noir et de feu, l’autre poudreux, blanc de farine rendant toute chose claires et soyeuses, sol et murs compris, ces deux mondes ont engendré une base chromatique que je n’ai cessé d’élaborer.
Q2 Quels artistes ou mouvements artistiques ont le plus influencé votre travail, en particulier dans les années 60 ?
J’ai découvert Cézanne, Rembrandt, Gainsborough. Cézanne et Matisse me sont familiers. Je découvre Les Ménines de Vélasquez au Prado à Madrid. C’est aussi l’époque où je vois de grandes expositions consacrées à Picasso, Poussin dont Les Saisons me touchent profondément. Mais ce qui m’a frappé vraiment en premier dans la peinture, oui c’est De Staël. Klee, Mondrian, Joan Mitchell sont parmi les peintres dont le travail m’intéresse tout particulièrement. Jean Hélion fait aussi partie de mes découvertes d’alors.
Q3 Qu’est-ce qui vous a inspiré pour créer les nues et les natures mortes présentées dans cette exposition ?
J’ai été frappé par l’œuvre de Richard Lindner par exemple. c’est un peintre américain. Le problème fondamental chez lui, c’est ce travail du rapport des choses et de la chair, la chair qui est un élément particulier de ce qui nous entoure. J’ai aimé peindre des nus, avec leur dessin, leur mouvement.
Je considère mon travail de peintre comme une quête, une recherche, recherche à laquelle j’associe la notion de plaisir. Recherche et plaisir sont pour moi deux mots qui définissent mon attitude devant la peinture. J’ai abandonné la Sorbonne et le merveilleux Jankélévitch pour vivre la peinture.
Q4 Pouvez-vous nous expliquer votre choix de couleurs et de textures dans vos tableaux des années 60 ?
Je reviens à l’image de la forge. Cette question de l’origine, sous plusieurs aspects y compris la référence à Courbet, est au cœur de ma recherche. Courbet et l’Origine du monde plutôt que les impressionnistes. C’est peut être de là que vient mon goût pour le Noir, parce que le Noir engendre la lumière, reçoit la lumière, alors que le Jaune la renvoie. Le Jaune c’est brillant, c’est comme l’or. Soulages n’a travaillé qu’avec du Noir, mais ses noirs sont souvent de couleurs.
Sur une longue période, je me suis intéressé à « la Fabrique du Noir », c’est le Noir en tant que lumière interne. C’est à dire que le Noir, il est soit Rouge soit bleu, chaud ou froid, il est lui même une couleur variée, alors que le Jaune citron, il est toujours Jaune citron, il est un peu bête, il ne renvoie que le Jaune citron.
J’insisterai sur le caractère continu de mon travail. S’il y a des périodes, ce sont des périodes dans la continuité, la continuité étant la lumière et donc la lumière à partir de ce que j’appelle « La vraie couleur des choses ». C’est un titre qui m’a été donné par le poète Georges Schehadé. La vraie couleur des choses, c’est ce que je cherche.
Mais enfin il ne faut pas oublier le plaisir fondamental d’étaler la couleur, de recevoir la couleur dans l’oeil, c’est mystérieux, c’est magnifique.
Q5 Comment abordez-vous le thème de l’intimité dans vos nues ?
Mon propos est la peinture. Il ne s’agit pas pour moi de reproduire, de représenter « des choses », un objet, un corps, un paysage mais de saisir ce qui accroche la lumière.
On a dit de mes Nues qu’elles paraissaient « pensives ». Pensives, oui, dans la mesure où je ne raconte pas d’histoires. Je dirais plutôt détachées, avec une certaine mise à distance contemplative. C’est complètement sensuel, dans la mesure où un corps humain n’est pas un objet mais un réceptif de la lumière.
Peindre c’est d’abord voir et faire voir. Révéler sans s’attacher à l’anecdote. La peinture dit le réel dans sa fugacité et son étrangeté. Elle donne à voir, elle est à voir. Ma peinture n’est ni descriptive ni narrative ni explicative. Je ne peins pas des objets, ou des nus mais je peins la lumière sur les objets, les corps, en rapport avec l’espace où ils sont.
Ne se pose donc pas la question de l’intimité même lorsqu’il s’agit d’un corps humain. Celui-ci est, avec ce qui l’entoure, un lieu qu’investit la peinture, laquelle se cherche pour et par elle-même.
Je vois dans mon travail une continuité, je le répète. Continuité dans la recherche de la lumière, de la matière, de ce qui résiste à un regard superficiel.
Peindre des nus n’est pas tenter de capter ou provoquer désir ou érotisme, c’est investiguer l’énigme du réel que tentent de cerner la forme, la texture, la couleur convoquées par le geste du peintre. Il revient au spectateur, s’il le souhaite, d’interpréter le motif, le sujet si c’est ce qui l’intéresse.
Q6 Comment l’époque des années 60 a-elle influencé votre art ?
Dans la période où j’ai peint les toiles que vous exposez, je ne suis pas du tout à l’affût des événements politiques ou autres. A cette époque je vis dans un milieu artistique et intellectuel où figurent Roland Topor, Olivier O. Olivier, les habitués de chez Castel. Pour le théâtre, je travaille avec Georges Wilson, Georges Vitaly et Daniel M. Maréchal, je vois Pierre Arditti, Claude Brasseur ou Sylvia Montfort, je suis en relation avec les galeristes Margueritte Motte et Robert de Bolli. Je rencontre beaucoup de poètes, dont André Salmon et Georges Schehadé. Je vis entre Paris, la Bretagne et le Var.
C’est en 1964 que commencent mes séjours annuels dans le Cotentin. J’y redécouvre l’immensité des ciels et de la mer. Ce qui donnera une nouvelle orientation à mon travail.
Q7 Quel message ou quelle émotion souhaitez vous transmettre à travers vos œuvres ?
Ouvrir les yeux. Regarder. Voir, voilà mon projet. Je suis un glouton optique. Le spectateur est libre.
Comment ne pas souhaiter que l’art reste au cœur de nos vies ?
Q8 Quelle est, selon vous, la place de l’art dans notre société actuelle ?
L’art aujourd’hui est plus orienté vers la représentation et l’illustration que vers l’approfondissement. L’art contemporain est plutôt lié au bricolage. Je dirais : Picasso c’est un bricoleur de génie.
Je pose la question, qu’est ce que « voir » ? Car si on ne voit plus, qu’est ce qui reste ? Rien. Qu’est ce que mourir, si ce n’est ne plus voir. ? La peinture c’est grave en somme, comme une Pierre de touche sur l’existence.
Peindre est un geste et une reconnaissance, une forme d’Hommage à la Création. C’est aussi un lieu de rencontre privilégiée avec soi-même et avec ceux qui ont contribué à faire du monde un lieu vivant.
Céline Fernandez
Forte d’une expérience de 15 ans dans le marketing et la communication, Céline a travaillé pour de grandes sociétés telles que le Public Système, le Groupe Galerie Lafayette et plusieurs agences de communications. Depuis plus de 4 ans, elle gère la communication de la galerie à travers le site internet, les réseaux sociaux et les médias traditionnels.
EXPOSITION : Michel MOUSSEAU, les Années 60
MICHEL MOUSSEAU, LES ANNÉES 60
Du 09.07 au 09.10.2024
LIEU
Gray d’Albion
32 rue des Serbes
06400 Cannes
HORAIRES
Du lundi au samedi de 10h à 19h
Bosse (1971) de Georges Mathieu : Une Œuvre Calligraphique à la Galerie Hurtebize à Cannes
La Galerie Hurtebize à Cannes présente “Bosse” (1971) de Georges Mathieu, pionnier de l’abstraction lyrique. Cette création, réalisée avec une technique mixte sur papier, incarne parfaitement l’esprit novateur et la maîtrise technique de l’artiste.
Georges Mathieu : Un Maître de l'Abstraction Lyrique
Né en 1921, Georges Mathieu est devenu une figure incontournable de l’abstraction lyrique, un mouvement artistique qui privilégie la spontanéité et l’expression émotionnelle. Contrairement à l’abstraction géométrique, Mathieu privilégie l’instantanéité et l’improvisation, créant des œuvres où chaque trait reflète une émotion pure et immédiate. Son approche audacieuse a non seulement marqué son époque, mais continue d’inspirer les artistes contemporains. Ses performances publiques, où il peignait des œuvres gigantesques en quelques minutes, ont captivé l’attention mondiale et ont établi de nouveaux standards dans le monde de l’art abstrait.
Description de l'Œuvre "Bosse" (1971)
“Bosse” est une illustration parfaite de l’abstraction lyrique selon Georges Mathieu. L’œuvre est composé d’un ensemble de signes dorés, noirs et blancs, très fins, disposés de manière à créer une harmonie calligraphique. Positionné au centre d’un fond noir profond, cet agencement de lignes et de formes minimalistes induit une énergie intense. Le contraste des couleurs et la finesse des traits soulignent la dextérité de l’artiste et la profondeur de sa vision artistique.
- Palette de Couleurs : L’œuvre utilise une palette restreinte de trois couleurs – doré, noir et blanc – qui renforce l’impact visuel et émotionnel de la composition. Cette limitation volontaire des couleurs met en exergue l’éclat des dorés et la sobriété des noirs et blancs, créant une tension visuelle captivante.
- Techniques Utilisées : Travaillée finement à la gouache, chaque ligne et chaque signe témoignent de la vitesse d’exécution et de la liberté du geste de l’artiste. Cette technique permet de saisir l’instantanéité du geste et la fluidité du mouvement, rendant chaque œuvre unique et spontanée.
- Disposition Harmonieuse : Les signes sont disposés de manière à créer un ensemble harmonieux et équilibré, évoquant une calligraphie abstraite. Cette disposition révèle une composition minutieusement réfléchie, où chaque élément trouve sa place pour former un tout cohérent et expressif.
Les Principes de l'Abstraction Lyrique
Georges Mathieu a bouleversé les théories de la peinture en définissant quatre critères fondamentaux pour créer ses oeuvres :
- Primauté de la Vitesse d’Exécution : La rapidité permet de capturer l’essence du moment et d’exprimer une énergie brute. Cette approche privilégie la spontanéité, éliminant toute forme de calcul ou de planification rigide.
- Aucune Préexistence des Formes : Les formes ne sont pas prédéfinies, permettant une liberté totale dans la création. Cette absence de structure préalable donne lieu à une authenticité pure de l’expression artistique.
- Absence de Préméditation des Gestes : Chaque geste est spontané, reflétant l’authenticité et la sincérité de l’artiste. Cette méthode valorise l’instinct et l’émotion brute, opposés à l’intellectualisation et à la technique rigide.
- Nécessité d’un État Second de Concentration : L’artiste doit atteindre un état de concentration intense, presque méditatif, pour créer des œuvres d’une telle intensité. Cet état permet de transcender la conscience ordinaire et d’accéder à une forme d’expression plus profonde et plus vraie.
La Période Calligraphique de Georges Mathieu
Avant sa période flamboyante des années 80, souvent qualifiée de période “feux d’artifice”, Georges Mathieu a exploré une phase calligraphique marquante. C’est au cours de cette première période que Mathieu a défini les bases de son style distinctif. Influencé par la calligraphie orientale, il a développé une technique qui mêle la rapidité et la précision des gestes.
L'Influence de l'Extrême-Orient
En 1957, lors d’un séjour au Japon, Georges Mathieu entre en contact avec la calligraphie et la tradition japonaise, ce qui enrichit considérablement son approche artistique. André Malraux avait déjà qualifié Mathieu de “calligraphe occidental” en 1950, établissant un lien entre son œuvre et la calligraphie extrême-orientale. Mathieu s’est inspiré des techniques de calligraphie utilisées par les moines bouddhistes, où l’écriture et la peinture à l’encre sont souvent indissociables.
La Nature Calligraphique de l’Œuvre
En Extrême-Orient, la calligraphie est souvent imprégnée d’un aspect philosophique et spirituel, ce qui contraste avec la calligraphie occidentale, davantage centrée sur l’esthétique de la belle écriture. Mathieu a su transcender cette dichotomie en intégrant la rapidité et la spontanéité de la calligraphie orientale dans son propre travail. En ce sens, ses œuvres ne se limitent pas à une simple esthétique, mais deviennent une expression pure de l’émotion et de l’énergie.
La Vitesse et le Signe
Georges Mathieu fonde sa recherche sur l’abstraction de ses signes. Pour lui, le signe abstrait nie tout sens préalable à sa création, ce qui s’oppose à la calligraphie traditionnelle où chaque signe a une signification précise. En 1963, dans son ouvrage “Au-delà du tachisme”, Mathieu explique que le fond de ses toiles prend des tons plus uniformes, rendant les signes plus indépendants et plus précis. Cette rapidité d’exécution et la spontanéité des gestes permettent de traduire une émotion brute et immédiate, un principe qui se retrouve dans “Bosse”.
Découvrir "Bosse" à la Galerie Hurtebize
La Galerie Hurtebize à Cannes vous convie à découvrir “Bosse” et à plonger dans l’univers expressif et dynamique de Georges Mathieu. Cette pièce unique est un véritable témoignage de son approche artitique novatrice. “Bosse” est une invitation à ressentir l’énergie créatrice de Mathieu et à apprécier la beauté de l’abstraction lyrique dans toute sa splendeur.
Céline Fernandez
Forte d’une expérience de 15 ans dans le marketing et la communication, Céline a travaillé pour de grandes sociétés telles que le Public Système, le Groupe Galerie Lafayette et plusieurs agences de communications. Depuis plus de 4 ans, elle gère la communication de la galerie à travers le site internet, les réseaux sociaux et les médias traditionnels.
Sources :
[1] https://georges-mathieu.fr/publications/nature-calligraphique-de-loeuvre-de-georges-mathieu/
Hans Hartung : Une Exploration de son Abstraction Lyrique
Hans Hartung, né en 1904 en Allemagne, est une figure centrale de l’art abstrait du XXe siècle. Son œuvre, marquée par une recherche incessante de nouvelles formes d’expression, témoigne de son génie créatif et de son influence durable sur l’art moderne. À travers ses œuvres, Hartung a exploré diverses techniques et styles, évoluant constamment et repoussant les limites de l’abstraction. Cet article explore trois œuvres clés de Hartung, réalisées en 1939, 1976 et 1988, illustrant son parcours artistique et l’évolution de sa technique.
Une Œuvre de 1939 : une Inspiration Géométrique
En 1939, l’année de son mariage avec Roberta Gonzalez, Hans Hartung crée une œuvre marquante qui témoigne de sa courte exploration d’une abstraction à l’inspiration géométrique. Cette période de son travail se caractérise par un éloignement de ses représentations abstraites habituelles, se concentrant plutôt sur les formes, les lignes et les structures.
Cette pièce de 1939 est emblématique de cette phase expérimentale. Elle présente une composition équilibrée de formes géométriques et de lignes dessinées avec une grande précision et délicatesse, reflétant la recherche minutieuse de Hartung pour une nouvelle esthétique. Les nuances de gris et de beige dominent la palette, créant une ambiance sobre et élégante qui met en avant la pureté des formes.
L’œuvre montre également l’influence de l’art moderne européen, notamment du cubisme et du constructivisme, mouvements qui ont profondément marqué Hartung dans sa quête d’innovation artistique. Bien qu’il ne soit pas certain que cette pièce soit un cadeau de mariage, elle représente un lien intime entre sa vie personnelle et son évolution artistique.
Pour apprécier pleinement cette œuvre, il faut considérer non seulement sa beauté visuelle mais aussi son contexte historique. Elle marque une étape importante dans la carrière de Hartung, caractérisée par une recherche constante d’innovation et d’expression artistique.
L'Abstraction des années 70 : une période de mutation
Dans les années 70, Hans Hartung se trouve dans une période transitoire marquée par le passage des techniques de grattage des années 1960. Cette période est caractérisée par un style d’abstraction où il utilise des coups de pinceau énergiques et spontanés pour exprimer une intensité et une liberté nouvelles par rapport à ses premières explorations géométriques.
Cette œuvre de 1976 qui se caractérise par des lignes noires tourbillonnantes et des éclats de couleur vibrante, illustre bien cette période. Hartung adopte ici une approche gestuelle, où chaque coup de pinceau semble être une extension directe de son état d’esprit. Le bleu vif, traversant l’œuvre, ajoute une profondeur et une vitalité qui contrastent magnifiquement avec les tons plus sombres.
Le bleu n’est pas choisi au hasard ; il démontre la capacité de Hartung à utiliser la couleur pour évoquer différentes atmosphères. Symbole de calme et de sérénité, le bleu se mêle à la turbulence des lignes noires, créant une tension visuelle captivante.
Cette œuvre illustre également son éloignement de la technique de grattage typique des années 60 et une nouvelle approche de l’abstraction.
L’abstraction lyrique de Hartung reflète une quête de liberté et d’expression pure. En se libérant des contraintes formelles, il parvient à transmettre des sentiments et des sensations avec une immédiateté rare. Son travail de 1976 incarne cette recherche d’une communication artistique directe et instinctive.
Une Œuvre de 1988 : L'Aboutissement Ultime de l'Abstraction d’Hartung
Les années 1980 marquent la dernière période de sa carrière, aboutissement ultime de son abstraction, très différente de l’idée que l’on se fait de sa peinture antérieure. À partir de 1986, Hartung est très affaibli et ne peut plus manipuler les instruments qu’il utilise habituellement pour peindre. Il se tourne alors vers des techniques innovantes, travaillant sur la projection des flux de peinture en utilisant des tyroliennes, des pistolets sans air et des machines à sulfate de jardin.
Cette œuvre de 1988, créée juste après la mort de sa femme Anna-Eva Bergman en 1987 et l’année précédant son propre décès, est typique de son travail durant cette période. Hartung s’émancipe des formes traditionnelles et articule son travail autour de deux vocabulaires récurrents : l’entrelacement et la couleur zone par zone. Il crée un fond à l’aide d’un pistolet qui pulvérise la couleur de manière nébuleuse, puis dessine par-dessus avec un pulvérisateur de jardin. Les couleurs, dominées par des nuances de bleu et de blanc, montrent une maîtrise technique et une sophistication accrue dans son utilisation des matériaux. Le contraste entre les éclats de bleu et les textures blanches crée une composition visuelle riche, illustrant l’évolution de son abstraction lyrique. Un mouchetage jaune fluo subtil apparaît également dans l’œuvre, ajoutant une touche de luminosité et de profondeur, et démontrant une fois de plus la capacité de Hartung à exploiter chaque nuance pour enrichir ses compositions.
Hartung aborde les nouveaux outils avec la même curiosité et rigueur qu’il avait pour les techniques plus traditionnelles. Il expérimente, passant de la découverte à la maîtrise, mémorisant physiquement les possibilités offertes par ces nouveaux outils.
L’œuvre de 1988 reflète cette exploration technique, avec une exécution rapide et maîtrisée qui caractérise son style. La rapidité d’exécution est une caractéristique essentielle de cette œuvre. Les outils utilisés exigent une double maîtrise : celle du geste et celle du temps. Hartung, qui a toujours expérimenté la dimension temporelle de ses techniques, sait parfaitement comment jouer avec ces éléments pour créer des compositions dynamiques et émouvantes.
Hans Hartung a laissé une empreinte indélébile sur l’art abstrait, explorant sans cesse de nouvelles formes d’expression. Ses œuvres de 1939, 1976 et 1988 témoignent de son évolution stylistique et de sa capacité à innover constamment. À travers ses différentes période Hartung a toujours cherché à capturer l’essence de l’émotion et du mouvement, laissant un héritage artistique riche et varié.
Céline FERNANDEZ
Forte d’une expérience de 15 ans dans le marketing et la communication, Céline a travaillé pour de grandes sociétés telles que le Public Système, le Groupe Galerie Lafayette et plusieurs agences de communications. Depuis plus de 5 ans, elle gère la communication de la galerie à travers le site internet, les réseaux sociaux et les médias traditionnels.