Daniel Buren - Exploration Visuelle et Spatiale à la Galerie Hurtebize
La Galerie Hurtebize est fière de présenter des œuvres d’artistes qui ont marqué l’histoire de l’art. Daniel Buren, avec sa rigueur formelle et sa capacité à transformer des espaces avec de simples motifs répétitifs, est un ajout précieux à notre collection. Notre galerie met en lumière les œuvres qui interrogent, transforment et inspirent. Cette œuvre de Buren est une invitation à reconsidérer les espaces urbains, à travers la vision unique d’un maître de l’abstraction.
Le Langage des Formes et Couleurs de Daniel Buren
L’œuvre de Daniel Buren, présentée ici par la Galerie Hurtebize, illustre parfaitement l’approche artistique radicale de l’un des plus influents artistes contemporains. Cette pièce se caractérise par l’utilisation emblématique des lignes géométriques, notamment des carrés rouges et blancs juxtaposés sur un fond où les contrastes sont accentués par une zone noire profonde. Ces formes simples, organisées avec rigueur, créent un jeu de perspectives fascinant qui plonge l’observateur dans une exploration optique et spatiale.
Ce Qui Rend Cette Œuvre Unique
Ce Qui Rend Cette Œuvre Unique
Cette œuvre de Buren est immédiatement reconnaissable par la symétrie de ses motifs et l’utilisation minimaliste des couleurs rouge, blanc et noir. Le choix de la palette restreinte met en évidence la structure de l’œuvre et évoque une interaction entre le plan bidimensionnel et l’espace tridimensionnel. Les carrés, soigneusement disposés, semblent se déployer le long de deux murs qui s’élèvent, ce qui amplifie l’effet de profondeur et provoque un sentiment de mouvement visuel.
L’usage des couleurs est également frappant : le rouge intense contraste avec le blanc pur, créant un effet de lumière et de volume, tandis que la partie noire donne l’impression de solidité et de fondation, ancrant l’œuvre dans l’espace.
La Signification du Travail de Daniel Buren
Daniel Buren est connu pour ses interventions in situ et ses œuvres publiques qui jouent avec l’espace architectural. Le thème de la répétition des motifs géométriques est central dans sa pratique, et cela peut être observé dans cette pièce exposée à la Galerie Hurtebize. Buren explore les concepts de limite, de contexte, et la manière dont l’environnement influence la perception de l’art.
Cette œuvre utilise les codes de l’abstraction géométrique et amène les spectateurs à percevoir les murs comme des surfaces dynamiques.
Pourquoi Acquérir une Œuvre de Daniel Buren ?
Pourquoi Acquérir une Œuvre de Daniel Buren ?
Posséder une œuvre de Daniel Buren est avant tout une immersion dans le monde de l’art conceptuel et minimaliste. Ses œuvres sont des pièces de réflexion qui interrogent les espaces et les limites du cadre artistique. En tant que collectionneur, avoir un Buren signifie participer à une histoire artistique vivante et influente, où le langage visuel de l’abstraction rencontre l’expérimentation spatiale.
Les collectionneurs apprécient ses œuvres pour leur capacité à transformer l’espace dans lequel elles sont présentées, créant des environnements qui stimulent la pensée critique et esthétique. De plus, Buren est un artiste dont la renommée est internationale, ses œuvres sont présentes dans les plus grandes collections et expositions à travers le monde, garantissant leur valeur tant artistique qu’investissement.
Le Pouvoir Visuel de Buren
Le Pouvoir Visuel de Buren
Daniel Buren, par sa maîtrise des couleurs et des motifs répétitifs, continue de captiver et de transformer les espaces. Cette œuvre, avec sa combinaison unique de rouge, blanc, et noir, en est la parfaite illustration. À la Galerie Hurtebize, nous sommes ravis de pouvoir offrir à nos visiteurs une chance de voir et d’acquérir des œuvres qui repoussent les limites traditionnelles de l’art. Venez explorer, expérimenter et enrichir votre collection avec l’un des noms les plus emblématiques de l’art contemporain.
Visitez la Galerie Hurtebize pour Découvrir Daniel Buren
Visitez la Galerie Hurtebize pour Découvrir Daniel Buren
Nous vous invitons à découvrir cette pièce fascinante de Daniel Buren et bien d’autres œuvres d’artistes majeurs du XXe et XXIe siècles. N’hésitez pas à nous contacter pour en savoir plus sur les œuvres disponibles ou pour organiser une visite personnalisée.
Céline FERNANDEZ
Avec 15 ans d'expérience en marketing et communication, Céline a travaillé pour de grandes entreprises telles que l'agence Hopscotch, le Groupe Galerie Lafayette et plusieurs agences de communication. Depuis plus de 5 ans, elle gère la communication de la galerie à travers le site internet, les réseaux sociaux et les médias traditionnels.
Entretien avec Michel MOUSSEAU
Découvrez notre entretien exclusif avec Michel Mousseau, artiste peintre autodidacte. À l’occasion de notre exposition “ Michel Mousseau, Les Années 60 “, l’artiste partage avec nous son parcours unique, ses influences artistiques, et sa vision singulière de la peinture. De ses premières révélations esthétiques aux nues et natures mortes emblématiques de sa production des années 60, découvrez les réflexions et les émotions qui ont façonné son œuvre. Plongez avec nous dans l’univers captivant de Michel Mousseau et explorez les thèmes et techniques qui font de son travail une célébration vibrante de la lumière et de la couleur.
Q1 Pouvez-vous nous parler de votre parcours artistique et de ce qui vous a conduit à devenir peintre ?
Je suis autodidacte, sans formation artistique formelle. Adolescent, j’ai eu la chance, lorsque j’étais au lycée, de voir, chez la mère d’un camarade, elle même peintre, d’authentiques tableaux de Soutine et de Modigliani. Ce fut une révélation.
Par ailleurs, toujours au lycée, les petits films sur la peinture de toutes les époques que nous passait, en classe de dessin, notre professeur, Monsieur Jean Couy, peintre, ont été très formateur pour moi. Il m’a fait découvrir Cézanne.
J’ai dessiné très tôt, beaucoup de petits dessins très précis, que j’ai malheureusement jetés. Par la suite, je suis allé en auditeur libre à des cours du soir de peinture et de dessin Boulevard du Montparnasse à Paris. J’étais très assidu mais n’ai jamais reçu de conseils de la part des peintres ou dessinateurs qui professaient là.
Ma première émotion esthétique a été la découverte de l’océan à Pornic. Venu de Paris à vélo, je me rappelle la violence de cet éblouissement, cet horizon si lointain de la mer.
Je dois ajouter que ce qui me paraît avoir été très formateur dans mon itinéraire de peintre ce sont les univers de mes deux grands parents. L’un était maréchal ferrant, l’autre boulanger. J’ai l’image de la forge, c’était un antre très Noir. Et il y avait cet éclat du fer Rouge sur l’enclume au milieu. Ces deux mondes, l’un de Noir et de feu, l’autre poudreux, blanc de farine rendant toute chose claires et soyeuses, sol et murs compris, ces deux mondes ont engendré une base chromatique que je n’ai cessé d’élaborer.
Q2 Quels artistes ou mouvements artistiques ont le plus influencé votre travail, en particulier dans les années 60 ?
J’ai découvert Cézanne, Rembrandt, Gainsborough. Cézanne et Matisse me sont familiers. Je découvre Les Ménines de Vélasquez au Prado à Madrid. C’est aussi l’époque où je vois de grandes expositions consacrées à Picasso, Poussin dont Les Saisons me touchent profondément. Mais ce qui m’a frappé vraiment en premier dans la peinture, oui c’est De Staël. Klee, Mondrian, Joan Mitchell sont parmi les peintres dont le travail m’intéresse tout particulièrement. Jean Hélion fait aussi partie de mes découvertes d’alors.
Q3 Qu’est-ce qui vous a inspiré pour créer les nues et les natures mortes présentées dans cette exposition ?
J’ai été frappé par l’œuvre de Richard Lindner par exemple. c’est un peintre américain. Le problème fondamental chez lui, c’est ce travail du rapport des choses et de la chair, la chair qui est un élément particulier de ce qui nous entoure. J’ai aimé peindre des nus, avec leur dessin, leur mouvement.
Je considère mon travail de peintre comme une quête, une recherche, recherche à laquelle j’associe la notion de plaisir. Recherche et plaisir sont pour moi deux mots qui définissent mon attitude devant la peinture. J’ai abandonné la Sorbonne et le merveilleux Jankélévitch pour vivre la peinture.
Q4 Pouvez-vous nous expliquer votre choix de couleurs et de textures dans vos tableaux des années 60 ?
Je reviens à l’image de la forge. Cette question de l’origine, sous plusieurs aspects y compris la référence à Courbet, est au cœur de ma recherche. Courbet et l’Origine du monde plutôt que les impressionnistes. C’est peut être de là que vient mon goût pour le Noir, parce que le Noir engendre la lumière, reçoit la lumière, alors que le Jaune la renvoie. Le Jaune c’est brillant, c’est comme l’or. Soulages n’a travaillé qu’avec du Noir, mais ses noirs sont souvent de couleurs.
Sur une longue période, je me suis intéressé à « la Fabrique du Noir », c’est le Noir en tant que lumière interne. C’est à dire que le Noir, il est soit Rouge soit bleu, chaud ou froid, il est lui même une couleur variée, alors que le Jaune citron, il est toujours Jaune citron, il est un peu bête, il ne renvoie que le Jaune citron.
J’insisterai sur le caractère continu de mon travail. S’il y a des périodes, ce sont des périodes dans la continuité, la continuité étant la lumière et donc la lumière à partir de ce que j’appelle « La vraie couleur des choses ». C’est un titre qui m’a été donné par le poète Georges Schehadé. La vraie couleur des choses, c’est ce que je cherche.
Mais enfin il ne faut pas oublier le plaisir fondamental d’étaler la couleur, de recevoir la couleur dans l’oeil, c’est mystérieux, c’est magnifique.
Q5 Comment abordez-vous le thème de l’intimité dans vos nues ?
Mon propos est la peinture. Il ne s’agit pas pour moi de reproduire, de représenter « des choses », un objet, un corps, un paysage mais de saisir ce qui accroche la lumière.
On a dit de mes Nues qu’elles paraissaient « pensives ». Pensives, oui, dans la mesure où je ne raconte pas d’histoires. Je dirais plutôt détachées, avec une certaine mise à distance contemplative. C’est complètement sensuel, dans la mesure où un corps humain n’est pas un objet mais un réceptif de la lumière.
Peindre c’est d’abord voir et faire voir. Révéler sans s’attacher à l’anecdote. La peinture dit le réel dans sa fugacité et son étrangeté. Elle donne à voir, elle est à voir. Ma peinture n’est ni descriptive ni narrative ni explicative. Je ne peins pas des objets, ou des nus mais je peins la lumière sur les objets, les corps, en rapport avec l’espace où ils sont.
Ne se pose donc pas la question de l’intimité même lorsqu’il s’agit d’un corps humain. Celui-ci est, avec ce qui l’entoure, un lieu qu’investit la peinture, laquelle se cherche pour et par elle-même.
Je vois dans mon travail une continuité, je le répète. Continuité dans la recherche de la lumière, de la matière, de ce qui résiste à un regard superficiel.
Peindre des nus n’est pas tenter de capter ou provoquer désir ou érotisme, c’est investiguer l’énigme du réel que tentent de cerner la forme, la texture, la couleur convoquées par le geste du peintre. Il revient au spectateur, s’il le souhaite, d’interpréter le motif, le sujet si c’est ce qui l’intéresse.
Q6 Comment l’époque des années 60 a-elle influencé votre art ?
Dans la période où j’ai peint les toiles que vous exposez, je ne suis pas du tout à l’affût des événements politiques ou autres. A cette époque je vis dans un milieu artistique et intellectuel où figurent Roland Topor, Olivier O. Olivier, les habitués de chez Castel. Pour le théâtre, je travaille avec Georges Wilson, Georges Vitaly et Daniel M. Maréchal, je vois Pierre Arditti, Claude Brasseur ou Sylvia Montfort, je suis en relation avec les galeristes Margueritte Motte et Robert de Bolli. Je rencontre beaucoup de poètes, dont André Salmon et Georges Schehadé. Je vis entre Paris, la Bretagne et le Var.
C’est en 1964 que commencent mes séjours annuels dans le Cotentin. J’y redécouvre l’immensité des ciels et de la mer. Ce qui donnera une nouvelle orientation à mon travail.
Q7 Quel message ou quelle émotion souhaitez vous transmettre à travers vos œuvres ?
Ouvrir les yeux. Regarder. Voir, voilà mon projet. Je suis un glouton optique. Le spectateur est libre.
Comment ne pas souhaiter que l’art reste au cœur de nos vies ?
Q8 Quelle est, selon vous, la place de l’art dans notre société actuelle ?
L’art aujourd’hui est plus orienté vers la représentation et l’illustration que vers l’approfondissement. L’art contemporain est plutôt lié au bricolage. Je dirais : Picasso c’est un bricoleur de génie.
Je pose la question, qu’est ce que « voir » ? Car si on ne voit plus, qu’est ce qui reste ? Rien. Qu’est ce que mourir, si ce n’est ne plus voir. ? La peinture c’est grave en somme, comme une Pierre de touche sur l’existence.
Peindre est un geste et une reconnaissance, une forme d’Hommage à la Création. C’est aussi un lieu de rencontre privilégiée avec soi-même et avec ceux qui ont contribué à faire du monde un lieu vivant.
Céline Fernandez
Forte d’une expérience de 15 ans dans le marketing et la communication, Céline a travaillé pour de grandes sociétés telles que le Public Système, le Groupe Galerie Lafayette et plusieurs agences de communications. Depuis plus de 4 ans, elle gère la communication de la galerie à travers le site internet, les réseaux sociaux et les médias traditionnels.
Francis GUERRIER, la Sculpture-Nature
D’une lignée d’artistes, de son grand père à ses deux filles, Francis Guerrier nait en 1964 à Marseille et vit aujourd’hui dans la maison de son enfance à Eygalières qu’il a agrémentée d’un immense atelier baigné de lumière.
Plus que la maîtrise de techniques artistiques, son milieu familial lui a transmis une forte sensibilité à l’art. Mais il attendra le décès de son père peintre Raymond Guerrier pour pouvoir se qualifier d’artiste et il choisira la sculpture, tournant le dos à la peinture pratiquée depuis 2 générations chez les Guerrier.
Il part pour Paris à 19 ans et, l’année suivante, commence son activité créatrice auprès de l’architecte-scénographe Pierre-Henri Magnin, qui lui fait découvrir l’univers du décor et de la scénographie et que Francis considère comme son Maître.
Il se marie et devient père très jeune, ce qui le pousse à créer sa société de création de décors et scénographies pour l’évènementiel à l’âge de 25 ans afin de subvenir plus sereinement aux besoins de sa famille. Pendant dix ans, pour répondre aux désirs de ses clients, il sera amené à maîtriser de nombreux outils et media : vidéo, laser, installations son et lumière, mais aussi matériaux de construction, bois et acier. Une expérience riche mais contraignante car chronophage et limitative : il veut étendre son domaine de création, laisser libre cours à son imagination et ne plus simplement honorer des commandes.
En 2000, âgé de 36 ans, il vend sa société et navigue pendant 4 mois en Méditerranée pour découvrir les sites inscrits au Patrimoine Mondial de l’UNESCO, de l’Italie à L’Egypte en passant par la Syrie. A son retour, il sait qu’il veut être sculpteur. Il opère alors une rupture dans sa carrière professionnelle pourtant florissante afin de se sentir en phase avec ses valeurs profondes et de répondre à l’impérieux besoin d’un retour aux sources. Dans un premier temps, il s’installe à Paris dans l’atelier de son grand-père qui fut aussi celui d’André Derain. Il découvre alors l’œuvre peint de son aïeul et cet univers devient sa principale inspiration. En 2002, il monte une première exposition de son œuvre sculpturale autour du ciel, du rêve et de la mémoire où il intègre la lumière à l’acier, au bois, au verre et au cuivre qui composent ses créations.
Mais Francis Guerrier a besoin de grandeur et rêve de créer du monumental « qui remet l’homme à sa place ». Il sent aussi que la nature et la lumière du sud lui sont nécessaires. Il s’installe en 2015 avec sa seconde épouse à Eygalières et retrouve ses racines. Tout en travaillant toujours mais ponctuellement en tant que scénographe afin de satisfaire sa passion du théâtre, il développe encore son savoir-faire et sa propre technique et peut enfin s’attaquer à la réalisation de sculptures aux dimensions impressionnantes, telle sa Plume de 12 mètres de haut. En 2005, la Galerie Guigon à Paris lui permet de présenter son nouveau travail de l’acier basé sur le pliage et la courbe.
« Je ne modèle pas mes sculptures, je travaille à partir d’une feuille de métal que je découpe et mets en forme. En honorant la matière, en respectant son énergie, son ressort, sa courbure possible, j’atteins l’équilibre, l’harmonie, j’y retrouve la nature… Et c’est elle, dans sa pureté mais aussi sa complexité qui est ma première inspiration. Les courbes, les lunes, les trajectoires et les spirales si souvent présentes dans la nature, du coquillage aux galaxies, sont mon écriture. Je ne cherche pas l’abstraction, mais au contraire, à me rapprocher des formes originelles. »
La tôle d’acier noir devient son medium de prédilection. Il met au point une technique d’incision du métal et de pliage à froid des plaques planes par laquelle il cherche à honorer la matière et trouver l’équilibre et l’harmonie après la lutte. Ses formes euclidiennes s’inspirent de la nature, du cosmos et des étoiles et le volume se crée par le pliage.
« C’est avec la tôle d’acier noir, dur et ressort, que mon échange avec la matière est le plus fort. Mon travail principal avec l’acier consiste en sa découpe mais surtout le pliage en courbe de la tôle. Si je dessine, c’est l’acier qui se met en forme et qui crée ses volumes par son énergie ».
Monumentales et pourtant légères, noires et malgré tout lumineuses, douces et anguleuses, ses sculptures aux lignes épurées, sobres et élégantes sont issues d’un procédé de fabrication très personnel à l’artiste qui se laisse guider par la résistance de la matière afin de trouver une véritable synergie entre l’œuvre et son environnement et offrir de nouvelles perspectives dans le paysage.
« De cette lutte avec le métal, je gagne si j’apprivoise, si j’honore la matière, j’atteins l’équilibre, l’harmonie, j’y retrouve la nature… »
« De cette lutte avec le métal, je gagne si j’apprivoise, si j’honore la matière, j’atteins l’équilibre, l’harmonie, j’y retrouve la nature… »
Fortes et énergiques tout en étant pures et sobres, les sculptures de Francis Guerrier nous séduisent par la volupté de leur courbe et l’élan de leur ligne. Véritable lien entre terre, ciel et mer, elles reflètent la personnalité de leur créateur : « La tête dans les étoiles et les pieds sur terre ».
Maud Barral
Après une expérience de 15 ans passés aux côtés de Jean Ferrero, directeur de la galerie historique de l’École de Nice et des Nouveaux Réalistes, Maud a ensuite défendu la jeune création contemporaine durant 5 ans, au sein de sa propre galerie, avant de rejoindre l’équipe de la Galerie Hurtebize en 2015.
50e Salon d'Antibes - Du 16.04 au 02.05 2022
50e SALON D’ANTIBES
Du 16.04 au 02.05 2022
LIEU
Esplanade du Pré des Pêcheurs, Antibes
OUVERTURE AU PUBLIC
De 10h30 à 19h30
Raoul Dufy, Mon Docteur le Vin, 1936
En 1822, la Maison Nicolas révolutionne le monde du vin en conditionnant les précieux nectars en bouteilles, permettant une consommation à domicile.
Dés 1930, afin de remercier ses clients les plus fidèles, Etienne Nicolas édite chaque année pour les fêtes de Noël un catalogue illustré par un artiste. Aujourd’hui, cette longue série de 35 ouvrages constitue pour les collectionneurs d’art et d’œnologie un véritable trésor. Au fil des ans, ce sont Kees Van Dongen, Jean Hugo, Bernard Buffet, André Derain, Bernard Lorjou, Raymond Guerrier ou Raoul Dufy entre autres qui ont collaboré à la réalisation de ces brochures.
Nous avons eu l’opportunité d’acquérir très récemment un ensemble exceptionnel de 7 dessins originaux de Raoul Dufy reproduits dans le catalogue de 1936 édité par les Etablissements Nicolas et Draëger, célèbre imprimeur-graveur de Montrouge, intitulé « Mon Docteur le Vin ». Les 20 aquarelles créées pour l’occasion ont d’ailleurs fait l’objet d’une exposition cette même année à la Galerie Bernheim-Jeune à Paris. Nous avons également trouvé une édition originale du livre, dédicacée par Dufy.
Dès la première page, le ton est donné : « Mon Docteur le Vin ?… Eh ! oui car ses préceptes vieux comme le monde sont justifiés chaque jour davantage par la science ». Le Maréchal Pétain, après la Première Guerre Mondiale, dans son introduction « Hommage au Vin », indique que « le vin a été, pour les combattants, le stimulant bienfaisant des forces morales comme des forces physiques – ainsi a-t-il largement concouru, à sa manière, à la Victoire ». Et les bienfaits du vin sont énoncés dans le sommaire : vitamines et radioactivité du vin ; le vin contre la fièvre typhoïde, la dépression, l’anémie, le diabète ou l’obésité ; le vin pour les reins, le maintien de la jeunesse et l’esthétique, le caractère et le moral ; indispensable aux écrivains, artistes et sportifs. Et enfin, le vin fait les beaux hommes et favorise la longévité ! La citation du Professeur P. PIERRET nous servira de conclusion : « Le vin porte avec lui la gaîté, la force, la jeunesse, la santé. C’est du soleil en bouteille ». Alors, qui mieux que Raoul Dufy pour illustrer un tel ouvrage ?
« Si je pouvais exprimer toute la joie qui est en moi » Raoul Dufy
Peintre de l’optimisme, de la fête et de la mondanité, Raoul Dufy promène un regard émerveillé sur le monde et transmet par sa peinture colorée et poétique, un sentiment joyeux de bien-être et de vie. Comme le dit si bien Pierre Camo dans « Dufy, l’Enchanteur » (ed. Marguerat, 1947) « Tout y est frais, vif, clair, joyeux comme le printemps dans la nature ou la jeunesse dans la vie ». Les titres octroyés aux expositions et divers hommages consacrés à l’artiste en témoignent : « Raoul Dufy. Le Plaisir » (Musée d’Art Moderne de Paris, 2008) ; « Raoul Dufy. A Spectacle of Society » (Connaught Brown Gallery, Londres, 2016) ; « Les Couleurs du bonheur » (Musée Jean cocteau, Menton, 2017) ; « La Légèreté de Raoul Dufy » (Musée Angladon, Avignon, 2017).
Son style correspond exactement à l’esprit de « Mon Docteur le Vin », ouvrage liant humour, finesse et précision.
A l’âge de 13 ans déjà, le jeune Raoul impose à sa famille de musiciens son choix de devenir peintre et quitte sa Normandie natale pour se former à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris. Influencé dans un premier temps par les Impressionnistes puis par l’éclat de la couleur chez les Fauves, il admire plus que tout autre Cézanne et c’est d’ailleurs sur les terres provençales chères à celui-ci qu’il trouvera son propre langage et développera son principe de la « lumière-couleur ».
« En 1919 Dufy devient subitement Dufy. La main se libère, son trait gagne en souplesse et en vigueur. Surtout il s’adonne avec fougue à l’aquarelle qui lui permet de rendre la beauté des paysages de Provence, leurs transparences et leurs lumières. (…) Sa peinture acquiert un dynamisme nouveau. Les formes gagnent en légèreté et en équilibre. Son dessin est plus rapide, plus exalté. Il ressent un désir de créer qui reflète toute sa joie d’artiste conscient d’être parvenu à maturité et tout le bonheur d’un monde désormais libéré ».
Fanny Guillon Laffaille
« En 1919 Dufy devient subitement Dufy. La main se libère, son trait gagne en souplesse et en vigueur. Surtout il s’adonne avec fougue à l’aquarelle qui lui permet de rendre la beauté des paysages de Provence, leurs transparences et leurs lumières. (…) Sa peinture acquiert un dynamisme nouveau. Les formes gagnent en légèreté et en équilibre. Son dessin est plus rapide, plus exalté. Il ressent un désir de créer qui reflète toute sa joie d’artiste conscient d’être parvenu à maturité et tout le bonheur d’un monde désormais libéré ».
Fanny Guillon Laffaille
Les caractéristiques essentielles du style de Raoul Dufy sont nées et ne le quitteront plus : dissociation du trait et de la couleur ; figures esquissées mais dynamiques et bien vivantes ; courbes potelées et voluptueuses ; lignes simples, souples et expressives ; flamboyance de la couleur qui devient lumière. En 1936, année de la publication de « Mon Docteur le Vin », Dufy est déjà mondialement connu et se voit consacrer des expositions personnelles à New-York, Bruxelles, Prague…
Doté d’un exceptionnel don de dessinateur et de coloriste, c’est par le dessin et plus précisément par l’aquarelle qu’il révèle son véritable talent et libère son geste vif et gracieux. Dès les années 30, Dufy donne de plus en plus de place à son œuvre graphique et travaille les possibles offerts par l’usage de ses « flaques de couleurs » qui précèdent sa ligne.
"Tout dessin de Raoul Dufy est en quelque sorte sa signature
et ce qu'on est convenu d'appeler signature inimitable"Jean Cocteau
"Tout dessin de Raoul Dufy est en quelque sorte sa signature
Jean Cocteau
Raoul Dufy ne cherche pas à figurer la matérialité mais offre une interprétation très libre et subjective de son sujet où réalité et imaginaire s’entrecroisent. Si l’on retrouve des thèmes et motifs récurrents dans son œuvre (orchestres, paysages, portraits, courses hippiques…), l’artiste est éclectique et s’exprime par divers media, multipliant les expériences : dessin, peinture, sculpture mais aussi arts décoratifs, illustration, tapisserie, décors et costumes. Sa sureté calligraphique, la simplicité et l’épuration de son sujet, son sens extraordinaire de la composition, la souplesse de ses lignes et l’éclat des couleurs dissociées du trait resteront reconnaissables entre tous, quel que soit le support choisi.
Travailleur acharné, il ne produira pas moins de 4.000 dessins et 2.000 toiles, entre autres céramiques, tissus, tapisseries… carrière féconde s’il en est et le succès et la reconnaissance internationale sont au rendez-vous ! Un an avant sa mort, en 1952, la XXVIe Biennale de Venise lui octroie le Grand Prix de la Peinture pour couronner l’ensemble de son œuvre.
Découvrez un extrait du livre “Mon Docteur le Vin”.
Maud Barral
Après une expérience de 15 ans passés aux côtés de Jean Ferrero, directeur de la galerie historique de l’École de Nice et des Nouveaux Réalistes, Maud a ensuite défendu la jeune création contemporaine durant 5 ans, au sein de sa propre galerie, avant de rejoindre l’équipe de la Galerie Hurtebize en 2015.
Les dessins de Venet
Bernar VENET, artiste français né en 1941 vivant entre la France et les Etats-Unis depuis les années 60, est aujourd’hui mondialement connu pour ses sculptures et reconnu pour ses installations monumentales dans le domaine public.
Nous souhaitons ici mettre l’accent sur une autre partie de son travail : l’œuvre graphique. Nous appuierons cet article sur deux travaux sur papier récemment acquis par la galerie et qui illustrent parfaitement l’importance du dessin dans la démarche créatrice du sculpteur.
Bernar VENET – Two Undetermined Lines, 1989 – Pastels gras sur papier – 76.2 x 76.2 cm
« D’abord, j’ai une vision. Ensuite, je fais un petit dessin avec comme principale précaution la question des proportions »
Dès ses premières expériences artistiques, Bernar VENET donne au dessin une place prépondérante et omniprésente. D’abord formules mathématiques couchées à l’encre sur de grands papiers, puis schémas techniques industriels présentant les caractéristiques physiques d’un objet réalisé et présenté concomitamment en volume, les œuvres graphiques de Venet sont indissociables de ses sculptures.
Comme chez de nombreux artistes, le dessin constitue la première étape du travail de Bernar Venet et c’est par ce biais qu’il va construire son projet sculptural. D’ailleurs, le sculpteur se sent derrière chaque ébauche de l’artiste : le relief et les perspectives font de chaque dessin une sculpture murale. L’œuvre en aplat parait être déjà présente en volume, elle semble sortir de son cadre. Ici, le dessin préparatoire n’est pas une esquisse mais bien une œuvre à part entière, aboutie, qui se suffit à elle-même et nous présente l’essentiel du sujet auquel Venet va donner vie. Mouvement, relief, texture et couleurs du pastel nous offrent l’aspect granuleux et rouillé de l’acier Corten qui constituera le matériau de la sculpture à naître. L’attention est déjà tout entière concentrée sur la forme, aucun détail superflu ne vient perturber le regard. Ingres donnait ce conseil à ces élèves : « Ayez tout entière dans les yeux, dans l’esprit, la figure que vous voulez représenter, et que l’exécution ne soit que l’accomplissement de cette image déjà possédée et préconçue ». D’un geste vif, sobre, puissant et élégant, Venet va droit vers son but, suit sa Ligne, élément central de son œuvre depuis les années 60, dont il ressent déjà le volume, et reste fidèle à ce qu’il nomme le principe d’équivalence qui permet de transmettre un même contenu par des canaux différents.
La seconde étape sera la réalisation en fonderie de la sculpture en acier noir ou Corten d’après le dessin. Puis, dans un troisième temps, l’artiste cherchera à donner encore une autre vision de son œuvre en partant cette fois d’une vue photographique de sa sculpture.
Il y a donc chez Venet une circularité absolue entre le dessin, la sculpture et la photographie. La forme et ses métaphores sont contiguës et traduisent la volonté de l’artiste d’aboutir à l’objet absolu, celui dont l’aspect ne renverrait qu’à lui-même sans expressivité, totalement neutre, dépersonnalisé. Là était déjà le but de Bernar Venet lors de ses premières expériences artistiques basées sur l’utilisation de diagrammes et de formules mathématiques, ou encore à travers sa performance autour du « tas de charbon » : « Le charbon, posé librement en tas, libérait la sculpture des aprioris de la composition imposée par l’artiste ». Le matériau, toujours pauvre (charbon, goudron, acier…), utilisé pour ses capacités propres, décide lui-même de sa forme qui sera différente à chaque utilisation, permettant ainsi à la personnalité de l’artiste de s’effacer derrière son œuvre. Par les matériaux bruts et industriels qu’il choisit, Venet appuie encore sur la radicalité et l’autoréférentialité de sa recherche : l’œuvre ne doit parler que d’elle-même et non pas de l’artiste. C’est sur ce principe de monosémie qu’il base sa réflexion depuis ses débuts.
Bernar VENET – Ligne Indéterminée, 2016 – Photographie et fusain sur papier – 220 x 153 cm
Cette Ligne Indéterminée réalisée en 2016 est tout à fait représentative du style et de la force du travail de Venet : à la fois minimale et monumentale voir colossale, la ligne accapare l’espace par sa présence et son mouvement. Nous sommes ici face à ce que l’on pourrait qualifier de troisième étape de son travail : après le dessin préparatoire et la réalisation de la sculpture, l’artiste cherche à donner une autre vision de ce volume. Il va alors choisir un angle de vue qu’il fixe photographiquement et qu’il va retravailler en aplat. La photo est ensuite découpée suivant les contours de la forme sculpturale, contrecollée sur un grand papier blanc puis retravaillée au fusain. Cet outil, fait à partir de charbon de bois (tiens tiens…), utilisé dès la préhistoire dans l’art pariétal, brut s’il en est, est généralement associé aux travaux préliminaires car il est très facilement effaçable. Ici encore, Venet est à contre-courant. Il glorifie le fusain par son utilisation sur l’œuvre finale. Les caractéristiques propres du charbon vont lui permettre d’ajouter de la profondeur à son œuvre et de jouer avec la lumière par les variations de la valeur du noir, plus ou moins estompé. La texture rugueuse et brute du fusain peut aussi rappeler le toucher de l’acier. Et la boucle est bouclée !
« Elargir le champ du monde visuel »
Bernar Venet devient artiste à une époque où l’abstraction lyrique explose en France et l’art conceptuel aux Etats-Unis. Il n’adhère pas à ces mouvements et cherche autre chose pour élargir le champ de la création. Il va donc trouver ailleurs son inspiration, dans des disciplines étrangères au monde de l’art telles que les mathématiques, la géométrie ou la physique.
Son travail va se développer autour d’un thème : la Ligne, qui deviendra droite, courbe, indéterminée avant de se transformer en Arcs et en Angles. Dès ses prémices, son œuvre est radicale voire austère au regard de la création abstraite des années 60, généralement lyrique et colorée. Utilisant le noir et des matériaux industriels, par une gestuelle minimum et délibérément inexpressive, il a la volonté d’aboutir à l’objet absolu, celui dont la forme ne renverrait qu’à lui-même et non au « style » de l’artiste. Il restera fidèle aux principes initiaux de sa création (principe d’équivalence, refus de l’esthétique et principe de monosémie) sur lesquels il fonde une œuvre protéiforme : peintures, sculptures, dessins, photographies, architecture, poésie, œuvres sonores, films…
Artiste majeur de l’art conceptuel et minimal, père de l’art informel né avec son « tas de charbon », Bernar VENET est aujourd’hui présent dans une soixantaine de Musées dans le monde et il reçoit de nombreuses commandes, publiques et privées, pour des installations permanentes et souvent monumentales.
Maud Barral
Après une expérience de 15 ans passés aux côtés de Jean Ferrero, directeur de la galerie historique de l’École de Nice et des Nouveaux Réalistes, Maud a ensuite défendu la jeune création contemporaine durant 5 ans, au sein de sa propre galerie, avant de rejoindre l’équipe de la Galerie Hurtebize en 2015.
MODERNE ART FAIR - La Galerie est de retour dans les salons parisiens
Chers Amis, Chers Collectionneurs,
Après bientôt deux ans sans salon ni foire, nous sommes réellement impatients de venir vous retrouver à Paris pour notre participation à MODERNE ART FAIR, foire qui remplace ART ELYSEES que nous suivons depuis plus de 10 ans. C’est donc par fidélité, mais aussi pour palier au manque de nos contacts parisiens, que nous sommes de retour sur la scène artistique de notre chère capitale.
Ces derniers mois, frustrés de ne pouvoir participer ou organiser des évènements à l’étranger, nous avons profité de cette souplesse de notre emploi du temps pour nous intéresser plus sérieusement au marché de l’Art Contemporain. Nous restons bien sûr fidèles à nos passions et attachés à l’achat et la vente d’œuvres majeures des artistes des années 50 et présenterons du 21 au 25 octobre des toiles de Jean-Michel ATLAN, Bernard BUFFET, André MARFAING, Georges MATHIEU, Jean MIOTTE … artistes qui ont fait la renommée de notre galerie.
Également, nous accrocherons sur ces cimaises temporaires nos coups de cœur contemporains, certains déjà connus et reconnus à l’international et d’autres que nous souhaitons vous faire découvrir : ABOUDIA, LEE Bae, Julien COLOMBIER, Jan KOLATA, Michel MOUSSEAU, Jean-Jacques MARIE …
Cette année, nous consacrerons aussi une partie de notre stand à la présentation d’œuvres sur papier de grandes signatures. Des dessins de Joan MIRÒ, Henri MICHAUX, CHU Teh-Chun et Serge POLIAKOFF, acquis en collections privées et accompagnés des certificats d’authenticité des experts agréés, vous permettront d’apprécier la finesse du trait ou la maîtrise des couleurs de ces artistes et de considérer le travail sur papier comme une œuvre à part entière et non comme une étude préparatoire.
Cette nouvelle sélection nous offre la possibilité de présenter des œuvres de qualité adaptées à tous types de budget. Envie d’un coup de cœur à petit prix ou d’une réflexion en termes de placement financier ? Nous sommes là pour vous guider, vous conseiller et répondre à vos attentes.
Nous vous attendons nombreux sur les Champs-Elysées, à deux pas du Grand Palais Ephémère et de la FIAC afin de vous présenter nos dernières acquisitions et enfin pouvoir vous revoir !
Maud Barral
Après une expérience de 15 ans passés aux côtés de Jean Ferrero, directeur de la galerie historique de l’École de Nice et des Nouveaux Réalistes, Maud a ensuite défendu la jeune création contemporaine durant 5 ans, au sein de sa propre galerie, avant de rejoindre l’équipe de la Galerie Hurtebize en 2015.
Aboudia, artiste engagé porte-parole de la jeunesse abidjanaise
D’Abidjan à Brooklyn
D’Abidjan à Brooklyn
Abdoulaye Diarrasouba dit ABOUDIA est né en 1983 à Abidjan en Côte d’ivoire. Il devient peintre, contre l’avis de ses parents et de ses enseignants qui lui prédisaient une carrière de « Taggeur ». En 2003, il est diplômé du Centre d’Art Technique des Arts Appliqués de Bingerville.
Aboudia est repéré en 2011 par la critique pour ses œuvres qui témoignent de la violence qui s’abat en Côte d’Ivoire pendant la guerre civile et les nombreuses émeutes qui ont lieu après les élections présidentielles. Ses œuvres sont diffusées à travers le monde grâce aux photographies réalisées par Finbar O’Reilly pour Reuters, et sont très rapidement exposées à la galerie Jack Bell à Londres en 2012 et à la galerie Cécile Fakhoury à Abidjan en 2013, où il collabore notamment avec l’artiste ivoirien Frédéric Bruly Bouabré. Sa présence dans l’exposition « Pangea II : New Art From Africa and Latin America » à la Saatchi Gallery de Londres en 2014 l’expose aux côtés d’une génération émergente de jeunes artistes africains et sud-américains. Ses œuvres sont fréquemment présentées lors d’expositions personnelles à Abidjan, Londres, New- York, Paris et Dakar. Il créé la Fondation Aboudia à Bingerville en 2018 pour soutenir les enfants et les jeunes artistes.
Le travail d’Aboudia est présent dans de nombreuses collections, notamment celle de la Saatchi Gallery à Londres, du Nevada Museum of Art à Reno aux États-Unis, ou encore de la Tiroche DeLeon collection en Israël.
En mars 2021, une œuvre de 2013 a été vendue 189 000 euros chez Christie’s à Londres ce qui constitute son dernier record en vente publique.
Il vit aujourd’hui entre Asu (son village natale) et Brooklyn.
Le fondement de son style et de sa technique
Le fondement de son style et de sa technique
Il commence par travailler sur des grandes toiles de 3 x 4 mètres. Il continue de se démarquer en réalisant des formats monumentaux de 30, 60 mètres.
Il définit son style comme urbain, « du street art qui parle de graffiti ». Influencé par les graffitis d’Abidjan et les statues traditionnelles d’Afrique de l’Ouest, on le compare naturellement à Jean-Michel Basquiat. Le célèbre artiste utilise également le terme « Noutchy » qui désigne l’association de plusieurs langues de Côte d’Ivoire et le français, pour caractériser son œuvre. Son art est un pont entre l’esthétique contemporaine occidentale et les problèmes d’une société africaine en pleine mutation.
Dans son œuvre à forte teneur biographique et contestataire, il dévoile une facette pauvre d’Abidjan avec ses quartiers modestes, loin des images idéalisées de l’Afrique. Sa plus grande source d’inspiration provient des enfants des quartiers défavorisés de la capitale ivoirienne qui n’ont pas eu d’éducation et rêvent de jours meilleurs. Le sujet de son œuvre se concentre essentiellement sur cette thématique car il considère les enfants et l’éducation comme les piliers d’une nation. Il raconte que c’est en descendant le quartier de Treichville à Abidjan qu’il observa les enfants s’exprimer sur les murs en faisant des graffitis. Il regarde ce petit garçon qui veut être médecin, se dessiner avec une blouse blanche. Une autre petite fille qui se rêve actrice s’immerge dans son imaginaire en dessinant une scène de film. C’est de cette façon qu’il crée son identité, en empruntant l’écriture de ces enfants avec cette gestuelle naïve et colorée pleine de vitalité et d’énergie. Il se met dans la peau d’un enfant de cinq ans pour créer et utilise les matériaux comme le carton, le charbon ou encore la craie, pour rester dit-il, proche de la réalité de ces enfants et respecter leur histoire.
Crédit photo : Mobio Hermann Apohi, photographe basé à Abidjan, Côte d’Ivoire – https://www.abidjangraffiti.com
Artiste cosmopolite, il construit son œuvre comme un manifeste anti-violence avec très peu de moyens techniques. Il se fait porte-parole de cette jeunesse abidjanaise démunie et met en lumière leur cause à travers ses œuvres tout en se posant des questions fondamentales sur la nature du monde.
« Si on décide de faire la guerre pourquoi on ne peut pas décider de faire la paix et d’aider les gens qui dorment dans la rue. On a ce pouvoir-là. Qu’est-ce qui ne va pas dans ce monde ? C’est cette question que je me pose et dont j’aimerais trouver la réponse.» 2
Crédit photo : Mobio Hermann Apohi, photographe basé à Abidjan, Côte d’Ivoire – https://www.abidjangraffiti.com
Il considère également l’art comme une façon de rapprocher les Hommes.
« L’art est quelque chose qui voyage, rassemble toutes les classes sociales. » 3
Crédit photo : Mobio Hermann Apohi, photographe basé à Abidjan, Côte d’Ivoire – https://www.abidjangraffiti.com
Trois œuvres d'Aboudia à découvrir sur les cimaises de la Galerie Hurtebize
Trois œuvres d'Aboudia à découvrir sur les cimaises de la Galerie Hurtebize
La Galerie Hurtebize a la volonté de se diversifier et de proposer une nouvelle palette d’artistes contemporains internationaux. Ce virage va s’orienter autour de plusieurs axes dont les artistes africains et le retour à la figuration. Aboudia, jeune espoir en pleine explosion, est tout à fait représentatif de ce mouvement et fut un véritable coup de cœur pour la galerie. Nous avons intégré trois œuvres de format carré à dominante orange qui sont à découvrir sur nos cimaises. Ces œuvres mélangent les techniques où peintures, pastels, collages ainsi que des matériaux trouvés dans la rue se superposent, pour représenter des scènes de vie des quartiers abidjanais. Des personnages dessinés d’épais traits colorés de pastel recouvrent des lambeaux de pages de magazines et d’autres éléments pour attirer l’œil du contemplateur.
Au centre de son discours, des visages inquiets témoins d’un chaos urbain sombre occupent la quasi-totalité de la composition. Ce qui est frappant, c’est la réalité brutale et violente de l’Afrique dont témoignent ses œuvres qui contrastent avec la vitalité et la gaieté qui émanent de son art.
« Grâce aux couleurs j’illustre la vitalité de ces enfants. Je traite un sujet négatif avec de la joie de vivre, de la couleur et de l’enthousiasme ». 4
La Galerie Hurtebize a la volonté de se diversifier et de proposer une nouvelle palette d’artistes contemporains internationaux. Ce virage va s’orienter autour de plusieurs axes dont les artistes africains et le retour à la figuration. Aboudia, jeune espoir en pleine explosion, est tout à fait représentatif de ce mouvement et fut un véritable coup de cœur pour la galerie. Nous avons intégré trois œuvres de format carré à dominante orange qui sont à découvrir sur nos cimaises. Ces œuvres mélangent les techniques où peintures, pastels, collages ainsi que des matériaux trouvés dans la rue se superposent, pour représenter des scènes de vie des quartiers abidjanais. Des personnages dessinés d’épais traits colorés de pastel recouvrent des lambeaux de pages de magazines et d’autres éléments pour attirer l’œil du contemplateur.
Au centre de son discours, des visages inquiets témoins d’un chaos urbain sombre occupent la quasi-totalité de la composition. Ce qui est frappant, c’est la réalité brutale et violente de l’Afrique dont témoignent ses œuvres qui contrastent avec la vitalité et la gaieté qui émanent de son art.
« Grâce aux couleurs j’illustre la vitalité de ces enfants. Je traite un sujet négatif avec de la joie de vivre, de la couleur et de l’enthousiasme ». 4
Les œuvres d’Aboudia seront présentées à l’occasion de la Moderne Art Fair, nouvel événement qui remplace Art Élysées, du 21 au 25 octobre à Paris.
Céline Fernandez
Forte d’une expérience de 14 ans dans le marketing et la communication, Céline a travaillé pour de grandes sociétés telles que le Public Système, le Groupe Galerie Lafayette et plusieurs agences de communications. Depuis 2 ans, elle gère la communication de la galerie à travers le site internet, les réseaux sociaux et les médias traditionnels.
Moïse Kisling et l’expression d’un idéal de beauté typique des années folles
Moïse Kisling, né en Pologne en 1891 où il se forme dès l’âge de 15 ans au dessin industriel tout en préparant déjà son entrée à l’Ecole des Beaux-Arts de Cracovie, arrive à Paris en 1910 sur les conseils de son professeur Joseph Pankiewics, grand admirateur des Impressionnistes qui le pousse où souffle un vent de liberté, de créativité et d’audace dans tous les domaines artistiques : musique, danse, peinture, littérature…
Il s’installe dans un premier temps à Montmartre où il est immédiatement rattaché à l’Ecole de Paris avant de devenir le « Prince de Montparnasse », attirant par sa générosité et son appétit de vivre les artistes novateurs qui s’y retrouvent : Picasso, Derain, Modigliani qui sera son grand ami, Max Jacob, André Salmon, Jean Cocteau…
Pour Joseph Kessel « Kisling aimait la vie et la vie l’aimait (…). Il était simplicité, sincérité et naturel. Il se contentait de vivre »[1].
Si les années 1910 sont riches de rencontres, son travail ne sera reconnu qu’à la fin de cette décennie et le succès au rendez-vous dès les années 1922. Jacques Lambert qualifie la période de 1920 à 1930 d’années bleues, en opposition aux années grises de la seconde guerre mondiale qui suivront.
La Galerie Hurtebize acquiert un portrait féminin emblématique de l'œuvre de Kisling
Le portrait que nous présentons aujourd’hui date de 1924 qui sera marquée par de nombreux voyages mais aussi suivant juste la naissance de ses deux fils et une vie de plus en plus confortable et stable. Si les nombreux amis sont toujours aux rendez-vous fixés le mercredi chez Renée et Moïse Kisling, l’artiste est tous les jours, dès les premières heures, au travail dans son atelier. Chaque œuvre, qu’il s’agisse d’un portrait, d’un paysage, d’un bouquet ou d’une Nature-Morte, est soigneusement et longuement préparée. Et, dès cette période, chaque tableau peint est immédiatement vendu.
Les portraits qu’il réalise tout au long de sa carrière sont reconnaissables par son trait tout à fait personnel et pourtant assez divergents au niveau de leur composition. Si l’arrière-plan est souvent neutre, certains portraits sont ornés d’une fine dentelle ou d’une étoffe aux motifs délicats, mais l’accent est mis sur la recherche de la pureté et la lumière des visages tout en s’appuyant sur des accords chromatiques très étudiés.
La simplicité du portrait présenté aujourd’hui fait ressortir la finesse et la force de Kisling par un cadrage serré sur un fond anonyme. Roger de Montebello décrit l’homme au travail :
« … il semble foncer sur la toile, et c’est une petite touche légère et fraîche qu’il pose de sa grosse patte délicate »[2].
Si nous observons en détails le traitement de la frange du modèle de notre tableau, c’est exactement ce que nous ressentons : le trait est spontané et en même temps tellement tendre et précis, dynamique et élégant. L’accent est mis, comme toujours, sur le regard qui exprime à la fois une certaine mélancolie en opposition au désir de l’artiste de faire ressortir la beauté de la Femme et sa personnalité propre. Comme chez Modigliani, les « regards » traduits par Kisling se reconnaissent dans tous les portraits qu’il réalisera : de grands yeux en amande qui ne fixent jamais directement le spectateur sans l’ignorer totalement non plus. Un regard légèrement perdu et pourtant tellement présent.
La délicatesse se retrouve également dans les traits du visage, le nez et la bouche à peine esquissés, si légèrement réhaussés d’une petite note colorée. Et le fond qui parait au premier coup d’œil si neutre, est en fait une harmonie savante de teintes froides et de fines transparences qui viennent appuyer la lumière émanant proprement de la peau du modèle et irradiant l’espace entier de la toile.
Si Kisling n’a pas révolutionné la peinture, il s’entoure d’esprits libres et son œuvre est une synthèse très personnelle des différents mouvements picturaux de son époque : néo-classicisme, couleurs audacieuses des Fauves, théorie volumétrique de Cézanne, cubisme de Picasso et Braque, absence de perspective chère aux Nabis, naïveté du Douanier-Rousseau ou mélancolie de l’Ecole Judaïque… Il s’intéresse aux canons et aux nouveautés de la peinture tout en obéissant d’abord à son tempérament profond et cherchant à tout prix à rester lui-même. Il crée un réalisme raffiné par la stylisation et la synthétisation des formes qui lui sont propres, un dessin ferme et précis aboutissant à un art figuratif aux lignes simples et épurées par lequel il cherche avant tout à transcrire la vie intérieure de ses modèles mais où transparaît toujours une gaieté empreinte de mélancolie.
« Je ne fais pas des portraits psychologiques, mais j’essaie, par l’ambiance, le costume, l’aspect extérieur du corps, la vie intense du regard ou des mains, de placer mes personnages dans leur existence courante »[3]
Son œuvre, principalement dédiée aux portraits féminins, s’attache à faire ressortir la beauté de la femme moderne tout en exprimant sa sensibilité. Matisse lui rendra hommage quelques jours après sa mort en le qualifiant « d’un des meilleurs portraitistes de son époque »[4].
Maud Barral
Après une expérience de 15 ans passés aux côtés de Jean Ferrero, directeur de la galerie historique de l’École de Nice et des Nouveaux Réalistes, Maud a ensuite défendu la jeune création contemporaine durant 5 ans, au sein de sa propre galerie, avant de rejoindre l’équipe de la Galerie Hurtebize en 2015.
[1] Joseph KESSEL, KISLING, édité par Jean Kisling, 2e édition, 1989, pp.16-20
[2] Jacques LAMBERT, KISLING, Prince de Montparnasse, Les Editions de Paris, 2011, p.81
[3] Henri TROYAT, KISLING, édité par Jean Kisling, 1982, p.18
[4] Jacques LAMBERT, KISLING, Prince de Montparnasse, Les Editions de Paris, 2011, p.89
Détresse Vaincue, la peinture au graphisme architecturé de Georges Mathieu
« Tous mes gestes s’enchaînent et je ne peux ni les expliquer ni les modérer. Ils ont pour aboutissement une sorte d’écriture inspirée, réalisée sans aucune préméditation »
Georges MATHIEU
Détresse Vaincue, datée de 1986, est une peinture au graphisme très architecturé, travaillée dans l’épaisseur de la matière, où Georges MATHIEU joue des contrastes de l’alkyde et de l’acrylique. Ici, pas de déflagration colorée mais un enchevêtrement de traits et de signes où les couleurs se mélangent et se superposent dans une œuvre construite comme un plan. Tout à fait typique de cette période qui suit le « Tournant Cosmique » de 1985, la composition, extrêmement fournie et énergique, n’est plus systématiquement placée au centre de la toile, dernier vestige du classicisme, mais se propage librement sur le fond et se permet même de le dépasser.
Un ensemble de signes blancs et rouges, très denses, en relation les uns avec les autres, passe sur ou sous les aplats noirs et bleus, et occupe les deux tiers de la toile. Comme le précise l’artiste, « les signes occultés en partie par des taches acquièrent une grandeur nouvelle ».
L’écriture s’étire jusqu’au bas du support où le fond rouge respire. L’épaisseur de la matière donne un côté sculptural à la peinture. Pas d’explosion des couleurs (seulement 4 utilisées ici) mais une énergie induite par la confrontation des signes fins aux aplats épais travaillés à la brosse.
Le graphisme suggère la vitesse de réalisation et l’on sent la liberté du geste de l’artiste qui s’est détaché de toute contrainte. Cette œuvre illustre parfaitement la définition de l’abstraction lyrique proposée par Mathieu qui doit répondre à 4 critères, bouleversant ainsi la théorie de la peinture pratiquée jusqu’alors :
1 – Primauté accordée à la vitesse d’exécution ;
2 – Aucune préexistence des formes ;
3 – Absence de préméditation des gestes ;
4 – Nécessité d’un état second de concentration.
Pour André Malraux, « la peinture tend bien moins à voir le monde qu’à en créer un autre »[1]. C’est exactement la pensée de Georges Mathieu : « Il ne s’agit plus de reproduire mais d’inventer. C’est à la fois exaltant et angoissant »
L’utilisation du rouge illustre parfaitement cette dualité entre exaltation et angoisse. Couleur chaude de la passion ou de l’enfer, la plus fascinante et la plus ambiguë qui soit, à la fois amour et sang, énergique et rassurante, le rouge remue les sentiments. Présente ici en aplat sur le fond ou appliquée en relief glacé directement du tube à la toile, la couleur rouge se distingue tout en se mêlant par endroit au blanc, au noir et au bleu ciel. Mathieu utilise ici deux couleurs primaires (rouge et bleu) qu’il confronte, oppose ou associe au blanc et au noir.
Si l’on s’appuie sur la théorie des couleurs proposée par Kandinsky[2], le bleu est propice à la méditation, le rouge incite à l’action et aux sentiments, et le violet, obtenu ici par un mélange des 4 teintes (bleu/rouge/blanc/noir) conduit à la réflexion.
Méditation, action, réflexion : quelle œuvre pourrait-être plus complète que celle-ci ? Tout est là, tout est dit, tout est ressenti et l’effet de la couleur sur l’âme défini par Kandinsky est indéniable.
Georges Mathieu et le marché de l’art
Si l’artiste a connu un immense succès dès les années 50 et a pu bénéficier de son vivant de nombreuses rétrospectives muséales, il a été aussi très critiqué et décrié notamment dans les années 1980 et 1990.
Voici deux ans, les galeries internationales Nahmad et Perrotin concluaient un accord exclusif avec la succession Georges Mathieu. Depuis, les résultats des ventes aux enchères ne cessent d’évoluer pour atteindre aujourd’hui des prix plus de trois fois supérieurs à ceux espérés à la fin des années 2010. Une progression fulgurante, notamment grâce à l’intérêt porté par le marché asiatique sur le travail des années 80 de Georges Mathieu. Deux œuvres de 1988 vendues ce mois-ci chez Phillips et Poly à Hong-Kong, qui étaient estimées autour de 150.000 €, ont réalisé des records en étant adjugées plus de 450.000 € avec les frais.
Alors reconnaissons que Georges Mathieu est un grand Maître et que ces dernières ventes viennent enfin récompenser un peintre à la hauteur de son talent.
Maud Barral
Après une expérience de 15 ans passés aux côtés de Jean Ferrero, directeur de la galerie historique de l’École de Nice et des Nouveaux Réalistes, Maud a ensuite défendu la jeune création contemporaine durant 5 ans, au sein de sa propre galerie, avant de rejoindre l’équipe de la Galerie Hurtebize en 2015.